Célébrant pour cette nouvelle session « vingt ans d’une oeuvre construite »,
le Grand Prix national de l’architecture a fait l’objet d’un appel à candidature,
largement diffusé par voie de presse. Le jury qui s’est le réuni le mercredi 23
mars a examiné plus de quarante candidatures. Son choix s’est porté sur le
travail de l’architecte Frédéric Borel.
Cet architecte de 52 ans rompt dès ses premières réalisations avec
l’architecture minimaliste et fonctionnelle de son époque. Ces immeubles
parisiens de la rue Oberkampf (1993) et de la rue Pelleport (1998), à la
radicalité formelle, colorée et sculpturale, composent de véritables récits
urbains avec le tissu dans lesquels ils s’insèrent au plus près.
Revendiquant la singularité d’une approche urbaine hétérogène, Frédéric
Borel ne craint pas provoquer des rencontres fragmentaires, misant tantôt sur
l’éclatement de volumes polychromiques, tantôt sur des blocs simples et
massifs, à l’image de certains de ses équipements publics, conjuguant à la
fois, dans une grande liberté plastique, rigueur et poésie.
Imaginant la rupture formelle comme moyen de condensation sociale, afin de
créer de nouveaux lieux communautaires, Frédéric Borel pense la ville comme
un collage, seul capable de générer la surprise, l’inattendu, l’improbable,
créant par là même les conditions d’une liberté dans la ville.
On lui doit entre autres le Centre des Impôts de Brive (1999), l'Université
d'Agen (1998), l'école maternelle de la rue Moskowa, à Paris (2000), le Palais
de Justice de Narbonne (2005), le centre culturel du Mont Saint-Aignan (2006),
l'école d'architecture de Paris Val-de-Seine (2007), etc.
A l’étranger, il est notamment intervenu, à Vienne, en Autriche, sur le site de la
Brasserie Ottakring (1998), à Athènes, sur celui des Longs Murs (1997), sur la
requalification du quartier GZS, S'Hertongenbosch, aux Pays-Bas (2002), etc.
Le Grand Prix national de l’architecture vient lui rendre aujourd’hui le plus bel
hommage, la reconnaissance la plus totale d’un parcours exemplaire.
Le ministre de la Culture et de la Communication a remis au lauréat le diplôme
du Grand Prix national de l’architecture, spécialement réalisé par l’artiste
Daniel Buren. Frédéric Borel recevra par ailleurs une dotation de 10 000 euros
et la Cité de l’architecture et du patrimoine lui consacrera une exposition et
une publication monographiques. Enfin, il intègrera le Comité des Grands Prix
nationaux de l’architecture, instance consultative, créée en 2005 et placée aux
côtés du ministre pour traiter de grands sujets liés à l’architecture.