L'an dernier, j'avais, à regret, manqué l'occasion que vous m 'aviez donnée
de vous rencontrer puis d'honorer avec vous, car c'était votre choix et il
était excellent, la merveilleuse Agnès Varda à qui vous aviez offert votre
soirée de gala, et aussi une petite caméra numérique, avec laquelle, m'a-ton
dit, elle s'est beaucoup amusée.
A vrai dire la vie d'un ministre est ainsi construite que certains jours sont
plus propices que d'autres aux déplacements ; et pour tout vous dire, le
mercredi n'est pas le jour le plus facile : le matin est occupé invariablement
par le Conseil des ministres et l'après-midi par les questions orales à
l'Assemblée nationale, ce qui rend l'escapade à Deauville incommode.
Mais j'ai décidé néanmoins de passer outre cette incommodité pour vous
rencontrer et dialoguer avec vous. Cependant je devrai malheureusement
vous quitter avant l'hommage que vous rendrez ce soir à mon ami Régis
Wargnier.
J'ai le sentiment que depuis mon arrivée au ministère de la Culture et de la
Communication je n'ai cessé d'avoir un regard vigilant sur votre activité.
Peut-être parce que, mieux que quiconque, je sais combien l'exercice de
cette belle profession est difficile. Peut-être aussi parce que j'ai une
sensibilité particulière aux problèmes auxquels vous êtes confrontés.
La salle de cinéma n'échappe pas au changements de la société. Elle en
est même quelquefois le sismographe et c'est pourquoi je suis - en tant
que ministre de la culture et de la communication - particulièrement attentif
à ses évolutions, et à ce qui s’y passe.
Je le suis pour de nombreux motifs, bien au delà de l'attachement
personnel, voire sentimental, que j'ai pour la profession que vous exercez.
Je me plaisais, l'autre jour au Sénat, à rappeler - en conclusion du débat
parlementaire sur la proposition de loi sur le cinéma numérique- la
nostalgie d'un temps où l'exploitant que j'étais, projectionniste par
nécessité, se confrontait aux aléas de la pellicule qui décroche, vrille et
commence à se dévider dans la cabine puis l'escalier, et gagne enfin la
salle tel un serpent géant et diabolique... une scène à la Buster Keaton ! Le
numérique gommera cette angoisse mais saura sans doute en créer
d'autres...
Nous avons en France un atout majeur en termes d'équipement culturel :
notre parc de salles de cinéma. C'est le premier d'Europe et le quatrième
au monde. Je voudrais que vous sachiez que mon souci premier est de
préserver, voire d'embellir, ce parc. Car j'ai la conviction que c'est de lui
que dépendent la vitalité de notre cinéma et le développement de la
cinéphilie. Mais aussi parce que, la preuve en est faite, c'est un
remarquable instrument de démocratisation culturelle.
Dans la décennie qui vient de s'écouler, le cinéma en salles a en effet vu
son public s'élargir jusqu'à ce qu'il séduise désormais près des deux tiers
des français, qui s'y rendent au moins une fois par an. C'est un succès
que j'aimerais voir se produire avec d'autres pratiques culturelles !
Ce succès on le doit à une formule simple, je crois, une formule qui s'est
montrée d'une efficacité absolue au fil des ans. C'est celle qui conjugue
votre dynamisme à tous, vous les « montreurs de films » et un
engagement fort de l'Etat et des collectivités locales, dans un soutien sans
faille à votre activité, et dans la reconnaissance du rôle que joue la salle
de cinéma comme lieu d'accès à la culture.
C’est pourquoi je tiens à vous rendre hommage, ainsi qu'aux distributeurs,
car en dépit de la concurrence très vive des nouvelles formes d’accès au
film – télévision, DVD et Vidéo à la demande (VOD) – qui se sont
développés vertigineusement ces dernières années, vous avez su
maintenir intact le désir du spectacle cinématographique pour tous les
français, quel que soit leur âge.
Bravo d’avoir soutenu la carrière des films français primés à Cannes cette
année, qui ont rencontré de beaux succès auprès du public dans leur
diversité ! Je pense à des films aussi différents que « Tournée » de
Mathieu Amalric et « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois.
Grâce à votre travail, la salle de cinéma est aussi un lieu de brassage
social et d'émotion collective, de vivre-ensemble, si précieux à une
époque où la pratique des écrans individuels s'accroît, notamment chez
les jeunes.
Voilà pourquoi la salle de cinéma est un enjeu de politique culturelle, dont
la légitimité est reconnue par tous, comme l'a montré l'exceptionnelle
qualité des débats sur le texte de loi adopté définitivement à l'unanimité
moins quelques abstentions il y a une semaine à peine au Sénat.
Je ne vois pas d'autre moyen de vous convaincre de mon attachement et
de ma reconnaissance à l'égard de l'oeuvre que vous poursuivez, souvent
sept jour sur sept, pour offrir le bonheur du cinéma aux spectateurs, que
de vous dire ainsi l'importance que j'attache au cinéma en salle.
J'ai parfaitement conscience des difficultés que certains d'entre vous
traversent, et du désarroi qui s'est exprimé l'an dernier, ici même, devant
Véronique Cayla qui a courageusement affronté vos témoignages de
mécontentement, qui étaient aussi un appel à l'aide.
Nous étions alors dans un contexte objectivement difficile pour beaucoup
d'entre vous :
la chronologie des médias venait d'être bouleversée sans qu'on puisse
anticiper ses effets ;
avant même le succès vertigineux d' « Avatar », plusieurs films en relief
3D avaient rencontré l'adhésion du public et révélé ainsi la nécessité de
l'équipement numérique ;
la réforme de la taxe professionnelle en cours était aussi un motif
d'inquiétude ;
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et enfin, la hausse de fréquentation était inégalement répartie entre les
catégories d'établissements, certains voyant même leur public se réduire.
Je vous avais alors promis, dans le message que je vous avais adressé,
que je ferai du passage au numérique de toutes les salles une priorité, et
que je répondrai aux besoins de tous.
Aujourd'hui, même s'il nous reste encore du chemin à parcourir, je crois
avoir tenu mes promesses :
la taxe professionnelle a été réformée et à l'occasion de cette réforme, j'ai
proposé un élargissement du régime d'exonération des salles de cinéma,
qui a été adopté par le Parlement.
Des aides exceptionnelles ont été mobilisées sous diverses formes par le
CNC, notamment des aides au fonctionnement – mais aussi un
renforcement de la garantie de l'IFCIC, pour un total d'environ 9 M€, afin
d'aider ceux qui passaient un cap financier difficile en fin d'année.
Dans le deuxième train de réformes de la loi sur l'urbanisme commercial
qui a été considérablement allégée dans ses procédures, à la demande
du Parlement, j'ai obtenu que le dispositif d'autorisation préalable des
implantations de salles de cinéma soit maintenu en l'état. C'est un outil qui
permet d'équilibrer la concurrence entre salles de proximité et multiplexes.
J'y suis personnellement très attaché.
Enfin malgré quelques péripéties en cours de route, dues à la doctrine de
l'Autorité de la concurrence, le projet que je formais devant vous l'an
dernier de donner les moyens à toutes les salles de passer au numérique
est désormais une réalité. La combinaison de la loi votée la semaine
dernière au Sénat et du nouveau dispositif d'aide à la numérisation du
Centre national du cinéma et de l’image animée, mis en place par décret
le 1er septembre, nous permet d'envisager le passage au numérique
comme un vaste mouvement de modernisation du parc de salles dans sa
totalité. Ce mouvement sera accompagné et soutenu financièrement par
les pouvoirs publics, Etat et collectivités territoriales.
Les deux instruments de cette modernisation, vous le savez, sont
complémentaires :
le premier c'est la loi sur l'équipement numérique des salles, qui instaure
le principe d'une contribution des distributeurs au frais d'équipement et
pose un nouvel encadrement de la programmation et des relations
distributeur/exploitants adapté à la nouvelle donne numérique, Il repose
sur l'équation suivante : le distributeur étant bénéficiaire de cette
modernisation qui allège le coût des copies, il est équitable qu’il contribue
financièrement à l’équipement de l’exploitant, pendant une durée limitée
dans le temps.
Le second instrument est le dispositif d'aide qui vient d'être mis en place
par le CNC. Son objectif est de garantir que toutes les salles, quel que
soit le niveau des contributions qu'elles recevront des distributeurs,
puissent s'équiper.
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Car le coût de cet équipement (environ 80 000 €) n'est pas à la portée de
tous les cinémas, en particulier de ceux dont la programmation, faite de
« continuations », est dans l'impossibilité de réunir une contribution
suffisante des distributeurs. Il s'agit principalement de salles des petits
villes et des zones rurales, mais aussi des circuits itinérants sans lesquels
le cinéma resterait inaccessible à beaucoup de nos concitoyens, et qui
jouent un rôle fondamental de diffusion de la culture dans ces territoires.
C'est pour ces salles, au nombre d’un millier environ, qu'un soutien
spécifique du CNC est désormais mis en oeuvre sous forme d’une
nouvelle aide à la numérisation, qui va permettre de couvrir jusqu’à 90 %
de leurs investissements.
D'ores et déjà le dépôt des demandes est accessible en ligne au CNC
pour tous les exploitants éligibles à cette aide. L'examen des premières
demandes, par une commission aura lieu à la mi-octobre. Pour les salles
dites « peu actives » (300 environ) et les circuits itinérants, au nombre de
130, un dispositif spécifique sera mis en place très prochainement.
Par ce dispositif, la France qui compte déjà 1 500 salles équipées, est
ainsi le premier pays du monde a planifier et à organiser la transition de
son parc de salles vers le numérique.
Un effort financier sans précédent sera consenti par les pouvoirs publics
dans ce plan de modernisation de notre parc, et l'on estime à plus de 125
M€ sur trois ans le volume des aides qui seront mobilisées par le CNC et
les collectivités locales en faveur de l'équipement des salles et des
circuits itinérants.
L'aide au numérique s'ajoutera, bien sûr, au maintien des dispositifs d'aide
à l'exploitation existants : aides automatiques et sélectives à
l'investissement et au fonctionnement dont le montant dépasse 80 M€
annuels.
Entendons-nous bien : tout ceci n'est pas l'expression d'une économie
administrée. C'est bien plutôt l'expression d'une volonté politique qui
reconnaît le rôle du cinéma dans la culture de notre pays, telle qu'elle
s'est forgée au cours de l'histoire.
C'est aussi la marque d'une ambition : celle de préparer l'avenir du
cinéma, et le vôtre, celui de vos salles. Comme je l'ai dit devant les
sénateurs jeudi dernier, c'est une façon de répondre avec ironie, à plus
d'un siècle d'écart à la formule qu'Antoine Lumière lança un jour à
Georges Méliès : « jeune homme, le cinématographe ferait votre ruine car
il n'a pas d'avenir ! ». Méliès fut ruiné, effectivement, mais le cinéma
prospéra, tout en demeurant une activité fragile, et à grand risque… C’est
sans doute le sens profond de la prophétie d’Antoine Lumière.
Dans la mise en place de ce dispositif, nous avons été, tous ensemble,
rapides et réactifs : le gouvernement, le parlement, les professionnels… et
la concertation a remarquablement porté ses fruits dans un souci
d'efficacité.
Je tiens ici à remercier tous ceux qui ont apporté leur contribution à la
construction de ce plan, avec l’appui du CNC et de sa présidente
Véronique Cayla, qui a agi avec toute la célérité requise.
En outre, l'encadrement juridique de la programmation, qui avait été mis
en place par Jack Lang en 1982, est entièrement rénové par cette loi. Le
statut des loyers pratiqués pour les salles y est aussi clarifié et régulé, afin
d’éviter une envolée des prix. Et à la faveur de la refonte complète du droit
du cinéma par ordonnances au cours de l'année dernière, je rappelle que
c’est l'ensemble des règles applicables à l'exploitation qui a été mis à jour,
allégé, modernisé, conformément à vos souhaits, pour tenir compte de
vos nouvelles pratiques, notamment commerciales, et d’alléger vos
contraintes administratives.
L'ensemble de ces mesures nous permettent donc de regarder l'avenir du
cinéma en salles avec plus de sérénité. D'autant plus que l'intérêt du
public pour le spectacle cinématographique demeure très fort. C'est, bien
entendu, une donnée fondamentale.
Nous avons atteint un chiffre record en 2009 avec plus de 200 millions
d'entrées et renoué avec des années d'or qui ont précédé la création de
Canal+, et l’explosion de l’offre télévisuelle.
La tendance sur les huit premiers de l'année s'annonce très prometteuse
puisque l'on dépasse de près de 7% les entrées de 2009. Mais je note
surtout - et c'est très important - que les entrées de la petite et la moyenne
exploitation sont de nouveau en progression.
J'ai pris connaissance avec intérêt du Livre blanc (à couverture rouge, de
la couleur des fauteuils), que la Fédération vient de rendre public.
J'ai noté le sérieux de sa conception, et il est rare qu'une profession
nourrisse le débat autour d'elle et de ses difficultés avec un instrument de
réflexion qui dépasse les travers et le ton de la polémique, donc je vous
en félicite !
J'ai bien compris les deux types d'inquiétudes qui sont les vôtres. Elles
tiennent en deux points :
d'une part l'expression d'une incertitude face à l'avenir, dans la poursuite
de la phase d'investissements que vous allez consentir pour le numérique
(et pour la mise aux normes d'accessibilité de vos salles pour les
handicapés).
d'autre part, les difficultés économiques qui résultent de la hausse des
charges et de la fiscalité qui pèse sur vos entreprises, alors que vous avez
remarquablement contenu l’augmentation du prix du billet de cinéma.
Les mesures que je viens d'évoquer répondent, me semble-t-il, en grande
partie à ces deux préoccupations.
Mais je resterai bien entendu à votre écoute pour améliorer de manière
constante la situation des salles qui rencontreraient éventuellement, en
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dépit des mesures que nous engageons, des difficultés économiques
persistantes.
Sur la question de la fiscalité, vous avez pu constater, dans l'actualité
récente, que je suis toujours prêt à défendre avec pugnacité le régime
fiscal du cinéma, lorsqu'il risque d'être remis en cause.
Non pas par clientélisme ! Mais tout simplement parce qu’il en va de
l'intérêt général et de notre ambition culturelle !
Sur la question des investissements, les dispositifs que met en place la
loi, notamment le comité de suivi parlementaire, vous donnent l'assurance
que la législation pourra évoluer dans le temps en fonction de la nouvelle
donne économique qu'entraîne le numérique. La loi a l’intelligence de fixer
des principes généraux, et renvoie les questions particulières aux
institutions que sont le CNC et le Médiateur du cinéma, autorité
indépendante respectée de tous, dont je suis prêt à renforcer encore les
pouvoirs si nécessaire. Enfin, la loi crée une institution ad hoc : un comité
de concertation qui pourra proposer des recommandations de bonne
pratique.
Cette loi permet une réelle souplesse dans l’application des principes
qu’elle énonce, et prévoit leur adaptation aux cas particuliers ou situations
inédites qu’entraînera la technologie numérique, en évolution constante et
rapide.
Mesdames et messieurs, au cours de son histoire, le cinéma a connu des
tournants technologiques de grande ampleur qui ont entraîné de vraies
révolutions dans son style, sa forme et ses moyens d’expression. Ces
tournants ont aussi provoqué des bouleversements parfois complexes
dans son fonctionnement, son organisation, comme dans la vie de ceux
qui le créent.
Ce fut le passage du muet au parlant, magnifiquement évoqué par Billy
Wilder dans l'inoubliable « Boulevard du crépuscule », ou encore celui du
noir et blanc à la couleur.
Ce fut aussi le souffle sans précédant que déclencha « la nouvelle
vague » dans l'esthétique du cinéma et dans son mode de production.
Rendons hommage à Claude Chabrol et Eric Rohmer, qui furent tous
deux, dans une belle complicité, à l'origine de ce mouvement qui
renouvela profondément le récit cinématographique, lui donna une
nouvelle jeunesse, et une extraordinaire liberté de ton.
En numérisant les salles de cinéma, c'est une révolution complète qui va
enfin s'accomplir puisque les réalisateurs se sont déjà depuis longtemps
approprié cette technologie, avec succès. Rohmer lui-même avait, parmi
les premiers, fait usage de l’outil numérique pour sa jolie fresque sur la
révolution française, « L'anglaise et le duc »,
On peut être fier que la France ait immédiatement su relever le défi de
cette révolution numérique et nos techniciens du cinéma, nos industries
techniques, sont déjà à la pointe du traitement de l’image. La réputation
de leur savoir-faire est internationale. Le nouveau crédit d'impôt mis en
place il y a moins d'un an, destiné à favoriser les tournages de films
étrangers sur notre territoire, a déjà permis la fabrication intégrale en
France par des équipes françaises, d'un long métrage d'animation
américain, qui s 'est hissé cet été en haut du box office outre-atlantique.
Vous le savez, j'ai fait de la révolution numérique l’une des priorités de
mon action au ministère de la Culture et de la Communication.
A cet égard, il est important que le Président de la République ait eu
récemment l'occasion de souligner à nouveau l'attention qu'il porte au
financement du cinéma, et en particulier à ce dispositif unique au monde
qu'est le compte de soutien à l'industrie du cinéma administré par le CNC,
qui va soutenir ce passage au numérique.
Nous travaillons activement à le consolider, et à réaffirmer aussi le rôle
éminent de Canal+ vis à vis du cinéma français, dans toutes ses
composantes. Je le dis en sachant que vous y êtes particulièrement
attachés.
Car il est indispensable aujourd’hui d’adapter les outils de notre politique
du cinéma au contexte nouveau, créé par la révolution numérique.
Toutes les mesures qui vous concernent s’inscrivent en pleine cohérence
avec mes projets concernant la numérisation du cinéma français.
Cela inclut la numérisation du patrimoine français de films, afin de rendre
les chefs-d'oeuvre du cinéma accessibles sur les nouveaux réseaux et
dans les salles numérisées, sur tous les supports du futur : projection
numérique, DVD Haute définition, VOD, etc. À cette fin, il est prévu,
comme je ‘ai confirmé ce matin même, d'avoir recours aux
« Investissements d'avenir », en appui aux investissement privés des
détenteurs de catalogue. Cette numérisation va concerner déjà 3 000
titres de films de longs métrage.
Je serai également très vigilant sur l'évolution de nos industries
techniques dans leur transition vers le numérique. Ces industries ont
connu une année difficile avec la contraction des budgets de production
en 2009, alors même qu'elles sont en phase d'investissements pour être à
la pointe de la technologie dans un contexte de concurrence internationale
très vive.
C’est pourquoi nous avons réalisé avec Christine LAGARDE un diagnostic
sectoriel de ce tissu industriel, afin de mieux identifier les besoins et les
évolutions nécessaires des entreprises dans cette phase de transition
vers le numérique.
Enfin, le cinéma français doit se mettre plus résolument à explorer les
horizons nouveaux ouverts par le cinéma en relief (3D). De nouvelles
aides ont été mises en place récemment par le CNC pour permettre aux
cinéastes français de s'engager résolument dans cette technologie.
L' ensemble de ces mesures vise à tracer l'avenir du cinéma dans notre
pays, et à le faire en reconnaissant le rôle fondamental de la salle de
cinéma, sans laquelle, quoiqu'on pense des nouveaux supports de
diffusion, il n'y aurait pas de cinéma.
N'oublions pas que ce n'est que lorsqu'un film est projeté en salles qu'il
devient un film de cinéma.
N'oublions pas que si le cinéma participe pleinement à façonner notre
culture, c'est parce qu'il a la vertu de nous rassembler, parce qu'il est un
spectacle.
N’oublions pas que l’écran individuel ne remplacera jamais la puissance
poétique et esthétique de l’image projetée sur grand écran, l’émotion
collective qu’elle provoque et le frisson qu’elle suscite.
Je sais que vous partagez tous ces convictions, ce sont elles qui vous
animent avec passion. Je vous comprends, je vous approuve, et je vous
soutiens.
Merci de votre attention.
Discours
Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion du 65è Congrès de la Fédération nationale des cinémas français
Monsieur le Président, cher Jean LabéMesdames et Messieurs,
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