Nous y sommes ! Depuis le 8 mai, la flamme olympique est sur le sol français. Elle a débuté son périple à Marseille, première étape d’un long périple de 69 jours de relais effectifs qui l’amènera à Paris le 26 juillet.
11 000 Françaises et Français de tous horizons ont été choisis pour porter la flamme et partager la joie et l’esprit des Jeux dans toute la France. Parmi eux, des athlètes de haut niveau, des sportifs amateurs, des comédiens, des personnalités, mais surtout de très nombreux anonymes, sélectionnés par l’écosystème Paris 2024 pour leur engagement au service du sport, du collectif ou des territoires.
Esprit sportif et jeu collectif
Quatre agentes de directions régionales des affaires culturelles (Drac) ont le privilège de faire partie de cette immense chaîne de relayeurs. Quatre femmes, quatre parcours différents : Marie-Emmanuelle Catta, Dorothée Chaoui-Derieux, Béatrice Crivello et Gwenola Robert.
« C’est mon chef de service qui m’a demandée si j’étais intéressée, sur proposition de la préfecture, se souvient Béatrice Crivello, adjointe administrative à l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine (UDAP) de la Drôme (Drac Auvergne-Rhône-Alpes). Je n’aurais jamais pensé à me porter volontaire et je n’imaginais pas une seconde que mon nom serait retenu ! » Cette coureuse passionnée n’a découvert le plaisir du sport qu’à 44 ans. Mais elle était faite pour ça : sur ces quinze dernières années, elle est montée 221 fois sur le podium dans les 230 courses où elle s’est engagée.
Marie-Emmanuelle Catta, instructrice-contrôleuse en architecture et urbanisme à l’UDAP de l’Indre (Drac Centre Val-de-Loire), a décidé, quant à elle, de se lancer dans l’aventure sur une proposition de la préfecture de l’Indre, adressée aux agents qui avaient participé à un défi sportif inter-entreprise. « Avec mes cinq enfants et mes engagements dans le scoutisme, je suis surtout une sportive du quotidien, assure-t-elle. Mais je crois très fort à la transmission, au dépassement de soi et à la solidarité dans l’effort et c’est ce que j’ai fait ressortir dans ma lettre de « motivation », parce que je trouvais que ça résonnait bien avec l’idée d’un relais. »
« Je pense que c’est au titre de mon engagement au service du collectif que j’ai été sélectionnée, car je ne suis pas vraiment sportive », sourit Gwenola Robert, ingénieure d’études au Service régional de l’archéologie (SRA) de la DAC de Guadeloupe et des Îles du Nord. Dans sa lettre, elle a insisté sur sa passion pour son métier et les missions qui y sont liées. « Je crois profondément en l’importance de la préservation et de la valorisation du patrimoine, en la transmission intergénérationnelle, et encore plus dans un territoire comme la Guadeloupe, qui a un vécu très lourd lié à l’esclavage. Être porteur de la flamme, cela représente pour moi un témoignage du multiculturalisme de nos sociétés. »
Pour sa part, Dorothée Chaoui-Derieux, conservatrice en chef du patrimoine au SRA de la Drac Ile-de-France n’a pas hésité longtemps avant de répondre à l’appel à candidature lancé par la Drac Ile-de-France l’été dernier. « Dans ma lettre, j’ai évoqué mon passé de joueuse de badminton en club et en championnat universitaire mais j’ai surtout parlé de l’incroyable aventure collective que j’ai la chance de mener depuis 5 ans à la tête du chantier archéologique de Notre-Dame de Paris et des similitudes avec l’aventure de la flamme olympique : recevoir avec humilité, transmettre avec passion, partager - tout simplement participer ! »
200 mètres de fierté et d’émotion
Averties de leur sélection au printemps 2024, les quatre femmes sont maintenant dans l’attente de « leur » course, ces deux cents mètres qu’elles parcourront à petites foulées pour mieux profiter de l’instant. La première à s’élancer sera Marie-Emmanuelle Catta qui a porté la flamme le 27 mai. « Pour l’instant, j’ai encore du mal à réaliser et je n’en ai pas encore beaucoup parlé autour de moi, dit-elle. Mais je sais que je serai très fière d’être l’un des petits maillons de cette immense chaine humaine des Jeux. »
« En Guadeloupe, ce sera le 15 juin, annonce Gwenola Robert, qui se réjouit à mesure que la date approche. Un événement pareil, ça n’arrive qu’une fois dans une vie. Et ça a eu un effet positif, sur moi : j’ai eu envie de me remettre au sport, et j’ai arrêté de fumer ! ». « Pour moi ce sera le 20 juin et sans doute à Montélimar, poursuit Béatrice Crivello. La Direction départementale des territoires (DDT), ainsi que la Drac Auvergne Rhône-Alpes (dont mon service de l’UDAP 26) me soutiendront, et rien ne pouvait me faire plus plaisir après 40 ans de carrière dans l’administration. Je considère cette mission comme un honneur et je tire une grande fierté d’être un maillon de cette grande chaîne de l’amitié, de paix et de respect entre chaque nationalité. »
Dorothée Chaoui-Derieux aura, elle, la joie de courir dans la capitale, le jour de la Fête nationale, le 14 juillet, à quelques jours de l’ouverture des Jeux. « Et je croise les doigts pour pouvoir saluer Notre-Dame sur mon passage ! »
Article publié initialement le 22 mai 2024 sur Sémaphore, le site intranet du ministère de la Culture
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