« Trois petites notes de musique / Ont plié boutique / Au creux du souvenir » : Cora Vaucaire nous a quittés.
Née en 1918, l’interprète de la ritournelle inoubliable du film d’Henri Colpi, Une aussi longue absence, était l’héritière de Frehel et des chansons de barricades, de Piaf et des airs de rue, l’amie de Barbara, la dernière représentante d’une époque de la chanson française qui disparaît avec elle.
Marseillaise de naissance, devenue l’incarnation de la Parisienne, gouailleuse et élégante, celle qu’on appelait également la Dame blanche de Saint-Germain-des-Prés avait chanté Léo Ferré, Louis Aragon, Guillaume Apollinaire, les Feuilles Mortes de Jacques Prévert et le Temps des Cerises. Serge Gainsbourg avait écrit pour elle.
Ceux qui l’ont vu se produire sur scène aux Bouffes du Nord, encore en 1999, se souviennent d’une femme à la poésie éblouissante et demeurée intacte. Sa disparition lève « un cruel rideau de scène / Sur mille et une peines / Qui ne veulent pas mourir. ».