Françoise Cachin, grande dame des musées, vient de nous quitter.
Petite fille de Marcel Cachin, et de Paul Signac, elle semblait destinée à
une carrière au service de l’art. Et c’est à la peinture moderne, comme
en hommage à son grand-père, qu’elle a consacré une carrière qui
impose le respect.
Conservatrice engagée au service des collections publiques françaises,
d’abord au musée national d’art moderne, elle aura notamment marqué
l’histoire des musées en tant qu’âme créatrice du musée d’Orsay,
auquel elle a consacré près de 20 ans de sa carrière. A la tête de cette
institution dont l’ouverture en 1986 a profondément modifié le paysage
des musées parisiens et mondiaux, elle a constamment oeuvré à la
connaissance des artistes français du 19e siècle, inventeurs de la
modernité, par des expositions et monographies de référence,
consacrées à Manet, Gauguin, Signac, Seurat…
Nommée directrice des musées par Jacques Toubon en 1994, c’est
ensuite au service de l’ensemble des musées de France qu’elle a mis
ses convictions et son grand professionnalisme,. Nous lui devons
notamment l’élaboration de la loi sur les musées de France, clé de
voûte de la politique des musées en France,dont nous célèbrerons en
2012 le dixième anniversaire.
Son engagement au service du développement des musées de régions
et des liens entre les musées parisiens et les très riches collections de
régions, a marqué une étape majeure dans la mise en place d’une
vision muséale à l’échelle nationale. C’est aussi animée par cette
conviction qu’elle fut à l’origine de la création du Centre de Recherche
et de Restauration des Musées de France et du French Regional and
American Museum Exchange (FRAME).
En écho à cette carrière exceptionnelle, le musée d’Orsay avait choisi
de lui confier un dernier commissariat, celui d’une grande exposition
consacrée à Edouard Manet qui ouvrira au public en avril. Hommage à
cet artiste majeur dont elle a été l’un des plus grands passeurs, cette
exposition sera ainsi, également, un hommage à Françoise Cachin.