Archéologie
Le service archéologie de la DAC de La Réunion est en charge des territoires de La Réunion, et par convention du territoire de Mayotte et des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises). Encore très récent, il a été créé en 2010, l'activité de ce service est en plein essor pour développer l'archéologie sur des territoires qui restent à explorer.
Mis à jour le
L'archéologie est une discipline scientifique qui a pour objet l'étude des civilisations passées et leurs relations avec l'environnement naturel, à partir de l'analyse des vestiges matériels et de leur contexte. C’est ainsi qu’elle enrichit la connaissance du passé de l’être humain sur l'île, en révélant des vestiges parfois inédits, souvent ignorés, apportant ainsi une dimension factuelle à l’histoire de La Réunion.
Le champ chronologique des activités du SRA (Service régional de l'archéologie) couvre les périodes moderne et contemporaine. En l'état de la connaissance, les premières traces de peuplement correspondent à la colonisation définitive de l'île, effective à partir de 1663. Les colons et leurs projets économiques modèlent rapidement et en profondeur les paysages de La Réunion, en particulier sur sa frange littorale à la fois zone d’habitat, de travail et d’échange. Toutefois, les hauts de l’île, montagneux et aux reliefs accidentés qui couvrent près de 80 % du territoire, ne sont pas démunis de vestiges. les îlets et les cavités y accueillirent des occupations humaines, servant d’abord de refuge aux esclaves en fuite puis de lieux d’implantation durable pour les « petits blancs ».
Ce n'est qu'à partir de 2010, date de la création du service régional de l'archéologie au sein de la Direction des affaires culturelles - océan Indien, que la discipline s'organise durablement dans l'île et se professionnalise. Depuis cette date, plus de 100 opérations ont été conduites sur le territoire (prospections, sondages et fouilles programmées, diagnostics et fouilles préventives). Poursuivant un objectif d’accroissement de notre connaissance des populations passées, elles font écho à une nécessaire programmation de la recherche dont les axes forts sont l’origine du peuplement, la structuration des territoires, les modes de vies (habitats, pratiques funéraires), l’organisation sociale et économique, mais aussi des sujets tout à fait spécifiques comme le marronnage ou les premières explorations scientifiques du XIXe siècle.
Au sein de la DAC, le service régional de l'archéologie est chargé d’inventorier, de protéger, d’étudier, de conserver et de promouvoir le patrimoine archéologique du territoire. Il programme et contrôle la recherche scientifique en région et en diffuse les résultats.
Ses missions :
Sauvegarder :
Le service prescrit et contrôle les opérations d'archéologie préventive (diagnostics et fouilles), rendues nécessaires par les opérations d'aménagement de l'espace. Les opérations sont mises en œuvres par différents opérateurs agréés.
Étudier :
Le service est chargé de coordonner l'activité de la recherche archéologique sur les territoires concernés.
Il instruit les autorisations de fouilles programmées, les programmes collectifs de recherche et délivre des autorisations ponctuelles de sondage et de prospection.
Inventorier et conserver :
Le service établit la carte archéologique, enregistre les découvertes fortuites, assure la conservation de la documentation scientifique issue des fouilles (archives de fouilles, mobilier archéologique) notamment grâce au CCE (Centre de Conservation et d’Étude)
Promouvoir :
Il assure la diffusion et la promotion de la recherche.
Cette politique, qui se caractérise par une volonté de collaboration avec l'ensemble des partenaires, se décline en plusieurs actions ponctuelles ou permanentes (soutien et incitation à la publication des recherches, expositions, Journées européennes de l’archéologie, Journées européennes du patrimoine, publications, congrès, séminaires) et il assure des partenariats avec des écoles dans le cadre de l’éducation artistique et culturelle, notamment avec les mallettes pédagogiques et les archéocapsules.
Nos partenaires :
- Le Parc National de La Réunion
- L'Inrap
- L'OVPF
- L’université de La Réunion et les chercheurs
- Le service régional de l’inventaire et du patrimoine
- Le CEROI
- Les TAAF
Que font exactement les archéologues sur le terrain ?
Constituent des éléments du patrimoine archéologique tous les vestiges et autres traces de l'existence de l'humanité, dont la sauvegarde et l'étude, notamment par des fouilles ou des découvertes, permettent de retracer le développement de l'histoire de l'humanité et de sa relation avec l'environnement naturel (Livre V du code du patrimoine).
Sur le terrain, le travail de l'archéologue consiste à mettre au jour ces vestiges (structures, objets, etc.) selon un protocole scientifique permettant de restituer l'histoire de l'occupation du site. Pour ce faire les archéologues procèdent à l'analyse des occupations successives en fouillant les couches des différents niveaux.
Toutes les observations réalisées sur le terrain sont enregistrées et associées à des relevés. L'ensemble des informations est ensuite consigné dans un rapport scientifique.
Si l'outil emblématique de l'archéologue est la truelle forgée, le spectre des instruments utilisés sur le terrain est très étendu. Il va des instruments de dentiste à la pelle mécanique, du drone au GPS et à l'appareil de géophysique.
Les archéologues font enfin appel à d’autres spécialistes dans le cadre d’études pluridisciplinaires : historiens, géomorphologues, archéozoologues (pour la faune) paléobotanistes (pour la flore), mais aussi physiciens, restaurateurs du patrimoines, physiciens...
Archéologie programmée :
Les opérations programmées sont fondamentalement motivées par des objectifs de recherche scientifique.
Ces opérations :
> sont soumises au contrôle de l’État via une autorisation préfectorale délivrée après avis de l'instance scientifique compétente (CTRA)
> sont réalisées par des chercheurs professionnels ou bénévoles, autorisés en fonction de leurs compétences ;
> sont conduites sous la surveillance d'un personnel scientifique du ministère de la Culture et de la Communication.
Sous certaines conditions, l'État peut, également, procéder d’office à l’exécution d’opérations archéologiques sur les terrains ne lui appartenant pas.
Le financement des opérations archéologiques programmées : Ces opérations peuvent bénéficier du soutien financier de l'État au moyen de subventions de la DAC ou de crédits extérieurs.
Toute mission sous-marine ou subaquatique est gérée par le DRASSM .
Archéologie préventive :
L’archéologie préventive a pour objet d'assurer, à terre et sous les eaux, dans les délais appropriés, la détection, la conservation ou la sauvegarde par l'étude scientifique des éléments du patrimoine archéologique affectés ou susceptibles d'être affectés par les travaux publics ou privés concourant à l'aménagement. Elle a également pour objet l'interprétation et la diffusion des résultats obtenus.
L'État veille donc à la conciliation des exigences de la recherche scientifique, de la conservation du patrimoine et du développement économique et social.
À ce titre,
> il prescrit les opérations de diagnostic permettant à la détection du patrimoine archéologique et, le cas échéant, les fouilles nécessaires à sa conservation par l’étude scientifique. Ces mesures peuvent aussi conduire à une conservation in situ ;
> il assure les missions de contrôle et d’évaluation de ces opérations ;
> il veille à la diffusion des résultats obtenus.
Le diagnostic permet, par des études, prospections ou travaux de terrain, de mettre en évidence et de caractériser les éléments du patrimoine archéologique présents sur l'emprise d'un projet d'aménagement et à présenter les résultats dans un rapport.
La fouille préventive vise, par des études, des travaux de terrain et de laboratoire, à recueillir les données archéologiques présentes sur le site, à en faire l’analyse, à en assurer la compréhension et à présenter l’ensemble des résultats dans un rapport.
Sur la base des prescriptions de l’État, l’aménageur, maître d’ouvrage de la fouille, choisit l’opérateur et signe avec lui un contrat qui intègre le projet scientifique d’intervention, et les conditions de sa mise en œuvre (coûts, délais…).
Les opérateurs d’archéologie préventive sont :
> l’Inrap
> les services archéologiques des collectivités territoriales bénéficiant d'une habilitation ;
> des opérateurs privés (sociétés, structures associatives…), ayant reçu un agrément de l’État.
Le financement des opérations préventives diffère selon qu’il s’agit de diagnostics ou de fouilles.
Une redevance d’archéologie préventive est due par toute personne publique ou privée projetant de réaliser des travaux affectant le sous-sol.
Le financement des fouilles repose sur le paiement du prix de la prestation, fixé par contrat entre l’aménageur et l’opérateur. Dans certains cas, l’aménageur peut bénéficier d’une aide financière du Fonds national pour l’archéologie préventive (Fnap).
Ce fonds permet, à certaines conditions, de financer des opérations de fouille en fonction de la nature et de la destination des projets d’aménagement.
Toute opération préventive sous-marine ou subaquatique est gérée par le DRASSM.
CONTACTS :
> conservateur régional de l'archéologie : Virginie Motte, tél.: +262 (0)2 62 41 99 48
> adjoint au conservateur régional de l'archéologie : Olivier Royez-Perez, tél.:+262 (0)2 62 41 99 45
Photo : Quadrilatère Océan à Saint-Denis. Vue depuis l’est du four en cours d’étude dans la zone 1 RO (crédit photo : P. Georges / Inrap)
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