Les Parcs nationaux : une formule propice au développement durable et à l’émancipation du patrimoine culturel.

La loi du 22 Juillet 1960 permet la création de Parcs nationaux  afin de protéger un patrimoine naturel exceptionnel.
Ces parcs nationaux sont reconnus à l'international comme des territoires d’exception.

Ils offrent une combinaison d’espaces terrestres et maritimes remarquables et un mode de gouvernance et de gestion qui leur permettent d’en préserver les richesses. Les parcs nationaux sont d'ailleurs rattachés à l'Office français de la biodiversité afin de renforcer l'action collective de préservation de la biodiversité.

La loi de 2006 introduit la notion de préservation du patrimoine culturel dans les missions des parcs nationaux. Cette évolution vers une meilleure prise en compte du patrimoine culturel permet la mise en place de mesures de connaissance et de protection plus complètes et approfondies en ce qui concerne le patrimoine bâti, l'architecture ou les usages et traditions qui ont façonné ces parcs nationaux français.

Désormais au nombre de onze, les parcs nationaux sont composés de communautés locales riches en patrimoine culturel immatériel. Attirant chaque année plus de huit millions de visiteurs, ils représentent un vecteur intéressant pour la sauvegarde et la valorisation de ce patrimoine.

Les programmes d’actions mis en œuvre pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (PCI).

Le Parc national des Ecrins

Le Parc national des Ecrins prime sur l’accompagnement des différentes manifestations et sur le soutien qu’il peut apporter auprès de différents acteurs culturels.

En effet, le parc soutient des organisations valorisant et préserve le patrimoine du parc comme la Confrérie des Prieurs du Mont Guillaume, qui maintient ce lieu de pèlerinage en vie. Le pèlerinage d’Embrun au mont Guillaume fait d'ailleurs partie du patrimoine culturel immatériel du Parc.

Le Parc créé des partenariats avec des associations locales dans le but de pérenniser les traditions culinaires, telles que le pain bouilli.

De 2000 à 2017, le Parc a également recueilli une centaine de témoignages sur les traditions orales au sein de son territoire. Mais il a récemment concentré ses actions sur la vie en refuge, la pratique de l’alpinisme (sur les listes de sauvegarde de l’UNESCO depuis 2017) et sur la transmission des valeurs montagnardes. A cet effet, il a soutenu des manifestations et des résidences d’artistes avec le Fonds Régional d’Art Contemporain.

Le Parc national de Guadeloupe

Le Parc national de Guadeloupe a réalisé diverses actions pour la conservation de son patrimoine culturel immatériel.

Un programme d’animation s’est produit le 4, le 5 et le 24 juillet 2019 s’intitulant « Village découverte à Sainte-Rose : Les jeux du parc ». Il portait sur la découverte du public à travers des ateliers culturels, tels que la fabrication de l’huile de Coco, la fabrication de cacao, des ateliers de sculptures ou de dégustations de chodo de légume pays…

Le circuit propose des ateliers où le participant apprend la technique de « frottage » ancestral. La manifestation compte également des prestations musicales, comme Fanm Ki Ka mais aussi des prestations de narration des contes avec FAYO.

Le Parc national de La Vanoise

Le Parc national de La Vanoise met tout en œuvre pour préserver son patrimoine culturel par des actions de préservation et de valorisation.

La route du sel et des fromages est un itinéraire historique majeur de traversée du parc, qui met en avant la culture locale. Elle est mise en valeur par une exposition interactive à la maison du Parc à Pralognan la Vanoise et par l'ouvrage « La route du sel » de France Harvois et Pierre Witt.

L’agriculture est également un élément important de l’économie locale. Plusieurs pratiques artisanales en ont découlé comme :

• La fabrication de fromages locaux tel que le Beaufort ou le bleu de Termignon, mis en valeur par un ouvrage « Etre paysan en Vanoise » de France Harvois et Pierre Witt et par une exposition photographique « Paysans de Vanoise ».
• La culture de la pomme tarentaise y est aussi importante et l’association locale « Croqueurs de Pommes » qui milite pour la sauvegarde des variétés fruitières régionales en voie de disparition, participe à sa sauvegarde.
• Enfin, l’usage culinaire et médicinal des plantes de montagne à fait l’objet d’une labellisation et d’animations pour le grand public par des accompagnateurs de montagne.

L’architecture des alpages est au cœur de savoir-faire constructifs spécifiques, transmis depuis des générations, comme les enduits à la chaux, les murs en pierre sèche, « l’architecture sans architecte » ou encore la protection vis-à-vis des risques naturels... Un ouvrage « Trésors d’architecture de Vanoise » publié aux éditions Libris a été réalisé, ainsi qu’une exposition itinérantes « les vies du bâti d’alpage ».

L’alpinisme, inscrit sur les listes de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO aux côtés de la Suisse et de l’Italie, y est aussi pratiqué. A ce titre, la tradition d’accueil en refuge, de l'abri de haute-montagne et la gestion spécifique de ces bâtiments en sites isolés d’altitudes est valorisée par le parc à travers des panneaux d’informations

Enfin, diverses manifestations se déroulent régulièrement dans le parc pour célébrer le patrimoine local comme l’art rupestre, l’agropastorale, l’usage traditionnel de l’eau ou encore les contes locaux.

le Parc national des Cévennes

Dans le Parc national des Cévennes des enquêtes, études et recherches ont été réalisées sur les pratiques au sein du Parc, qui ont mené à des travaux de collecte de mémoire initiés par des foyers ruraux et des collectivités.

Après des recherches sur les légendes des Camisards dans les Cévennes, sur la culture orale sur le Mont Lozère, sur le conte et la chanson populaire en Vallée Longue et sur le légendaire en Vallée Française et pays de Calberte, un ouvrage a été publié sur les chants populaires du mont Lozère et une malle pédagogique a été créée sur les jeux et jouets traditionnels dans la culture. Un festival annuel « Contes et rencontres » forme l’aboutissement de cette dynamique ethnographique.

Des programmes plus généraux ont permis une approche pluridisciplinaire qui implique directement un volet sur la culture immatérielle, tel que la pierre sèche, la castanéiculture ou encore sur la transhumance, les pratiques agropastorales, le savoir-faire de la laine...

Le parc a créé le projet Laubamac, qui a pour but de rédiger un ouvrage sur l’usage contemporain de la pierre sèche et de la lauze, mais pas seulement. L’objectif est aussi de consolider et de développer les filières des lauziers et des bâtisseurs en pierre sèche à l’échelle du Massif Central.

Cette technique de construction est traditionnellement utilisée sur le territoire du Parc. Pour cela, un plan d’action de trois ans est assuré par sept structures dont l’IMT Mine d’Alès, les Parcs naturels régionaux des Causses du Quercy et des Monts d’Ardèche. Ceux-ci sont coordonnés par le Parc national des Cévennes et l’Association Artisans Bâtiment en Pierre Sèche (ABPS). Ce programme est dirigé par le sous-préfet de Florac et comprend un contrat de plan Etat-Région Massif.

Les actions du programme se portent sur quatre principes : la formation et la qualification, le marché et la réglementation, la recherche et le développement et enfin la communication et la sensibilisation.

Enfin, le Parc à mis en place des programmes de journées démontrant de nouvelles pratiques favorables au développement de l’agriculture biologique. Trois jours y sont dédiés au maraîchage, deux jours au matériel et au pastoralisme.

Deux jours sont également réservés pour les échanges sur la technique de la lauze et de la pierre sèche, notamment la formation, la qualification, le marché, la recherche et le développement, mais aussi le domaine de la communication et la sensibilisation.