Madame la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, chère
Roselyne Bachelot,
Monsieur le président du Conseil général de Vendée, cher Bruno
Retailleau,
Monsieur le maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, cher Patrick Nayl,
Madame la marraine du festival « Un autre regard », chère Sophie
Vouzelaud,
Mesdames et Messieurs les partenaires du festival,
Mesdames et messieurs,
Je suis particulièrement heureux de vous accueillir rue de Valois avec
Roselyne Bachelot pour cette conférence de presse de lancement du
festival cinéma et handicap « Un autre regard », porté par l’association
Retour d'image.
Je tiens à remercier tout d’abord Retour d’image pour sa mobilisation et le
remarquable travail qu'elle conduit au quotidien, tant sur la représentation
des personnes handicapés dans les oeuvres cinématographiques que sur
l’accessibilité des films, et notamment Madame Diane Maroger, aujourd’hui
à mes côtés pour vous présenter ce festival.
Nous savons tous le rôle que peut et doit jouer le domaine culturel dans la
vie d’une personne en situation de handicap, et notamment le cinéma, qui
est toujours l’un des loisirs culturels les plus populaires, en famille, entre
amis. Il importe que chacun y ait accès quelque soit sa situation. J’y suis
particulièrement attentif.
C'est pourquoi le 26 janvier dernier, nous avons consacré, avec Roselyne
Bachelot, une réunion de la commission nationale Culture-Handicap aux
domaines du cinéma et de l’audiovisuel. J’ai veillé à ce que des mesures
concrètes soient prises tant sur l'accessibilité du patrimoine
cinématographique que sur celle des films qui font l’actualité. Je suis
conscient qu'il reste encore du chemin à parcourir afin de prendre en
compte toutes les attentes des personnes handicapées dans le domaine
de l’accès au cinéma ; je crois néanmoins que nous avons franchi un
certain nombre d’étapes importantes.
Nous avons travaillé, je le rappelle, avec le CNC, pour que le sous-titrage
et l'audio-description, s’imposent progressivement dès la post-production.
Le nouveau dispositif mis en place permettra d’inciter fortement les
producteurs, les distributeurs, les exploitants et les éditeurs à intégrer la
question de l’accessibilité des films.
La question particulière du développement de l’audio-description rejoint par
ailleurs l’un des chantiers engagés au niveau interministériel : celui de
l’identification et de la reconnaissance des métiers du handicap et de la
conception universelle.
La mission que j’ai mise en place sur le sujet devrait permettre de
progresser dans l’identification et la reconnaissance des métiers liés à
l’audio-description.
Afin de respecter le calendrier que nous nous sommes donnés avec la loi
du 11 février 2005, l’accès aux salles de cinéma est un chantier que nous
menons en parallèle à celui de l’accessibilité aux oeuvres. À cet égard, je
tiens à souligner l’engagement des exploitants pour la mise en conformité
de leurs établissements. C’est le cas pour les multiplexes, qui sont
largement accessibles aux personnes en situation de handicap moteur.
Cependant, la variété du parc nous a conduits à créer les conditions d’une
véritable concertation afin d’accompagner également les exploitants de
petits cinémas, notamment les cinémas d’art et essai, sous la forme d’un
groupe de travail.
Enfin je voudrais vous confirmer que le ministère de la Culture et de la
Communication s’est engagé, en lien avec le CNC, à produire un nouvel
ouvrage de la collection Culture et Handicap consacré précisément à
l’accessibilité au cinéma.
Conscients de l'importance des enjeux, nous avons souhaité, Roselyne
Bachelot et moi-même, donner une visibilité à cette question fondamentale
des relations entre cinéma et handicap, tant vis-à-vis du grand public que
des professionnels. C'est pourquoi nos deux ministères et le CNC ont
apporté leur soutien, en lien avec le Conseil général de Vendée et la ville
de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, à l’organisation du festival « Un autre regard
» qui se tiendra du 29 au 31 mars prochain, au ciné-Marine de Saint-Gilles-
Croix-de-Vie.
Je serai particulièrement attentif à la journée du vendredi 30 mars qui sera
destinée aux professionnels du secteur de la production, de la distribution
et de l’exploitation et aux partenaires du handicap. Elle sera consacrée au
thème de l'accessibilité des oeuvres et des établissements
cinématographiques.
Cette rencontre va permettre d’avoir des échanges sur des cas pratiques
en matière d’accessibilité, qui prendront en compte l'ensemble des
handicaps : moteur, sensoriel, mental, psychique et cognitif.
Il y a dans notre pays, sur la question du handicap, une marge de
progression considérable, en termes de réflexes, en termes d’état d’esprit.
C’est une condition préalable pour mener toute action pérenne. Un travail
de pédagogie est donc nécessaire pour sensibiliser les professionnels de
la culture, comme ceux du milieu associatif ; pour changer, surtout, le
regard de l’ensemble de nos concitoyens. Je suis persuadé que le festival
marquera un temps fort de ce double point de vue, et qu'il saura fédérer les
énergies au bénéfice des personnes en situation de handicap. Le cinéma
peut beaucoup faire pour changer le regard de chacun : nous l’avons
constaté avec le très beau succès d’Intouchables. De ce point de vue, la
programmation proposée par « Un autre regard » me semble
particulièrement prometteuse, et je suis à la fois fier et heureux d’apporter
mon plein soutien à cette initiative remarquable.
Je vous remercie.