Côté public, trois jours de concerts réunissant sur onze scènes près de 160 artistes devant plus de cinq mille festivaliers. Côté professionnel, des débats et ateliers réunissant des intervenants du monde entier venus réfléchir aux grandes transformations du secteur de la musique. Voici la recette du MaMA Music & Convention, dont la 15e édition se déroulera - pour la partie convention - les 16, 17 et 18 octobre prochain dans plusieurs lieux à Paris : l’Élysée Montmartre, le Trianon, le lycée Jacques-Decour et le centre FGO-Barbara.
Un rendez-vous incontournable depuis quinze ans tant le secteur n’a cessé d’évoluer au fil des innovations technologiques et des mutations sociétales. L’ensemble de la filière, dans toute sa diversité avec des acteurs de la musique enregistrée, du spectacle vivant et de l’économie, s’y est donné rendez-vous. Le ministère y sera également présent à travers plusieurs temps d’échange sur par exemple sur l’accueil spécifique des jeunes publics dans les lieux et événements de musiques actuelles ou la découvrabilité. Un bilan de la saison festivalière 2024 sur plus de 2 500 festivals de musiques actuelles, mais aussi de musique classique et d’humour sera également dévoilé, en association avec le Centre national de la musique (CNM). Le MaMA sera enfin et surtout l’occasion de présenter l’action ministérielle, notamment certains dispositifs existants pour soutenir la création et l’emploi artistique et la fonction du médiateur de la musique. Tour d’horizon.
Un soutien à la création et à la diffusion d’œuvres originales
Soutenir la création et la diffusion de spectacles originaux de musique actuelles sur tout le territoire, tel est l’objectif du Programme de soutien à la création mutualisée, dont les candidatures pour la troisième édition - celle de 2025-2026 - sont d’ores et déjà ouvertes. À travers ce programme, le ministère de la Culture encourage l’émergence de jeunes artistes grâce à un soutien financier et créatif. En 2024-2025, ce dispositif avait permis d’aider à la création de 22 spectacles, pour un montant total de 424 000 € : des concerts bien sûr comme ceux de Gaspar Claus à la Passerelle à Saint-Brieuc (Bretagne), mais aussi des expérimentations portées par des structures comme le Petit faucheux à Tours (Centre-Val de Loire) ou des festivals.
Particularité de ce programme : il repose sur une coopération interrégionale et un partenariat entre plusieurs structures musicales, ce qui permet de faire circuler les artistes dans différents territoires et leur donner la garantie de jouer le spectacle à plusieurs reprises. Ce système profite également au grand public qui peut profiter d’une programmation éclectique de musiques actuelles au plus près de chez lui. Le dispositif prévoit également un accompagnement et un travail sur le temps long - entre 12 et 24 mois – afin de laisser se développer le processus de création et l’expérimentation.
Une aide en faveur des équipes artistiques
Chaque année, plus de 1 400 équipes artistiques (compagnies de théâtre, danse, cirque, arts de la rue, ensembles musicaux…) sont accompagnées par le ministère de la Culture dans le cadre des « aides déconcentrées au spectacle vivant » (ADSV). Ce dispositif soutient les artistes dans les différentes étapes de leur projet, en prenant en compte les temps de recherche, de création et de diffusion.
Les aides peuvent ainsi prendre différentes formes : elle peut être soit ponctuelle pour une nouvelle création ou la reprise ou la recréation d’un spectacle après une période d’interruption, soit conventionnée, c’est-à-dire pluriannuelle pour un soutien dans la durée (deux, trois voire quatre années consécutives). Dans ce cas, elle s’adresse à des équipes plus confirmées sur le plan artistique et dont les réalisations ont un rayonnement au minimum national. En 2022, 92 projets ont été soutenus dans le domaine de la musique, pour un montant de près de 3,2 millions d’euros.
Encourager et pérenniser l’emploi artistique
Moins connus que les festivals et les salles de spectacle, les cafés, bars et restaurants sont pourtant des acteurs essentiels de la diffusion du spectacle vivant. C’est pour aider ces lieux de proximité qu’a été créé en 2015 le Gip Cafés Cultures, qui repose sur une association entre le ministère de la Culture et les collectivités territoriales côté public et les organisations professionnelles représentatives du secteur des cafés, hôtels et restaurants, les syndicats d’artistes pour le privé.
Avec ce fonds d’aides, le Gip Cafés Cultures contribue à encourager et pérenniser l’emploi des artistes et techniciens du spectacle vivant dans ces espaces essentiels à la dynamique culturelle des territoires en prenant en charge une partie du salaire des artistes et techniciens du spectacle lors d’une représentation dans un de ces lieux. Depuis sa création, il a soutenu plus de 128 000 cachets d’artistes et de techniciens.
Enfin, remis à l’occasion du Forum Entreprendre dans la Culture, le prix de l’IFCIC-Entreprendre dans la Culture récompense chaque année des entreprises ou associations ayant développé un projet, innovant, original, responsable et durable dans le secteur culturel. Ces idées sont soutenues à travers une dotation et un suivi personnalisé de l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC) et bénéficient de l’expertise et du réseau du ministère. Plusieurs lauréats du secteur musique verront leurs projets mis en avant via une session de pitchs et des échanges avec les professionnels lors du MaMA. Il sera également possible de les rencontrer le 16 octobre dans l’espace stands de l’événement à l’Elysée Montmartre.
Le médiateur de la musique, conciliateur des litiges entre les professionnels du secteur
Mis en place en 2016, le médiateur de la musique est chargé d’une mission de conciliation et de régulation des litiges entre les acteurs de la filière musicale : artistes-interprètes, producteurs de phonogrammes (personne à l’initiative de l’enregistrement de l’œuvre musicale), éditeurs de services de musique en ligne ou encore producteurs de spectacles. Outre ce rôle de conciliateur, le médiateur de la musique peut aussi être saisi par le ou la ministre de la Culture. Depuis 2020, ce rôle est dévolu à Jean-Philippe Mochon, qui viendra justement expliquer ses missions lors du MaMA.
Partager la page