Musiques lyriques, symphoniques et contemporaines
De nombreux organismes de création et diffusion des musiques lyriques, symphoniques et contemporaines sont soutenus par le ministère de la Culture depuis le début des années 1960.
Maisons d'opéra
Mise en œuvre aux côtés des collectivités territoriales au début des années 1960, la politique de l’État en faveur des maisons d’opéra permet de faire vivre, sur l’ensemble du territoire national, les œuvres lyriques du patrimoine et du répertoire contemporain et de les rendre accessibles au plus grand nombre grâce aux forces artistiques qu’ils entretiennent ou dont ils peuvent disposer (ballets, chœurs, orchestres). Toutes ces maisons accueillent également régulièrement des ensembles musicaux indépendants qui, par leurs spécialisations esthétiques, enrichissent la programmation en proposant des ouvrages baroques ou contemporains. Elles développent en outre une politique d’éducation artistique et culturelle destinée à favoriser l’accès de la programmation à tous les publics.
Parmi les maisons d’opéra, la France compte deux établissements nationaux, tous deux basés à Paris : l’Opéra national de Paris et le Théâtre national de l’Opéra-Comique. Fleurons du secteur lyrique national, les deux établissements, fondés en 1669 et 1714, ont créé tout au long de leurs plus de trois siècles d’histoire certains des plus grands chefs-d’œuvre du répertoire, joués dans le monde entier.
L’Opéra national de Paris est un établissement de référence nationale et internationale pour sa politique lyrique, musicale et chorégraphique. Établissement public du ministère de la Culture et de la Communication, il a pour missions principales de rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres du patrimoine lyrique et chorégraphique, de favoriser la création et la représentation d’œuvres contemporaines, de participer au développement de l’art lyrique et chorégraphique en France et de présenter des spectacles tant à Paris qu’en province et à l’étranger, et de s’attacher à diffuser ses productions par des moyens audiovisuels et notamment numériques.
L’Opéra national de Paris dispose de deux théâtres, le Palais Garnier (ouvert depuis 1875) et l’Opéra Bastille (inauguré en 1989), qui lui permettent de pratiquer l’alternance des spectacles et d’accroître le nombre annuel de représentations. Par ailleurs, au titre de sa mission de formation et d’enseignement, l’Opéra national de Paris contribue, à travers l’Académie, à la formation et au perfectionnement de jeunes professionnels metteurs en scène et artistes interprètes, à la formation et au perfectionnement des chanteurs et des chefs de chant et assure l’excellence de la formation des danseurs du ballet par le biais de son École de danse située à Nanterre.
Alexander Neef est nommé en 2021 directeur général de l'établissement public. Il succède à Stéphane Lissner, directeur de 2014 à 2020.
L’Opéra-Comique est créé sous le règne de Louis XIV, en 1714. Il s’agit de l’une des plus anciennes institutions théâtrales et musicales de France avec l’Opéra de Paris (anciennement Académie royale de musique) et la Comédie-Française. Par décret du 20 novembre 2004, l’État a conféré au Théâtre national de l’Opéra-Comique le statut d’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), et lui a assigné une double mission : la production et la diffusion d’œuvres lyriques et de spectacles, en direction du public le plus large ; la mise en valeur de la diversité des expressions, de l'opéra baroque à la création contemporaine, et du répertoire historique de l’Opéra-Comique, marqué par la place de l'opéra français.
Le Théâtre national de l'Opéra-Comique poursuit une politique de collaboration avec les autres structures lyriques et musicales en France ou à l’étranger et présente également des spectacles en tournées. Depuis en 2016, avec la création de la Maîtrise Populaire, l’établissement tente de rendre encore plus accessible l'apprentissage des arts de la scène lyrique au plus grand nombre.
Louis Langrée est nommé en 2021 directeur général de l'établissement public. Il succède à Olivier Mantéi, directeur de 2015 à 2021.
Outre ces deux maisons, l’État soutient un réseau de maisons d’opéra en région, parmi elles certaines distinguées par le label "Opéra national en région" ou bénéficiant de l'appellation "Théâtre lyrique d'intérêt national". La création plus récente du conventionnement « théâtre lyrique d’intérêt national » (TLIN) ajoute un échelon entre les opéras nationaux en région et les scènes conventionnées à dominante lyrique, afin de formaliser et d’encadrer le soutien de l’État aux maisons d’opéra d’envergure nationale ne remplissant pas l’ensemble des critères du label, notamment en matière d’emploi artistique permanent.
Label « Opéra national en région »
Six maisons d’opéra sont à ce jour distinguées par le label « opéra national en région » notamment en raison des équipes artistiques internes dont elles disposent (ballet, chœur, orchestre) pour développer par la co-production leur rayonnement national et international :
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Région Grand Est
Opéra national de Lorraine à Nancy
Région Nouvelle Aquitaine
Région Occitanie
Appellation « Théâtre lyrique d'intérêt national »
Quatre d'entre elles bénéficient de l'appellation « théâtre lyrique d'intérêt national » qui a pour objectif de promouvoir des structures dont le programme d'actions artistiques et culturelles présente un intérêt général pour la création, le renouvellement la valorisation et la démocratisation de ce répertoire et de ses formes.
Région Hauts-de-France
Région Normandie
Région Centre-Val de Loire
Région Bourgogne-Franche-Comté
Orchestres permanents
Mise en œuvre aux côtés des collectivités territoriales à la fin des années 1960, la politique de l’État en faveur des orchestres permanents permet de faire vivre, sur l’ensemble du territoire national, les œuvres symphoniques du patrimoine et du répertoire contemporain et de les rendre accessibles au plus grand nombre.
Des orchestres présents dans les établissements du ministère de la Culture
L’Orchestre de Paris est intégré à l’établissement public Cité de la musique-Philharmonie de Paris. L’Ensemble Intercontemporain, créé par Pierre Boulez, est en résidence dans l’établissement et se consacre, quant à lui, à la diffusion de la création contemporaine.
Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) créé par un décret du 24 septembre 2015, la Cité de la musique - Philharmonie de Paris est un complexe musical inédit combinant :
- une programmation de concerts exceptionnelle dans quatre salles ;
- une formation symphonique de renommée internationale, l’Orchestre de Paris, et un chœur qui se produit à ses côtés ;
- un projet patrimonial alliant la collection permanente du Musée de la musique à des expositions temporaires ;
- une politique d’éducation et de transmission de la musique ouverte à toutes les esthétiques et à tous les publics.
La Cité de la musique - Philharmonie de Paris attire les formations symphoniques du monde entier ainsi que les grands noms de la musique classique, du jazz, des musiques du monde et des musiques actuelles. L’Orchestre de Paris et les formations résidentes – l’Ensemble intercontemporain, Les Arts Florissants, l’Orchestre de chambre de Paris et l’Orchestre national d’Île-de-France – constituent les forces vives sur lesquelles s’appuie son projet artistique.
Les activités de l’établissement prennent place au sein d’un complexe architectural remarquable construit sur le Parc de la Villette par Christian de Portzamparc (Cité de la musique, 1995) et Jean Nouvel (Philharmonie, 2015).
Créé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel Guy, alors secrétaire d’État à la Culture, et la collaboration de Nicholas Snowman, l’Ensemble intercontemporain se consacre à la musique du XXe siècle à aujourd’hui. Unis par une même passion pour la création, ils participent à l’exploration de nouveaux territoires musicaux aux côtés des compositeurs et compositrices, à qui des commandes de nouvelles œuvres sont passées chaque année. Ce cheminement créatif se nourrit d’inventions et de rencontres avec d’autres formes d’expression artistique : danse, théâtre, vidéo, arts plastiques, etc.
L’Ensemble développe également des projets intégrant les nouvelles technologies (informatique musicale, multimédia, techniques de spatialisation, etc.) pour certains en collaboration avec l’Ircam (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique).
Les activités de formation des jeunes interprètes et compositeurs et compositrices, les concerts éducatifs ainsi que les nombreuses actions culturelles à destination du public traduisent un engagement toujours renouvelé en matière de transmission.
Les deux formations symphoniques de Radio France, l’Orchestre national de France, premier orchestre symphonique permanent créé en France, et l’Orchestre philharmonique de Radio France, complètent cette diversité dans la région francilienne.
Des orchestres permanents intégrés à une maison d’opéra complètent le paysage national. Ils ont pour mission principale d’interpréter les œuvres du répertoire et de création lyriques. L’orchestre de l’Opéra national de Paris assure le plus grand nombre de levers de rideau à l’Opéra-Bastille et au palais Garnier.
Un réseau national qui irrigue le territoire : les orchestres nationaux en région dont certains sont intégrés à des maisons d’opéra
Une quarantaine de formations symphoniques permanentes - dont trois sont intégrées à des maisons d’opéra en région (orchestre national de Bordeaux-Aquitaine, orchestre national du Capitole de Toulouse, orchestre national de Montpellier) assurent des missions symphoniques et lyriques et permettent la rencontre des œuvres et des habitants. Ces formations interprètent les œuvres du répertoire et de création à raison de trois mille levers de rideau par saison et rassemblent plus de deux millions de spectateurs par an.
Les missions des orchestres permanents se déclinent selon cinq grands axes : la création et la production, la diffusion, les relations avec les publics, les partenariats et les enjeux professionnels touchant notamment au recrutement et l’insertion des jeunes.
Quatorze formations sont labellisées « orchestre national en région ».
Le label « orchestre national en région »
Les structures labellisées « orchestre national en région » constituent un réseau national de référence en matière de musique symphonique pour la valorisation et le renouvellement des répertoires, la diversité des formes, des esthétiques et de leurs interprétations. Elles participent à la structuration de la vie orchestrale et musicale sur le territoire national et portent une attention particulière à la diversité, notamment au travers des œuvres présentées, des artistes accompagnés et des publics, au respect des objectifs de parité ainsi qu'à la prise en compte des droits culturels, de l'équité territoriale, pour le développement de l'accès et de la participation du plus grand nombre à la vie culturelle.
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Auditorium-Orchestre national de Lyon
Région Bretagne
Orchestre national de Bretagne
Région Grand Est
Orchestre Philharmonique de Strasbourg
Région Île-de-France
Région Hauts-de-France
Orchestre national de Picardie
Région Occitanie
Orchestre national de Montpellier
Orchestre national du Capitole de Toulouse
Région Nouvelle-Aquitaine
Orchestre national Bordeaux-Aquitaine
Région Pays de la Loire
Orchestre national des Pays de la Loire
Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Centres de création musicale
Mise en œuvre aux côtés des collectivités territoriales dans les années 1970, la politique de l’État en faveur de la création musicale et des arts sonore permet de doter le pays de lieux d’expérimentation et de recherche. L’existence et la pérennité de lieux de travail pour les compositeurs et les artistes, des lieux de production d’œuvres nouvelles, de recherche et de sensibilisation des publics à la création musicale œuvrent au rayonnement de la création musicale et à l’évolution des esthétiques.
Label « Centre national de création musicale »
Les centres nationaux de création musicale (CNCM) œuvrent au renouvellement des formes et des langages musicaux. Ils soutiennent l'écriture et la conception d’œuvres nouvelles. Ils poursuivent également des travaux de recherche, dans un objectif d’expérimentation et de mise au point de nouveaux outils et démarches de création musicale.
Chaque année, les sept CNCM accueillent en résidence une centaine de compositeurs, interprètes et artistes de diverses disciplines engagés dans un projet de création. Ils mettent à leur disposition des studios d’enregistrement et de montage, des équipements et une assistance technico-musicale de haut niveau. Ils participent à la diffusion des œuvres par l'organisation de festivals ou en co-production avec les lieux de diffusion dans un but de rayonnement national et international.
Région Pays de la Loire
Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur
GMEM - Groupe de musique expérimentale de Marseille
Région Corse
Centre de création musicale Voce
Région Grand Est
Région Ile-de-France
Région Occitanie
GMEA - Groupe de musique expérimentale d’Albi
Région Auvergne-Rhône-Alpes
L’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM)
L’Institut de recherche et coordination acoustique/musique est aujourd’hui l’un des plus grands centres de recherche publique au monde se consacrant à la création musicale et à la recherche scientifique. Lieu unique où convergent la prospective artistique et l’innovation scientifique et technologique, l’institut est dirigé par Frank Madlener et réunit plus de cent soixante collaborateurs.
L’Ircam développe ses trois axes principaux – création, recherche, transmission – au cours d’une saison parisienne, de tournées en France et à l’étranger et de deux rendez-vous annuels : ManiFeste qui allie un festival international et une académie pluridisciplinaire, le forum Vertigo qui expose les mutations techniques et leurs effets sensibles sur la création artistique.
Fondé par Pierre Boulez, l’Ircam est associé au Centre Pompidou sous la tutelle du Ministère de la Culture. L’Unité mixte de recherche STMS (Sciences et technologies de la musique et du son), hébergée par l’Ircam, bénéficie de plus des tutelles du CNRS et de Sorbonne Université.
En 2020, l’Ircam crée Ircam Amplify, sa société de commercialisation des innovations audio. Véritable pont entre l’état de l’art de la recherche audio et le monde industriel au niveau mondial, Ircam Amplify participe à la révolution du son au 21ème siècle.
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