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Publié le 3 juin 2014

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Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de l’Hommage à Jorge Semprún



Je l’ai vu encore il y a un mois. Son amitié m’était précieuse par sasincérité directe, transitive.

Jorge Semprún restera pour nous tous celui qui a appris, à 20 ans, la
solidarité et le mal absolu simultanément. Après des années d’amnésie
délibérée, il deviendra l’écrivain d’un wagon, celui du Grand voyage, et
plus tard, avec L’écriture ou la vie, le porteur d’une mémoire vivante et
fondatrice pour l’Europe. Un « survivant de service », comme il se décrit
lui-même, qui n’aura jamais aimé l’ineffable.

« L’ineffable dont on nous rebattra les oreilles n’est qu’un alibi. Ou signe de
paresse. On peut toujours tout dire, le langage contient tout. On peut dire
l’amour le plus fou, la plus terrible cruauté. On peut nommer le mal, son
goût de pavot, ses bonheurs délétères. On peut dire Dieu et ce n’est pas
peu dire. On peut dire la tendresse, l’océan tutélaire de la bonté. On peut
dire l’avenir, les poètes s’y aventurent les yeux fermés, la bouche fertile. »
Il a été celui qui n’oublia jamais qu’à côté de Buchenwald, il y a Weimar.
Qu’à quelques kilomètres de la maison de Goethe, il y a la colline de
l’Ettersberg, celle où l’on parlait, dans les allées du camp, « toutes les
langues de la vieille Europe », celle où règne le souvenir de l’odeur de
chair brûlée des crématoires nazis, celle où les arbres ne seront pas
parvenus à effacer la trace des fosses communes soviétiques. Semprún
aura souvent insisté sur cette double trace, lui qui a toujours voulu prévenir
l’hémiplégie de nos mémoires – par respect, aussi, pour tous ceux qui
gisent dans cette tombe au creux des nuages.

C’est sur une autre colline, la montagne Sainte-Geneviève, qu’un
adolescent ayant connu la guerre d’Espagne entreprendra ici même sa
conquête personnelle de la langue française, avant de s’engager dans la
résistance. Du lycée Henri IV et de la Sorbonne, il gardera le souvenir
jusqu’en Thuringe, avec Maurice Halbwachs qui partagera avec lui,
jusqu’au bout, son savoir de professeur dans un cours buissonnier et
amical au coeur de l’univers concentrationnaire..

Dans les multiples vies de Jorge, il y a celle de Federico Sánchez, le
compagnon de route du Parti Communiste espagnol en exil, qui s’infiltre en
clandestin dans son propre pays en se jouant de la police de Franco. Celui
qu’Yves Montand incarnera dans le rôle de Diego, en proie au doute sur
son engagement dans La guerre est finie, celui qui disait dans le film
d’Alain Resnais « les anciens combattants m’emmerdent ». L’infiltré
deviendra l’homme de plume flamboyant, portant son combat contre les
totalitarismes et toutes les oppressions, dans les dialogues de Z et de
L’Aveu. Yves Montand, Simone Signoret, Constantin Costa-Gavras, Yves
Boisset également, seront ses complices dans sa création d’un style
unique où le plus grave peut cohabiter avec la convivialité, dans le roman
comme au cinéma.

Celui qui plus jeune s’amusait à traduire Don Quichotte de l’allemand vers
le castillan aura toujours gardé l’éclat du contestataire et l’exaltation de la
liberté – y compris quand le clandestin de naguère était devenu ministre,
lui qui était issu d’une grande famille républicaine, et dont le grand-père
Antonio Maura aura été président du gouvernement espagnol à plusieurs
reprises. Un ministre en mal de temps et de moyens, que la malice ne
quittera jamais, comme en témoigne son Federico Sánchez vous salue
bien, où il sait relater les petitesses de la politique quotidienne.

Puis les honneurs et les distinctions se multiplièrent. L’homme de lettres
élu à l’Académie Goncourt, distingué entre autres par le Prix Fémina, par
le Prix Ulysse pour l’ensemble de son oeuvre, membre de jurys et de
conseils d’administrations de multiples institutions culturelles et
audiovisuelles françaises et espagnoles, le président, aussi, d’Action
contre la faim aura toujours gardé son talent singulier pour mobiliser et
sensibiliser. J’ai aimé, comme vous tous, l’intégrité intellectuelle absolue
de celui qui aura, au-delà du devoir de mémoire, mis la blessure du
XXème siècle au service de notre futur européen. Jorge Semprún incarne
à tous points de vue, par les langues, par notre culture commune, la plus
belle des figures, cosmopolite et romanesque, de l’honnête homme
européen, porté par son sourire ravageur et le souvenir des beaux
dimanches.

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

C’est par ses vers des Fleurs du Mal que le jeune Semprún avait
accompagné Maurice Halbwachs vers son dernier voyage.

Adieu vive clarté, et puisses-tu nous éclairer pour toujours.

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