Lieux insolites, édifices habituellement fermés au public, monuments civils ou religieux… Ces journées, organisées par le ministère de la Culture, sont l’occasion d’investir un ensemble d’espaces pour les découvrir autrement. Cette année, les Journées européennes du patrimoine se donnent deux ambitions : comprendre le « patrimoine maritime » mais également le « patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions », les samedi 21 et dimanche 22 septembre. La veille, une journée spécialement dédiée aux jeunes est proposée à travers l’opération « Levez les yeux ! ». Tour d’horizon des différentes propositions dans les régions françaises, portées par les Directions régionales des affaires culturelles.

Voies maritimes, terrestres ou dans les airs

Depuis l’Antiquité, l’être humain pense le monde en le structurant pour le commerce ou pour ses propres déplacements : les voies romaines, parmi d’autres, témoignent de cette forte volonté de mobilité, de cette intention d’aller vers l’autre. Les Journées européennes du patrimoine sont l’occasion de s’immerger dans le passé particulièrement riche des territoires français, explorant notamment l’histoire des transports : barques mérovingiennes (Charente-Maritime), chemins de Compostelle, inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, routes pavées et sentiers de Saint-Paul à La Réunion…

Le passé industriel très fécond de la France est mis en valeur à travers promenades, expositions, présentations immersives donnant à voir les bouleversements permis par les évolutions techniques du XIX^e siècle : circuits autour des chemins de fer dans les Hauts-de-France, musée des Transports urbains, interurbains et ruraux à Chelles en Île-de-France, visites de locomotives à vapeur en Normandie… Ce siècle de la révolution industrielle a également vu la naissance d’un mode de transport doux aujourd’hui particulièrement plébiscité : le vélo, mis à l’honneur à travers différents événements – exposition au musée du vélo Michel Grézaud en Bourgogne-Franche-Comté –, mais également des curiosités à l’image du vélocipède à vapeur considéré comme la toute première moto de l’histoire (Domaine de Sceaux en Île-de-France). C’est sans compter l’histoire du transport aérien, véritable révolution du XX^e siècle, par exemple mis à l’honneur à travers le récit de l’ancien aérodrome de Bel-Air (Nouvelle-Aquitaine), sur les traces de l’œuvre de Saint-Exupéry.

Avec ses 20 000 kilomètres de côtes littorales, couvrant 975 communes en métropole et en Outre-mer, la France constitue le deuxième espace maritime mondial derrière les États-Unis. Le patrimoine y est donc particulièrement riche, des phares et sémaphores aux navires, en passant par les sentiers piétons, les cartes marines, marquant l’activité des commerces anciens à l’image de l’activité des compagnies des Indes (Bretagne), de l’embarquement et du débarquement des marchandises (Le Hameau du Port en Centre-Val de Loire)… Les îles d’Outre-mer participent directement à ce trésor patrimonial, donnant à lire leur histoire respective et le lien avec la navigation : chantier de restauration d’un navire en ferro-ciment inspiré des derniers Terre-neuvas au Marin en Martinique, restauration d’une ancre marine à Sainte-Marie à La Réunion, découverte de la vasière des Badamiers en pirogue traditionnelle à Labattoir à Mayotte… De nombreuses propositions invitant à une immersion complète dans l’art et la culture.

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