Une histoire qui débute en 1999...et qui se développe en Auvergne-Rhône-Alpes
1999
La ministre de la Culture et de la Communication et le secrétaire d'Etat à la Santé et à l'Action sociale ont signé en mai 1999 une convention sur le développement des activités culturelles dans les hôpitaux. Cette convention a permis notamment en Rhône-Alpes, de créer des jumelages entre établissements hospitaliers et équipements culturels, de renforcer le rôle des bibliothèques dans les hôpitaux et d'inciter à la création de postes de responsables culturels au sein des structures hospitalières.
2000
Un an après, le temps semblait venu, à l'échelle de la région, de mener avec les responsables des établissements hospitaliers, les professionnels de la culture et les spécialistes concernés une action de réflexion et de sensibilisation sur les enjeux de ce programme " Culture à l'hôpital ".
C'est dans ce contexte qu'a été conjointement décidée par l'Agence régionale de l'hospitalisation de Rhône-Alpes, la Direction régionale des affaires culturelles et le Centre hospitalier Le Vinatier (Bron, Rhône), la mise en place, pour la période 2000 - 2001, d'un groupe régional de réflexion destiné aux directeurs des établissements hospitaliers de la région
Afin de mettre en oeuvre ce dispositif, l'Agence régionale de l'hospitalisation de Rhône-Alpes, la Direction régionale des affaires culturelles et le Centre hospitalier Le Vinatier ont signé le 7 juillet 2000 une convention précisant les objectifs, les modalités et le financement de ce partenariat original.
De 2002 à 2005
De 2002 à 2005, l’Agence régionale de l’hospitalisation et la Direction régionale des affaires culturelles ont animé de concert un dispositif régional auprès des établissements de santé sur le thème de la Culture, dans le cadre d’un programme national encadré par les deux ministères et d’une convention régionale liant les deux administrations.
Sa première fonction était incitative de manière à passer d'une logique d'expérimentations locales à une dynamique territoriale concernant un nombre significatif d'hôpitaux. Organisée autour d’un appel à projet, cette convention a favorisé l’émergence d’une cinquantaine de projets associant hôpitaux et équipements culturels dont une quinzaine ont durablement inscrit le volet culturel dans leur politique générale.
Un bilan du dispositif ainsi qu’une évaluation qualitative des actions menées ont été réalisés au terme des trois années prévues de conventionnement. Ils éclairent la dynamique du processus mis en oeuvre ainsi que les effets induits au sein des établissements de santé par les actions artistiques et culturelles.
Les objectifs définis dans le cadre de la convention 2002 -2004 (prolongée en 2005) étaient largement centrés sur le fonctionnement de l’institution hospitalière ainsi que sur les modes de coopération mis en place avec les équipements artistiques et culturels. Il s’agissait alors de “ faire de l’action culturelle en milieu hospitalier un moyen d’accompagner les transformations de l’institution dans sa culture propre et dans le rapport à son environnement ”.
L’évaluation qualitative montre que ces actions artistiques et culturelles ont des effets significatifs en « bousculant les tracés habituels des frontières, des territoires et les pratiques rituelles des hôpitaux ». Ces effets de questionnement concernant des pratiques professionnelles relevant des habitus se retrouvent au sein des équipements culturels. En cela, elles génèrent de nouvelles modalités relationnelles d’une part entre les soignants et les usagers, d’autre part entre les publics et les artistes.
Les projets culturels développés à l’hôpital suscitent et nourrissent des questionnements, déjà présents, sur les nouvelles coopérations internes à l’établissement, les nouvelles pratiques professionnelles à mettre en oeuvre et la manière de penser le soin d’un point de vue plus humain que technique.
En outre, la réflexion menée depuis plusieurs mois par les acteurs de la santé pour élaborer le nouveau Schéma régional d’organisation sanitaire 3 intègre la dimension culturelle tout en l’orientant vers de nouveaux objectifs. La préoccupation territoriale notamment devient prégnante et influe sur les nouvelles inflexions apportées au dispositif. Au regard de cette nouvelle priorité, la Région Rhône-Alpes se joint à l’Agence régionale de l’hospitalisation et à la Direction régionale des affaires culturelles pour la deuxième convention triennale 2006 - 2008.
C’est donc sur la base des enseignements tirés de l’évaluation du premier dispositif et dans le souci de s’inscrire dans les objectifs croisés des pouvoirs publics opérateurs de la convention que celle-ci doit s’élaborer. Elle s’inscrit entre une époque pionnière pas tout à fait révolue et une généralisation non encore advenue.
De 2006 à 2009
De 2006 à 2009, on assiste à un développement du programme grâce à la mise en place des Comités locaux Culture et Hôpital par bassin ou interbassin de santé. Au nombre de six, ces groupes de travail ont fédéré les acteurs du programme sur leur territoire de référence, accompagné les nouveaux porteurs de projet et mutualisé des actions de communication et de promotion de leurs initiatives. Certains d’entre eux développent également des actions culturelles communes à plusieurs établissements.
Par ailleurs, la contractualisation d’une quinzaine d’hôpitaux ayant intégré la culture dans leur politique d’établissement a consolidé les initiatives pérennes en la matière et leur intégration dans une logique institutionnelle au long cours.
Enfin, un « observatoire - évaluation » a été mis en place pendant toute la durée de la convention afin d’appréhender les effets de ces initiatives dans toutes leurs dimensions et d’évaluer l’adéquation du dispositif régional avec les fonctionnements sur le terrain. L’étude révèle un taux de satisfaction des publics des manifestations culturelles de et à l’hôpital exceptionnel. Mais l’une des conclusions essentielles de ce travail est de poursuivre la consolidation du réseau par un dispositif institutionnel plus étayé.
2010
La ministre de la Santé et des Sports, Roselyne Bachelot, et le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, ont signé une convention nationale Culture et Santé. La volonté des ministères chargés de la santé et de la culture de poursuivre cette politique s'inscrit dans le cadre de réformes en cours des territoires de santé car, « pour la première fois, le dispositif de la convention s'étend aux établissements médico-sociaux, à titre expérimental ».
De 2010 à 2012
Une nouvelle convention régionale tripartite 2010-2012 a été signée le 28 janvier 2010. Elle réaffirme les outils et les orientations mis en place depuis 2006, et définit dans le même temps de nouveaux objectifs en cohérence avec les changements récents, impactant à la fois le milieu sanitaire et culturel. Le texte intègre ainsi la possibilité pour les communautés hospitalières de territoires, qui seront créées dans le cadre de la loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires de prendre part au dispositif. Pour préparer l’ouverture sur d’autres champs de la santé que celui strictement hospitalier, la convention encourage par ailleurs la coordination des initiatives prises dans les domaines de la santé publique, de la médecine de ville, de l’hôpital et du médico-social en associant progressivement à la démarche les départements et les communes que ce soit à l’échelle des initiatives développées ou dans le cadre des collectifs de réflexion et de pilotage du dispositif.
De 2013 à 2016
La convention 2013-2015 réaffirme ainsi d’une part la pertinence de cette démarche durablement ancrée sur le territoire en créant les conditions de sa pérennisation, et d’autre part travaille à l’intégration d’autres champs de la santé, notamment le secteur médico-social, en cohérence avec les récentes réformes du secteur. La convention affirme donc l’ambition de soutenir et développer les projets culturels susceptibles de répondre aux objectifs suivants :
Contribuer à la définition d’une nouvelle place de l’usager au sein du système de santé, respectant ses droits fondamentaux et favorisant son bien-être ;
• Participer d’une prise en charge globale de la personne en s'intéressant à l'intégralité de la personne ;
• Contribuer au décloisonnement du système de santé en créant des espaces de coopération entre secteurs, structures et professionnels
Travailler les représentations des espaces de santé dans la société en valorisant d’une part la culture propre des établissements et d’autre part en participant, dans une dimension prospective, à l’accompagnement au changement des structures ;
• Créer les conditions de la rencontre entre professionnels de la culture et de nouveaux publics dans un processus de cohésion sociale ;
• Contribuer au renouvellement des pratiques et à l’enrichissement de la création artistique.
2016 à 2022
L’Agence Régionale de Santé, la Direction Régionale des Affaires Culturelles et la Région Auvergne-Rhône-Alpes ont réaffirmé leur engagement dans le cadre du programme régional Culture et Santé.
Ce dernier, récemment ouvert au secteur médico-social, est par conséquent désormais aussi officiellement ouvert sur l’ensemble du périmètre de la nouvelle région.