Une première journée à la Fondation Fiminco pour aborder l’action du secteur privé en termes d’innovations culturelles et d’aménagement territorial
La première journée de travail s’est déroulée à Romainville à la Fondation Fiminco. Celle-ci a réinvesti un ancien site industriel afin d'en faire un nouveau lieu de création ouvert et attirant des artistes du monde entier, les impliquant aussi sur le développement du territoire. Gérald Azancot, président de Groupe Fiminco, a ouvert la journée à l’Auditorium du Biotech en rappelant le genèse du projet et de ce quartier dédié à la création contemporaine.
C’est dans ce lieu original et stimulant, illustration de la dimension de l’entreprise acteur culturel objet de ce module, que se sont tenus conférences, débats et visites.
Avec d’abord la question de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et de la création de valeur dans les industries culturelles, avec une table ronde réunissant Pascale Thumerelle, fondatrice et présidente du cabinet de conseil Respethica, Nathalie Thépot, présidente de Bin Boom Consulting, et de Nathalie Joffre, directrice associée de l’entreprise Vroom, toutes deux par ailleurs auditrices de la deuxième session. Des propos passionnants et vivifiants, démontrant combien cette dimension s’applique à tous types d’entreprises, le caractère devenu central de l’éthique pour les jeunes générations au travail et les consommateurs. Un enjeu enfin pour le renforcement des droits des créateurs et plus largement pour les métiers de la culture.
L’ensemble des participants s’est ensuite scindé en deux groupes pour visiter les locaux de la Fondation. Une première visite a eu lieu dans l’espace d’exposition La Chaufferie, promouvant la création contemporain féminine dans le cadre de Photo Days à travers des médiums comme la photographie, le dessin, le texte, le son ou la vidéo. Cette initiative vient de l’artiste française Natacha Nisic et de son collectif international de femmes artistes The Crown Letter, fondé en réponse à la crise sanitaire et au premier confinement. Les visites ont ensuite continué dans les ateliers d’artistes et de production lithographique.
La seconde partie de la journée s’est orientée vers la question des valeurs portées par les entreprises culturelles, avec en premier lieu une présentation des différentes sources de financement privé de la culture comme facteur de développement des territoires. L’état des lieux et les perceptives en ont été présentés par Steven Hearn, président fondateur de Scintillo et membre du comité d’orientation du CHEC et François Bertière, président de Fiminco REIM : l’hybridation des sources et leur diversification, permet dans un contexte difficile l’expérimentation de nouveaux modèles qui mixent des enjeux à la fois publics et privés.
Enfin, Sébastien Carnac (auditeur de la deuxième session du CHEC) fondateur d’Aquitaine Culture et initiateur de l’outil d’économie circulaire et de mécénat non financier SYNAPSAE, a présenté l’engagement des entreprises culturelles dans l’impact social et écologique, avec Sébastien Chaillou, directeur général de, la Chambre Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire (CRESS) d’Île-de-France et vice-président du Centre des jeunes, des dirigeants, des acteurs de l’économie sociale et solidaire (CJDES). À travers des présentations ludiques et didactiques, ils ont évoqué les particularités de ce modèle, représentant aujourd’hui 10% de l’emploi national.
Le dîner clôturant cette première journée était consacré au choix du nom de cette promotion. À l’issue d’un débat riche sur plusieurs noms, c’est celui d’Agnès Varda qui a été retenu et qui identifiera désormais cette deuxième session 2020-2021.
Seconde journée au Mobilier National : à la rencontre d’un lieu et d’acteurs à l’intersection de l’économie de la culture
Pour débuter cette journée au Mobilier National, Hervé Lemoine, son directeur, accompagné par Emmanuel Pénicaut, directeur de production, et de Marc Bayard, responsable de la mission de développement scientifique et culturel, a présenté l’histoire de cette institution, son rôle, ses métiers et ses savoir-faire uniques, ainsi que les partenariats engagés avec les grands acteurs publics mais aussi les acteurs privés. Le Mobilier National exerce ainsi une action d’envergure autour du renouvellement des métiers avec le Campus des métiers d’arts, et participe de l’effort de recomposition de nos filières ; avec par exemple, le Collectif Tricolore, association engageant les entreprises à relocaliser leurs achats sur la laine française.
Hélène Fulgence, directrice Patrimoine de Chanel, et Laurent Ducol, directeur des archives de Saint-Gobain, ont ensuite présenté les actions de valorisation du patrimoine dans leurs entreprises. Après avoir montré des objets issus de leurs collections, ils ont mis en exergue les spécificités et les convergences de leurs entreprises respectives : devoir innover tout en gardant la référence à leur histoire et respecter la qualité française des métiers d’art afin de pérenniser des savoir-faire.
Les auditeurs CHEC ont ensuite eu le privilège d’une visite, organisée sous l’égide de Thierry Sarmant, directeur des collections : entre rénovation de tapisseries, de meubles et visites des réserves, une expérience donnant à voir une qualité unique, mais aussi de toucher au plus près des métiers en bénéficiant des explications de celles et ceux qui les exercent.
La journée s’est achevée par l’intervention du Collectif Les Augures, représenté par Camille Pène et Laurence Perillat. Elles ont en particulier évoqué les enjeux du monde culturel pour faire face aux évolutions de nos sociétés : comment garantir les emplois et le soutien aux artistes, si le rythme des représentations, expositions, organisations est réduit ? Comment encourager la création technologique ? Et comment rendre acceptable cette transition au niveau social ?
Les auditeurs ont pu enfin visiter l’exposition Palais Disparus organisée dans le cadre du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier à la Manufacture des Gobelins.
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