Le grand peintre, dessinateur et graveur israélien Avigdor Arikha vient
de nous quitter. Chacun garde en mémoire les portraits si émouvants
qu’il nous a laissés de son ami Samuel Beckett. Qu’il choisît de
représenter ses proches, des personnages célèbres ou des inconnus,
ou cherchât à se saisir lui-même dans un autoportrait, il possédait à un
degré exceptionnel le don de capter quelque chose de l’identité
profonde des êtres et d’en exprimer le mystère.
Cet artiste avait connu un destin hors du commun. Déporté dans un
camp de concentration à l’âge de 12 ans, c’est dans l’art qu’il avait
puisé l’énergie nécessaire pour surmonter cette terrible épreuve,
dessinant son quotidien sur des fragments de papier dérobés. Il
connaissait le prix de cette vie et avait choisi de mettre en lumière ses
beautés par le pinceau, le burin, la plume ou le crayon.
Né en Roumanie, devenu citoyen israélien, c’est en France qu’Avigdor
Arikha aura vécu la plus grande partie de son existence et réalisé
l’essentiel de son oeuvre. Nous perdons l’un des amis plus talentueux
de notre pays, et aurons à coeur de conserver vivace le souvenir de
cette amitié et de son art.
Hommage à Avigdor Arikha
Hommage de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et dela Communication, à Avigdor Arikha.
Publié le 30.04.2010
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