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Publié le 3 juin 2014

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Discours

Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de la clôture du Forum d’Avignon



Monsieur le Président du Forum d’Avignon, cher Nicolas Seydoux,Madame la Commissaire, chère Androulla Vassiliou,Madame la Députée-Maire, chère Marie-José Roig,Mesdames et Messieurs,Chers amis,

Pour clore cette rencontre, j’aimerais tout d’abord agiter devant vous
quelques chiffons rouges.
Nous nous sommes penchés depuis deux jours sur cette nouvelle écologie
que nous cherchons à définir, celle des rapports entre culture et économie.
Dans nos discours, dans nos approches, la diversité culturelle est
désormais solidement ancrée à leur point de contact. C’est en effet, à plus
d’un titre, une notion pratique : elle permet d’allier sous un même terme les
différentes acceptions de la notion de valeur, de marier l’économie du
symbolique à l’économie tout court. Si la diversité culturelle peut être
source de profit, elle est également une valeur en soi. Elle se place ainsi,
par son existence juridique, comme une sorte de pierre philosophale
permettant de faciliter les liens entre les mondes de la culture et de
l’économie. Pour autant, elle est perçue, parfois, comme un slogan sans
fond, ouvrant à la logique du tout marchand, ou encore au relativisme. Or
si l’on veut ne pas gâcher cette belle idée, il nous faut rester vigilants au
maintien de l’équilibre qui la constitue.
Derrière l’éloge du métissage se cache parfois la seule logique marchande.
Or la diversité culturelle n’est pas une marque destinée aux
consommateurs d’une diversité pré-formatée, une sorte de kaléïdoscope à
usage réservé aux classes dites créatives. La diversité culturelle n’est pas
non plus au service d’un relativisme culturel qui, sous la figure rassurante
du dialogue, ne ferait que nourrir l’hypothèse du choc des civilisations.
Dans l’univers du numérique, il nous faut veiller à ce que nos nouveaux
écrans ne deviennent pas des murs. Un écrivain ou un cinéaste, qu’il soit
turc, libanais, français ou malien, est avant tout un écrivain ou un cinéaste.
Les créateurs et leurs publics ne sauraient se résumer à leur inscription
nationale ou confessionnelle. Ce qui se joue dans les pratiques culturelles,
c’est la reconnaissance des singularités, mais c’est aussi l’expérience de la
liaison, c’est la capacité de chacun à se déprendre de soi-même. Je pense
par exemple à Basquiat, qui nous a montré comment, dans le branchement
de ses racines haïtiennes sur le marché de l’art américain, l’universel peut
émerger des parcours singuliers. C’est aussi le désir de la rencontre : c’est
par exemple Wim Wenders partant au Japon à la recherche du chef
opérateur qui travaillait avec Ozu.
La diversité culturelle relève du pari : celui qui consiste à vouloir faire
coexister deux points de vue. D’un côté, un point de vue culturel, selon
lequel c’est du pluralisme qu’émerge la variété des angles de vue sur le
réel, comme c’est le cas pour l’expérience esthétique. De l’autre, un point
de vue économique, selon lequel le pluralisme génère de la valeur. C’est
là, je crois, le coeur de la convention de l’UNESCO signée en 2005 dont la
France a été l’une des plus ardentes avocates. Notre tâche, c’est de faire
en sorte que ces deux lectures ne se chevauchent pas, et qu’elle puisse
garder chacune leur intégrité.
Gérer cet équilibre, c’est pour moi savoir se garder d’une approche
strictement économique des biens culturels, car dans la nuit du fétichisme
technologique et des tuyaux, tous les contenus sont gris.
À l’inverse, les diabolisations du marché ne sont à terme productives pour
personne. Je repense à notre session avec les étudiants, à l’Université
d’Avignon. L’illusion d’une opposition tranchée entre la gratuité et l’amour
d’un côté et le monde marchand de l’autre peut se comprendre : elle est
une réaction saine au tout-marketing, à la marchandisation tous azimuts.
Pour autant, la culture s’appuie sur le marché. Le piratage fait ses ravages,
et la défense de l’offre légale nous concerne tous, les publics, l’Etat, les
créateurs et les producteurs, au Nord comme au Sud. Souleymane Cissé
nous a rappelé hier qu’il n’est pas nécessairement ravi de voir des copies
pirates de ses films dans les rues de Bamako – ni, j’imagine, de voir les
salles de cinéma disparaître du continent. Si parfois les mondes du marché
et de la culture s’agacent mutuellement, et souvent avec raison, c’est
justement parce qu’il faut préserver ensemble un équilibre. La diversité
culturelle, cela se gère, se préserve, se régule, et la puissance publique
doit assumer pleinement sa responsabilité.
Réguler la diversité, ce n’est pas seulement établir des cadres juridiques.
C’est aussi contribuer au changement des habitudes. La réflexion que j’ai
engagée sur la culture pour chacun, telle que je la conçois, n’est pas une
substitution d’une politique culturelle de l’offre et de la création par une
politique de la demande et de la diffusion. Je veux éviter les visions
binaires : il s’agit de trouver ensemble comment allier les deux, et de s’en
donner les moyens. À ce titre je me contenterais brièvement de rappeler
que le budget de mon Ministère, pour 2011, est plus que préservé - il est
même en augmentation, ce qui mérite d’être souligné au vu du contexte de
crise économique et de compression des finances publiques que nous
connaissons. La culture pour chacun, c’est réfléchir ensemble aux
manières de refonder nos ambitions pour ce qu’on a coutume d’appeler la
démocratie culturelle et la démocratisation de la culture ; c’est rassembler
et amener vers la culture, en s’appuyant par exemple sur la dynamique
des communautés de goût que la révolution du numérique et les réseaux
sociaux peut faire émerger. C’est aussi soutenir ceux qu’on appelle, côté
tuyaux, les « professionnels des contenus » : je veux parler de l’éditeur, du
libraire, des programmateurs de radio, des créateurs de festivals. À l’âge
de l’offre numérique, le discernement de ces gardiens de la qualité est plus
que jamais nécessaire pour organiser la profusion.
Organiser la profusion, c’est aussi garantir le financement de la création,
en particulier dans cette phase d’émergence de modèles économiques
nouveaux.
Madame la Commissaire, vous connaissez l’attachement de la France à la
protection du droit d’auteur qui fait partie, depuis Beaumarchais, de son
message culturel en Europe et dans le monde. L’enjeu est d’en adapter le
cadre juridique pour permettre de garantir son effectivité, afin qu’il puisse
entretenir la vitalité de la création. Comme le disait Antoine Gallimard ce
matin au sujet du livre numérique et des rapports que le monde de l’édition
entretient avec certains grands acteurs du monde de l’internet « on a
besoin de respect de l’autre, d’une sorte de galanterie ». Là aussi, comme
sur les questions de piratage, je ne crois pas, comme vous le savez, à
l’irréversibilité des habitudes.
Je suis heureux, Madame la Commissaire, que nous partagions clairement
une vision commune sur le changement de donne qui est en train de
s’opérer sous l’effet des nouvelles technologies. Je fais bien sûr référence
aux différentes initiatives que vous avez portées, dans le domaine du droit
de la propriété intellectuelle. Je pense aussi au Comité des Sages que
vous avez mis en place avec la Commissaire Kroes, sur la numérisation
des oeuvres culturelles, ou encore au soutien de la Commission au
passage des salles de cinéma au numérique ; au programme MEDIA, qui
vise à renforcer la compétitivité des secteurs de l’audiovisuel et du
cinéma ; à la mise en place d’un label européen du patrimoine, que vous
parviendrez, j’espère, à faire aboutir. À ce titre, puisque nous allons bientôt
nous réunir dans une quinzaine de jours lors du prochain Conseil des
ministres de la culture et de l’audiovisuel, je vous confirme d’ores et déjà
l’attachement de la France à ce projet.
Il nous faut cependant aller plus loin, et élargir le champ de nos positions
communes. Je pense en particulier à la fiscalité des biens culturels en
ligne. Les Sénateurs Catherine Morin Desailly et Jean-Pierre Plancade ont
rappelé ce matin que la TVA à taux réduit pour le livre numérique était
désormais de l’ordre de l’évidence. Cela va plus loin que le seul livre
numérique : il s’agit demain de réserver la possibilité aux Etats membres
qui le souhaitent d’appliquer un taux réduit pour l’ensemble des biens et
services culturels diffusés sur support physique ou distribués en ligne.
C’est d’ailleurs l’un des objectifs qu’a fixé le Président de la République à
l’occasion de ses voeux 2010 au monde de la culture. Je m’investis
personnellement sur cet objectif, et souhaite que la France lance très
prochainement une initiative forte pour sensibiliser les Etats Membres et la
Commission afin que nous convergions vers cette approche, qui ne peut
être que bénéfique pour tous.
Je voudrais évoquer également avec vous la question de la négociation,
par la Commission, d’accords culturels avec les pays tiers à l’occasion de
négociations commerciales : il serait bon d’aller encore plus loin dans la
réflexion sur la stratégie globale que vous proposez. En 2008, le Conseil
avait appelé les Etats membres et la Commission à promouvoir la
Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité
culturelle, notamment « en prenant pleinement en compte, dans leur action
extérieure, la nature spécifique des activités, des biens et des services
culturels, en l’occurrence leur nature duale, à la fois économique et
culturelle » : vous connaissez l’attachement de la France, rappelé ce matin
par le Ministre marocain de la culture, à la reconnaissance de cette
spécificité, et de la distinction entre coopération culturelle et accords
commerciaux.
Inventer de nouvelles règles et concevoir une organisation plus efficace, ce
sont les objectifs que la France propose à ses partenaires dans le cadre de
la présidence du G8 et du G20 quelle exercera en 2011. Nous avons là
une très belle occasion de proposer également à nos partenaires d’étendre
cette concertation sur la gouvernance globale aux champs de la culture et
de la communication. Profitons de la dynamique du G20 sous présidence
française pour proposer un sommet culturel dont le Forum pourra être le
cadre d’accueil et la précieuse boîte à idées, parallèlement aux rencontres
officielles, afin de mieux investir la culture. Les sujets à aborder ne
manquent pas, de la fracture numérique aux nouveaux outils pour mesurer
par exemple l’impact économique de la culture, la répartition de la valeur,
les financements innovants.
Sur tous ces points, c’est notre responsabilité à tous qui est engagée,
acteurs publics comme acteurs privés. Une nouvelle écologie des rapports
entre la culture et l’économie est train de se mettre en place avec le
tournant du numérique. Face à l’ampleur de ces enjeux, je me tournerais
vers la figure familière du Petit Prince de Saint-Exupéry. Rappelons-nous
de ce moment où l’aviateur, trahi par la technique, dit à l’enfant : « tu es
responsable de ce que tu as apprivoisé ».
Je vous remercie.

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