Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication et Valérie Pécresse, ministre
de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, se réjouissent de la préemption par le musée du quai Branly de la « statue du roi Tshokwe jouant de la sanza » (Angola) lors de la vente publique « Collection Anne et Jacques Kerchache » du dimanche 13 juin 2010.
L’art tshokwe d'Angola est peu représenté au musée du quai Branly, et la statuaire de cour était même jusqu’à présent totalement absente des collections publiques françaises.Valérie Pécresse et Frédéric Mitterrand se félicitent de l’acquisition de cette pièce prestigieuse et rare. Cet exemple exceptionnel de la statuaire africaine provient des collections d'Anne et Jacques Kerchache. Jacques Kerchache, marchand et collectionneur d’art de renommée internationale, a été à l’initiative de la création du pavillon des Sessions, antenne du musée du quai Branly au Louvre qui a fêté ses 10 ans le 13 avril 2010. Il est l’auteur de la sélection des 108 oeuvres exceptionnelles qui y sont exposées.
Le salon de lecture du musée du quai Branly porte aujourd’hui son nom.
Roi Tshokwe jouant de la sanza (Angola)
Bois brun à patine brillante, traces d’implantation de cheveux sur le crâne et sur la barbe. Un pied du
siège manquant.
H. 37 cm.
Magnifique exemplaire de la puissance visuelle des arts de cour tshokwe, la statuette Tshokwe aurait
été rapportée en 1893-94 par un missionnaire portugais auprès d’un chef tshokwe de la région de
Quibicolo au nord de l’Angola
Ce roi assis sur un siège pliant, tenant entre les mains un instrument de musique, une sanza, relève
d’une iconographie classique de la représentation du pouvoir chez les tshokwe d’Angola. Son attitude
et sa position, la haute coiffure surmontant sa tête, la mise en emphase de ses mains et de ses pieds,
les volumes musculaires de ses bras soulignés, ses larges yeux en amande sont caractéristiques de
la figuration du chef présenté souvent comme un chasseur-arpenteur ou adoptant une attitude rituelle.
Le roi musicien assis sur un « trône » d’origine occidentale qui indique son prestige, génère la notion
d’harmonie. L’énergie qui se dégage de son corps ramassé est une garantie de bien-être et de
sécurité pour son peuple.
Des trous au sommet de la tête accueillaient des cheveux postiches, une barbe au niveau du menton
soulignant le réalisme idéalisé de la figuration.
L’archétype de ce roi idéal est incarné par la figure de Tshibinda Ilunga, fondateur de l’identité
tshokwe.