« Défendre la culture, véritable cœur battant de l’Europe ». Telle est, selon Rachida Dati, ministre de la Culture, l’ambition inchangée des ministres européens de la culture et des acteurs culturels français et européens, qui se sont retrouvés, mercredi 11 juin, à l’occasion d’une réunion de travail innovante, qui a associé, aux représentants des gouvernements, des acteurs culturels français et européens.
Une ambition qui s’inscrit dans le travail engagé lors du Conseil européen des ministres de la Culture qui s’est tenu le 13 mai à Bruxelles. Lors de cette séance, les ministres avaient débattu de la future « boussole culturelle » de la Commission européenne. Puis, le 16 mai, à l’occasion du festival de Cannes, les Vingt-Cinq avaient également rappelé leur « attachement au modèle européen », notamment pour le secteur cinématographique, dans une tribune publiée à l’initiative de la ministre française de la Culture.
Vers une souveraineté culturelle
Face à des défis inédits – la transformation profonde du paysage culturel sous l’effet des nouveaux usages numériques et de l’intelligence artificielle ; la multiplication des crises en tout genre (sécuritaires, environnementales…) ; l’hostilité affichée à l’encontre du modèle culturel européen par certains acteurs extra-européens –, la Ministre en est convaincue : seule une réponse à l’échelle européenne sera à la hauteur de ces défis. « L’Europe de la Culture doit être synonyme de souveraineté culturelle », a-t-elle martelé.
A cette fin, les ministres européens de la culture présents lors de la réunion de travail du 11 juin ont fixé quatre priorités, en accord avec les représentants des secteurs culturels : la préservation du droit d’auteur et la rémunération des créateurs face au développement accéléré de l’IA ; la défense du modèle de régulation européenne dans le secteur audiovisuel ; le renforcement du sentiment d’appartenance européenne par la culture ; une capacité de réponse aux crises qui traversent l’environnement international, notamment à la protection du patrimoine européen.
Europe de la culture : les 4 priorités
* La préservation du droit d’auteur et la rémunération des créateurs face au développement accéléré de l’IA
Le règlement sur l’intelligence artificielle adopté l’an dernier offre un cadre qui doit aujourd’hui être mis en œuvre, sans délai. La France contribue directement à ces travaux, et notamment par une méthode qui vise à faciliter le dialogue entre les ayants droits et les développeurs d’IA.
* La défense du modèle de régulation européenne dans le secteur audiovisuel.
La directive SMA a démontré toute sa pertinence s’agissant de la promotion et du financement de la diversité culturelle. C’est un modèle extrêmement vertueux qui doit être défendu et qui conditionne directement notre autonomie européenne face à des acteurs globaux.
* Le renforcement du sentiment d’appartenance européenne par la culture
Les professionnels de la culture qui participaient aux discussions du jour ont fait valoir combien la circulation des artistes et des œuvres à l’échelle européenne, la mise en réseau de nos musées et de nos institutions culturelles y contribuent directement. La Ministre a appelé à aller plus loin pour atteindre cet objectif avec des financements européens à la hauteur des enjeux. La Ministre a également mentionné l’enjeu que représente la transformation d’ARTE en une plateforme européenne de référence, à la fois par les langues européennes dans lesquelles elle sera accessible, et par les contenus qu’elle pourra produire et diffuser. La réalisation de ce projet serait un atout décisif pour renforcer la conscience européenne des citoyens européens concitoyens, ainsi que la résilience démocratique de l’UE.
* Une capacité de réponse aux crises qui traversent l’environnement international, notamment à la protection du patrimoine européen
Il s’agit à la fois de répondre aux crises de sécurité comme en Ukraine, aux Etats qui cherchent à se prémunir contre des menaces à venir, mais aussi aux effets du changement climatique qui menacent l’intégrité de notre héritage commun. Dans ces domaines, la Ministre a appelé à définir et à mettre en œuvre un véritable mécanisme de solidarité et d’assistance européenne. La Ministre a également indiqué que cette protection du patrimoine face aux crises est aussi un enjeu de coopération avec le voisinage de l’Union européenne, notamment la rive Sud de la Méditerranée.
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