L’opéra est souvent perçu comme un art réservé à une élite. Nous savons
tous que ce préjugé est inexact. Nous savons tous que la puissance
esthétique et émotionnelle de l’art lyrique touche chacun d’entre nous,
quelle que soit son origine, son âge ou sa condition. L’essentiel est d’offrir
les conditions de la rencontre, d’être un trait d’union entre l’opéra et la
société française du XXIe siècle dans toute sa diversité. A l’heure de la
numérisation comme unique horizon, rien ne substitue l’expérience unique
du rideau de scène qui s’ouvre, rien ne remplace le frisson suscité par la
voix de la cantatrice, rien ne remplace l’émotion collective ressentie
lorsque l’on entre dans les vaisseaux du spectacle vivant dédiés à l’art
lyrique.
Chacun constate combien les enfants sont émerveillés par la découverte
de l’opéra et combien les actions de sensibilisation qui sont entreprises par
nombre d’institutions lyriques du pays que vous représentez produisent
des résultats remarquables. Je salue notamment le programme « 10 mois
d’école et d’opéra » de l’Opéra National de Paris qui fête cette année ses
vingt ans et qui nous sera présenté par Christophe Ghristi, directeur de la
dramaturgie à l’Opéra national de Paris.
L’art lyrique connait dans notre pays un renouveau qui ne se dément
pas depuis plusieurs années.
La présence de Nathalie Manfrino, marraine de cette édition 2011 de Tous
à l’opéra, en est une preuve éclatante. Renouveau artistique avec
l’émergence de nouveaux talents, que ce soit dans le domaine de la
composition, de la voix, de la direction d’orchestre ou de la mise en scène.
Je suis frappé de voir le nombre de création d’opéras contemporains et du
public curieux qui vient les découvrir, à l’image de la création récente de
Bruno Mantovani à l’Opéra de Paris.
Je ne voudrais pas non plus oublier la danse, qui est partie intégrante
dans les projets artistiques de nombreux opéras de notre pays. Ces
derniers s’articulent harmonieusement avec les missions des Centres
chorégraphiques nationaux.
L’Opéra National de Paris, le Théâtre national de l’Opéra Comique et les
opéras en régions connaissent des chiffres de fréquentation élevés, signe
d’une attractivité accrue. Ce renouveau a été possible grâce à
l’engagement des artistes, de nos conservatoires, des élus des
collectivités territoriales – et notamment des grandes villes - des
responsables des maisons d’opéra et également du Ministère que j’ai
l’honneur de servir.
Le Ministère de la culture et de la communication, dans un partenariat
constant avec les collectivités territoriales, a conduit depuis plusieurs
années une politique lyrique ambitieuse, ouverte sur les territoires, qui a
notamment favorisé l’accompagnement des projets de sensibilisation et
d’élargissement des publics. Cette ambition en faveur de la
démocratisation culturelle, notamment à destination des jeunes publics, je
la fais mienne et j’en ai fait une priorité de mon action.
Les opéras en régions travaillent de plus en plus en réseau, qui permet de
rassembler leurs forces et de développer une ambitieuse politique de
coproduction, dont les effets en termes de qualité artistique, de
rayonnement et de diffusion sont tangibles.
Je souhaite amplifier ce mouvement et cette nouvelle dynamique. Je ne
doute pas que les échanges de mon ministère avec la Réunion des
opéras de France - dont j’ai rencontré récemment le Président et les
membres du bureau - permettront d’engager une nouvelle étape dans
l’aménagement du territoire culturel, grâce à des conventions établies en
faveur des opéras en région soutenus par le Ministère de la culture et de
la communication. Au-delà des lieu artistiques bénéficiant d’une
convention « Opéra national », chaque projet en faveur de l’art lyrique doit
pouvoir faire l’objet d’un accompagnement pluriannuel.
C’est pourquoi je suis heureux de vous accueillir rue de Valois pour le
lancement de cette cinquième édition de Tous à l’opéra.
Cette belle idée a été lancée et portée par la Réunion des Opéras de
France. Elle a démontré son utilité pour la promotion de l’art lyrique dans
l’ensemble du pays. Côté cour, la formule retenue permet aux visiteurs de
découvrir les coulisses des maisons d’opéra, côté jardin, elle leur propose
des ateliers, des conférences, des répétitions publiques. Elle me semble
particulièrement adaptée face aux préventions et aux inhibitions que font
parfois naître les maisons d’opéra.
Je remercie France Télévisions et son président, Rémy Pflimlin, pour
le partenariat fructueux qu’ils ont développé avec cette opération, ainsi
que le Président de Radio-France, Jean-Luc Hees.
Je remercie également l’ensemble des partenaires de cette manifestation
pour leur engagement et l’énergie afin de mieux faire connaître l’opéra
dans notre pays. Lieux chargés d’histoire ou lieux contemporains, ils sont
souvent de ceux qui font se rencontrer l’intime et le collectif,
l’enchantement et l’effroi, la puissance et le vibrato singulier. Ils sont en
d’autres termes des miroirs de notre temps et de notre existence. Ils sont
les lieux d’un « bonheur » rayonnant, ce bonheur qui reste une « idée
neuve en Europe » pour qui franchit les portes des lieux dédiés à l’art
lyrique et au ballet.
Je vous souhaite donc une excellente édition 2011 de Tous à l’opéra. Et je
cède désormais la parole à Laurent Hénart, député et Président de la
Réunion des opéras de France
Discours de Frédéric Mitterrand prononcé à l'occasion de la Conférence de presse de lancement de la 5ème édition de « Tous à l'Opéra !»
Monsieur le Président de la Réunion des Opéras de France, cher LaurentHénart,Monsieur le Président d’Opera Europa, Cher Joan Matabosch,Chère Nathalie Manfrino,Mesdames et Messieurs,
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