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Discours

Remise de décorations à Djelloul Beghoura, François-Charles Bideaux, Frédéric Dorieux, Didier Froelhy et Xin-Dong Cheng

Cher Djelloul Beghoura,

Scruter l’horizon, sortir des carcans, proposer d’autres images à l’écran,d’autres parlers à l’ensemble de la communauté française, pour qu’elle s’y reconnaisse, qu’elle y soit représentée et qu’elle s’ouvre toujours davantage à ses identités multiples : autant d’exigences qui ont toujours été les vôtres. Vous êtes non seulement un témoin mais surtout un acteur
de la révolution des perceptions du monde dans l’audiovisuel français, depuis plus de trente ans.

Grâce à votre engagement et à vos émissions, vous avez privilégié à la télévision la connaissance et le dialogue sur la méconnaissance voire l’ignorance de l’autre, au sein d’une France riche de son pluralisme, ouverte sur le monde et sur sa propre diversité.Grâce à vous, nos petites lucarnes ressemblent davantage à ce que nous sommes et à ceux qui nous entourent. À l’instar de Nadia Samir, qui nous a quittés l’année dernière et dont je salue la mémoire, ou de Rachid Arhab, vous comptez parmi les grandes personnalités qui ont ouvert la voie de la diversité dans l’audiovisuel français et participé à son évolution.

Une jeunesse passée en Algérie, à Teffreg, des études faites à Ben Aknoun puis à Constantine, avant de rejoindre l’autre rive de la Méditerranée, pour y suivre vos études supérieures, à Paris, font de vous un enfant des deux rives et de deux cultures.

Les films de Chaplin, et le théâtre de Molière, plus particulièrement Le Malade imaginaire que vous voyez en 1965 interprété par la troupe du TNP de Strasbourg, vous auront poussé définitivement vers la culture.

Première vocation : le théâtre et le cinéma. Vous fondez la troupe de « L’Action théâtrale arabe » qui, de 1974 à 1977, joue un répertoire engagé destiné aux ouvriers immigrés dans une démarche brechtienne. C’est également à cette période que Le Collier des ruses d’Ahmed Essyad inspiré de Badi al Zaman al Hamadani, créé par votre troupe, bénéficie d’une grande reconnaissance au Festival d’Avignon de 1977. Au cinéma, vous jouez, entre autres, dans Ali au pays des mirages ou dans Le Moulin de Monsieur Fabre de Ahmed Rachedi. On vous sait acteur talentueux, et vous surmontez votre timidité tant sur la scène qu’au petit écran, avec le brio qu’on vous connaît.

À la fin des années 1970, votre deuxième vocation se révèle : vous entrez dans le monde de la télévision. Vous participez puis vous présentez l’émission Mosaïques sur FR3 : pendant dix ans, elle aura été un miroir de l’évolution du paysage audiovisuel - car cette émission de variété grand public a été indéniablement l’une des premières expressions de la diversité et le reflet de l’immigration en France. En 1996 vous réalisez Cris de femmes, sur le combat des algériennes contre l’intégrisme ; parallèlement vous animez sur France 2, l’émission Connaître l’Islam. Avec également La nuit du Ramadan, ou plus récemment, en 2005 Vivre l’Islam qui réhabilite l’image d’un Islam bafoué par les événements du 11 septembre, vous avez traduit l’attachement viscéral que vous portez à vos origines en luttant contre les sectarismes culturels de tous ordres, et en privilégiant l’information intelligente aux raccourcis sommaires.

La représentation de la diversité aussi bien dans les programmes que dans les métiers de l’audiovisuel : cet engagement, vous le savez, m’est très cher, et le service public doit pouvoir se donner les moyens de progresser en ce sens de manière exemplaire – et c’est tout le sens du dernier rapport du Comité de la diversité à France Télévisions, que m’a remis dernièrement Hervé Bourges. Mais ces engagements ne font sens que s’ils peuvent s’appuyer, dans la durée, sur la conviction et les talents de grands professionnels.

Pour toutes ces raisons, cher Djelloul Beghoura, je suis très heureux, au nom de la République française, de vous remettre les insignes de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

Cher François-Charles Bideaux,

En avril 1952, René Char reçoit une lettre de l’un de ses amis, qui venait d’assister avec lui au match de football opposant l’équipe de France à l’équipe de Suède au Parc des Princes : « c’est absolument merveilleux… Entre le ciel et la terre, sur l’herbe rouge ou bleue, une tonne de muscles voltige en plein oubli d’elle-même mais avec toute la présence que cela
requiert en toute invraisemblance… ». S’en suivront 24 toiles consacrées au thème du football ; le peintre est Nicolas de Staël. L’un de nos plus grands artistes aura lui aussi été frappé par ce spectacle unique, où l’émotion collective relève de l’insaisissable.

Filmer l’événement sportif en direct, faire la captation d’un grand spectacle, savoir plaire aussi bien au néophyte qu’au spécialiste, rentrer dans le jeu en le rythmant à coups de plans séquence, de zooms, de ralentis, retransmettre l’émotion et la tension, ce qui se joue entre les joueurs sur le terrain, telle est votre spécialité, cher François-Charles Bideaux.

Formé à l’IDHEC, vous débutez votre parcours comme cinéaste documentaire indépendant, puis chargé de réalisation et de production des programmes sportifs à TF1. A partir de 1997, c’est une autre grande chaîne qui vous rejoignez : Canal+, dans les mêmes fonctions, et où vous êtes aujourd’hui directeur de la production des sports.

Depuis plus de 20 ans, vous êtes l’un de ceux qui ont participé à légitimer, par la qualité de vos réalisations, dans le quotidien des Français, la soirée de match comme un spectacle à part entière. A travers la captation sportive, il y a une certaine manière de raconter le sport, de raconter une histoire, de se plonger dans les intentions des joueurs. Ce talent, vous
l’avez également développé pour la Formule 1, pour ces grands rendez-vous que sont les Grands Prix : avec vous les circuits racontent une histoire. Vous avez créé avec Canal+ un style qui fait aujourd’hui référence : découpages très élaborés, multiplication des points de vue, plongée dans l’intérieur du sport, au plus près du jeu, des joueurs et des
équipes. Dans les années 1950-1960, trois caméras seulement restituaient la magie des matches en direct : aujourd’hui vous travaillez avec pas moins de 25 caméras, les yeux rivés sur une multiplicité d’écrans de contrôle, et vous orchestrez le tout avec des équipes en conséquence.

« La dramaturgie du match va de pair avec une dramaturgie des personnages, on écrit des personnages en direct : il y a celui qui souffre, il y a le beau gosse, c’est une véritable distribution d’acteurs ». Ces propos de l’historien du cinéma Charles Tesson souligne une évolution récente d’un art où le réalisateur ne dirige jamais ses acteurs – à lui de trouver sur le vif les fils narratifs sur lesquels il pourra faire vibrer les spectateurs.

Vous avez été le grand oeil de la coupe du monde de football 1998 et de la finale de la coupe du monde 2010. Des événements de cette ampleur exigent du réalisateur « homogénéité, neutralité et universalité », pour satisfaire les spectateurs du monde entier et ne porter préjudice à aucune équipe.

Voilà pour le ballon rond ; place désormais aux bolides. Vous êtes le grand ordonnateur de la réalisation du Grand Prix de Formule 1 de Monaco – pour lequel vous avez par ailleurs été récompensé, par le Sportel, d’un prix pour le meilleur ralenti. Vous êtes un innovateur en matière d’émotions visuelles : l’introduction de caméras à l’intérieur des bolides aura permis de
faire vivre la vitesse, les secousses, les dangers, les sueurs froides des conducteurs, l’adrénaline aux téléspectateurs. Des films comme Drive du Danois Nicolas Winding Refn rendent compte du dialogue qui s’est intensifié, ces dernières années, entre le cinéma et le spectacle sportif : vous êtes précisément un agent de cette porosité entre ces deux mondes,
et pour Canal+, vous avez placé la barre très haute en termes de qualité de réalisation.

En offrant aux spectateurs français la beauté du geste et de l’audace dans la couverture de ces rendez-vous qui rassemblent des millions d’amateurs et de spécialistes sportifs exigeants, vous contribuez à l’excellence de la télévision française.

Cher François-Charles Bideaux, au nom de la République française, nous vous faisons Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

Cher Frédéric Dorieux,

L’un des plus grands chefs opérateurs français, directeur de la photographie de La Belle et la Bête de Cocteau ou Les Ailes du désir de Wim Wenders, Henri Alekan, écrivait dans l’introduction de son ouvrage Des lumières et des ombres : «"éclairer", en photographie, au cinéma, à la télévision ou au théâtre, c'est donner physiquement à voir, "illuminer" ou, mieux, "luminer" ; c'est donner à penser, à méditer, à réfléchir ; c'est aussi émouvoir. »

Eclairage d’un plateau télévisé, illumination d’un visage, dramaturgie d’une scène, cadrage d’un dialogue : sur les pas de votre père, vous faites partie des magiciens de la photographie.
Reconnu lors de votre entrée dans le métier comme le plus jeune directeur de la photographie de France, vous allez très vite vous consacrer à la lumière de tous les grands événements télévisuels, qui rassemblent devant le poste des millions de Français - notamment Sidaction, Les Victoires de la musique, la Nuit des Molières, mais aussi les interventions du chef de
l’Etat, ou la couverture des grands événements internationaux, au Moyen-Orient, en Afrique, en Europe orientale.

Vous avez par ailleurs offert votre compétence à une multitude d’émissions en « prime-time », en en synthétisant l’esprit par une dynamique virevoltante des lumières en forme de pont ou de « cerces », en jouant parfois sur des couleurs acidulées et gourmandes : je pense notamment à votre travail pour La Nouvelle Star, Le Grand Journal ou encore L’Effet Papillon de Canal+, Ca va s’Cauet sur TF1, La fête de la chanson française, Sing Off 100% vocal sur France2 ou X Factor sur M6, et bientôt
pour le show The Voice, la plus belle voix.

Dans ce patient travail d’équipe qui constitue les coulisses de l’industrie télévisuelle, le directeur de la photographie doit faire preuve d’un talent d’écoute hors du commun. Vous savez vous faire, pour reprendre vos propres termes, le « premier violon » des réalisateurs, avec lesquels vous savez partager la complicité et l’instinct qui font le succès des programmes.

Votre goût pour la lumière, c’est aussi une forte inspiration qui vous vient de votre goût pour la Renaissance italienne, pour les pointillistes également, et pour toutes les possibilités aussi que le Noir & Blanc peut offrir. « On fait de la lumière comme on fait un tableau », dites-vous.

Votre passion pour la lumière vous amène désormais à participer à des projets architecturaux, comme le futur musée d’art moderne de Casablanca, ou encore le nouveau stade de Colombes où une trentaine de techniciens oeuvrent sous vos ordres.

Par votre professionnalisme et votre discrétion, vous apportez une contribution majeure à la qualité des programmes télévisuels pour lesquels vous travaillez, et en démultipliant désormais les champs d’application de
votre talent.

Cher Frédéric Dorieux, au nom de la République française, nous vous faisons Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

Cher Didier Froehly,

Face à l’incroyable liste de vos réalisations pour le petit écran, il semble qu’aucune émission télévisée ou grand événement médiatique de ces vingt dernières années ne vous ait échappé. Chanson, politique, sport, émission familiale, grand débat ou reportage, c’est à un rythme effréné que vous avez contribué à l’histoire de l’audiovisuel français.

De votre enfance, vous vous rappelez les heures d’études de la clarinette, du tambour et du clairon, l’odeur de la colophane pour l’archer de votre violon, le « Petit Paganini » dans lequel vous vous exerciez, la fanfare de Mirecourt et les ateliers de luthiers dans les Vosges. Ce goût pour la musique ne vous a jamais quitté.

Mais c’est l’exemple militaire de vos oncles parachutistes que vous allez suivre. En autodidacte, vous apprenez très tôt à sauter, et à 16 ans seulement, vous effectuez vos premiers sauts au cours de préparations de militaire parachutiste, avant de devenir aide moniteur. Il vous faut attendre patiemment les 17 ans et 6 mois requis pour pouvoir servir enfin les opérations extérieures, en tant qu’engagé volontaire auprès du Régiment d’Infanterie Chars de Marine. C’est au titre de cette jeune carrière que vous serez décoré à de très nombreuses reprises, et vous êtes toujours aujourd’hui commandant de réserve citoyenne auprès du Gouverneur militaire de Paris.

En 1982, l’autodidacte aux multiples talents que vous êtes décide de participer à l’aventure des radios FM. Vous suivez une formation de preneur de son qui vous permettra de couvrir le rallye Paris-Dakar de 1986, et vous partez en 1987 en Nouvelle Calédonie pour créer un nouveau réseau de radios.
De retour en métropole, vous vous tournez vers les métiers de l’image, et vous complétez votre formation de cadreur et de monteur, qui vous permettra de travailler comme caméraman pour Canal+.

Depuis 1989, vous êtes devenu un réalisateur enthousiaste et rigoureux, enchaînant les émissions les plus diverses par leur contenu et par leur public, toutes destinées à un succès indéniable - que ce soit dans les émissions familiales et de variétés, comme Ca cartoon, Combien ça coûte, Coucou c’est nous, Union Libre ou Fort Boyard ; dans la chanson, où vous
avez réalisé en particulier Graines de stars ou la Nouvelle Star ; dans les grands événements sportifs puisque vous avez couvert la Fifa 2010, la Coupe du Monde 1998 de football pour Canal +, et nombres d’émissions sportives pour les chaînes Canal + et Eurosport, mais aussi les Jeux Olympiques de Barcelone et d’Atlanta ; sans oublier les débats politiques
et les formats informatifs quotidiens comme le Grand Journal de Canal +, Mots croisés d’Arlette Chabot, Zone Interdite par Bernard de la Villardière.

A ce titre, vous participez activement aux transformations profondes de la communication politique, comme pour la campagne électorale de Jacques Chirac en 2002, ou pour la mise en scène à la Porte de Versailles de l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, alors candidat en 2007. « [Dans cette période], dites vous, nous avons vu arriver des conseillers artistiques, des spécialistes de l’habillage, des stylistes, des maquilleurs, autant de métiers qui existent depuis longtemps dans la publicité et les émissions de divertissement, mais pas dans la politique ». Avec l’exemple de l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, vous érigez par votre expérience un nouveau « standard » dans la mise en scène et dans la réalisation
d’événements politiques.

Par ailleurs, vous n’hésitez pas à vous engager dans de nouvelles formes d’expérimentations télévisuelles pour mettre en valeur la diversité. A ce titre, vous réalisez un grand nombre de « concerts pour la tolérance », de « concerts pour la diversité » en partenariat avec France Ô, mais aussi le Grand Ramdam, le concert-fête de la diversité organisé au parc de la Villette, auquel je suis très attaché, et qui met en valeur toutes les musiques du monde arabe et du Maghreb, autour du raï, du rap ou du R&B, en rassemblant quelques 20 000 spectateurs. C’est la marque d’un dévouement pour une cause que je partage pleinement avec vous.

Votre impressionnante contribution aux émissions télévisuelles les plus variées et certainement les plus appréciées du public français font de vous une des personnalités les plus dynamiques et les plus appréciées du
paysage audiovisuel français.

Cher Didier Froehly, au nom de la République française, nous vous faisons Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

Cher Xin-Dong Cheng,

Avec vous, la France dispose d’une fenêtre sur l’art contemporain chinois, et la Chine d’une fenêtre sur les artistes français. Depuis le milieu des années 1990, vous êtes devenu ce « Leo Castelli chinois » - c’est ainsi que l’on vous surnomme, avec l’obstination singulière et puissante d’un grand galeriste et grand promoteur de la création contemporaine.

Pendant vos études en chimie à l’Université de Technologie de Zhejiang puis à l’Institut de Sciences du Shanxi, vous découvrez la philosophie et la littératures françaises et vous commencez à vous intéresser à l’art. En 1989, peu de temps avant les évènements de la place Tiananmen, vous prenez le train Pékin-Paris : en route, vous perdez vos bagages du côté de
Varsovie, et vous retrouvez dans la capitale française avec 100 dollars en poche. Peut-être garderez vous de cette expérience, l’assurance que le rêve et l’utopie doivent être défendus jusque dans l’adversité. Barman au Bouffes du Nord, vous garderez comme un trésor de reliques vos conversations avec l’ancien maître des lieux, Peter Brook. C’est également aux Bouffes du Nord que vous faites la rencontre de Catherine Thieck, directrice de la Galerie de France, qui lève pour vous le rideau du monde de l’art.

C’est le début de votre parcours de commissaire d’expositions qui vous vaut aujourd’hui une notoriété mondiale. Au début des années 1990, vous organisez avec la Galerie de France, sous l’égide du ministère des Affaires étrangères français, une exposition Pierre Soulages à Beijing. C’est à cette époque que vous prenez conscience de la vitalité de l’avant-garde artistique chinoise : en 1997, vous organisez la première Foire Internationale de l’Art Contemporain à Shanghai. Un an auparavant, vous
invitiez quatre artistes chinois majeurs à venir exposer leur art à la Galerie de France : Fang Lijun, Gu Dexin, Zhang Peili et Zhang Xiaogang.

Au début des années 2000, vous créez la galerie Xin Dong Cheng pour l’Art Contemporain, dans un premier temps établie dans le vieux Pékin, avant de s’installer au coeur même du quartier de l’art, underground et agitateur de culture, le 798 Art District à Dashanzi, dans une ancienne usine. Plus qu’un symbole, c’est une ambassade de l’art contemporain, dont le succès a entraîné la création de deux nouvelles galeries en quelques années.

En dehors d’être l’un des galeristes les plus importants de la nouvelle scène artistique internationale, vous avez multiplié les expositions croisées pour faire découvrir les artistes français au public chinois : l’exposition emblématique « Paris-Shanghai » au centre d’exposition de Shanghai où des oeuvres de Soulages, Gilles Aillaud, Niki de Saint Phalle, Olivier O. Olivier, Rebecca Horn et Christian Bonnefoi côtoient celles de Jiang Dahai, Sun Liang et Yan Pei-Ming. En 2001, vous présenterez dans différentes villes de Chine, à Shanghai, à Guangzhou, à Wuhan, à Hangzhou, l’exposition « Le Penseur de Rodin voyage en Chine », ou encore en 2004, dans le cadre des années croisées (2003-2004) France/Chine, une exposition consacrée à Daniel Buren, qui parcourt le territoire chinois.

Vos projets s’égrènent un peu partout dans le monde avec votre concept de Musée Itinérant de l’art contemporain qui emmène les grands artistes chinois à la rencontre des artistes du monde entier: à Alexandrie, à Athènes en 2008, à la Havane en 2009, ou encore lors de la Seconde Biennale d’art contemporain de Moscou, deux ans auparavant, qui avait offert une tribune au dialogue, autrefois interdit, entre artistes russes et chinois.

En France, on vous doit « Passe-Muraille : Nouvelles scènes de l’art contemporain chinois » au Musée de Picardie à Amiens, « Sens interdits : Sensualité dans l’Art chinois contemporain » au Centre Culturel François Mitterrand à Périgueux, ou encore « Mao : Vues Contemporaines par les artistes chinois » à la Galerie JGM à Paris, parmi tant d’autres expositions
qui font découvrir au public français la dynamique exceptionnelle de la création contemporaine en Chine.

À l’heure où les artistes chinois ont pris les premières places sur le marché des enchères d’oeuvres d’art depuis 2010, à l’heure où les artistes les plus cotés s’appellent Zhang Daqian et Qi Baishi, vous êtes devenu un acteur essentiel de la nouvelle scène artistique internationale. Vos très nombreuses publications et monographies multilingues jouent un rôle considérable dans cette nouvelle cartographie de l’art qui est train de se dessiner. Pour notre compréhension de la transformation de la société chinoise, de sa vitalité, et de son esprit critique, votre contribution est essentielle : elle nous permet de découvrir, dans toute sa complexité, un nouveau continent de la création.

Cher Xin-Dong Cheng, au nom de la République française, nous vous faisons Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

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