Le monde du jazz perd l’une de ses figures les plus puissantes et les
plus originales.
Élève d'Olivier Messiaen au Conservatoire national supérieur de
musique de Paris, André Hodeir pensait faire une carrière de violoniste
classique. Sa découverte du jazz peu avant la dernière guerre allait
l’engager dans une tout autre voie et en faire l’un des compositeurs les
plus originaux du vingtième siècle, un des grands du jazz français, un
artiste qui travaillera avec Django Reinhardt, Don Byas, Kenny Clarke
ou encore James Moody.
Le compositeur de la grande cantate « Anna Livia Plurabelle », sur un
texte de James Joyce, était aussi un très grand musicologue, un
théoricien qui aura profondément repensé les fondements de son art et
de la musique qu’il aimait. André Hodeir aura vraiment permis à toute
une génération de disciples de mieux connaître « Les mondes du
jazz », comme il avait intitulé l’un de ses ouvrages, pour en repousser à
leur tour les limites.