L’étude a été menée principalement par quatre conservateurs généraux, inspecteurs du patrimoine, de la fin de l’année 2020 à la fin de l’année 2021, dans le contexte particulier de la crise sanitaire. Elle a consisté en une analyse de la littérature consacrée à ce sujet et surtout en des entretiens semi-directifs avec 250 acteurs des différents champs du patrimoine, représentant l’administration, les collectivités territoriales et la société civile.

La participation aux politiques des patrimoines par la société civile prend des formes très variées qui évoluent dans le contexte actuel des politiques patrimoniales et du développement des technologies numériques et peuvent se résumer en trois catégories. Une « production bénévole » anciennement implantée et qui évolue vers des actions plus modernes de participation ; une présence de plus en plus forte des « consultations citoyennes » ; un souci de plus en plus important de proposer une « réception active » des actions de valorisations des patrimoines auprès des publics.

Résumé des enjeux étudiés dans ce rapport

Les éléments du diagnostic présenté font le bilan de l’évolution du bénévolat et du phénomène participatif et tentent de répondre à trois questions :
1. Quelle évolution se voit dans les regards réciproques que se portent les professionnels et les citoyens participants ? Les évolutions constatées ont entraîné des modifications dans les rapports entre les deux parties, rapports qui expriment les tensions anciennes et nouvelles, souvent différenciées suivant les champs patrimoniaux, mais qui reflètent toujours les évolutions sociétales demandant une plus grande « inclusivité ».

2. Ces évolutions constatées posent la question de la légitimité, des professionnels et des citoyens participants, comme celle des élus. Cette légitimité n’a pas le même fondement lorsque l’on considère les citoyens comme du « public » ou comme des « habitants » ou même comme une « communauté » (les droits culturels). Elle peut remettre en cause la compétence acquise par le professionnel ou la représentativité démocratique de l’élu.

3. Ce constat pose aussi la question des limites de la participation. Les catégorisations de la participation montrent qu’elle peut avoir différents degrés. Elle demande une acceptation de la part des professionnels comme des élus, du temps et des moyens pour surmonter les difficultés juridiques et administratives et celles liées aux formations nécessaires et de réfléchir aux remises en cause possibles du pouvoir ou de la science.

Sommaire de la publication 

INTRODUCTION
SOURCES ET MÉTHODOLOGIE
DIAGNOSTIC
     I- Des anciennes aux nouvelles formes de participation
          I.1- Caractérisation de la participation citoyenne
          I.2- Caractérisation des participants
     II- Regards croisés des participants et des professionnels
          II.1- Dis-moi d’où tu parles ?
          II.2- Les acteurs
          II.3- Les cadres d’action et l’encadrement collectif
          II.4- Du bon usage de la coopération
          II.5- Le bénévole et le professionnel, un « mariage de raison » ?
     III - Les légitimités
          III.1- Premiers constats
          III.2- Sur quoi les bénévoles disent fonder leur légitimité ?
          III.3- Sur quoi les professionnels disent fonder leur légitimité ?
          III.4- Comment les professionnels voient la légitimité des bénévoles ?
          III.5- Comment les bénévoles voient la légitimité des professionnels ?
          III.6- Et les élus ?
          III.7- Des notions à approfondir sur des « légitimités utiles »
    IV – Les limites de la participation de la société civile aux politiques du patrimoine
          IV.1- Les experts publics sont-ils prêts à la participation ?
          IV.2- L’approche scientifique peut-elle aller jusqu’à la co-gestion ?
          IV.3- La participation ne risque-t-elle pas de remettre en cause l’approche scientifique au profit du relativisme et du communautarisme ?
     V. Le Patrimoine Culturel Immatériel, un autre rapport à l’expertise institutionnelle ?
          V.1- Préambule : la remise en cause de l’autorité du professionnel
          V.2- Convention de 2003 sur le PCI : déplacer l’initiative vers les communautés patrimoniales
          V.3- La définition de la communauté : l’introduction d’une nouvelle forme d’autorité
          V.4- Un nouveau jeu d’équilibre entre les professionnels et les communautés
MC/DGPA/DIRI – Etude relative au bénévolat et à la participation de la société civile aux politiques publiques des patrimoines
PISTES D’ACTIONS
RETOUR DE COLLOQUE : LE RAPPORT PRELIMINAIRE FACE AU TERRAIN
     I - Première journée - Restitution des ateliers thématiques
     II. Seconde journée – Restitution des tables rondes
CONCLUSION 

À télécharger

Étude relative au bénévolat et à la participation de la société civile aux politiques des patrimoines

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