1880 – Cinquième exposition
La cinquième exposition impressionniste s'est déroulée du 1er au 30 avril 1880, au 10 rue des Pyramides à Paris. Elle a réuni dix-neuf participants.
L’exposition
La cinquième exposition se déroule du 1er au 30 avril 1880. La date d’ouverture suscite des commentaires narquois : « C’est une grande erreur de croire que les ˮ Impressionnistes ʺ ou les ˮ Indépendants ʺ, comme ils s’appellent à présent, aient renoncé à toutes les traditions anciennes. Ils en ont conservé au moins une très pieusement : celle du poisson d’avril. Voici cinq années de suite qu’ils ouvrent leur exposition le premier jour de ce mois charmant, pour jeter un peu de gaieté dans Paris » (« Le Soir », 3 avril 1880). Le local est situé 10 rue des Pyramides, « nouveau tronçon, près de la rue Saint-Honoré » (« La France Nouvelle », 1er avril 1880). L’exposition est « campée plutôt qu’installée dans une de ces belles maisons encore inachevées de la rue des Pyramides, elle se développe dans des conditions de lumière et de confort aussi déplorables que possible » (Aug. Dalligny, « Le Journal des arts », 16 avril 1880). « C’est à l’entresol d’une bâtisse inachevée de la rue des Pyramides qu’ils ont élu domicile. La rumeur du travail emplit incessamment la maison, les maçons, les serruriers, les menuisiers, les barbouilleurs et les peintres – je parle des autres – l’occupent du bas au faîte ; des volées de coups de marteau, parties de tous les étages à la fois, font trépider à tout instant, dans leurs somptueuses bordures d’or, les vilains portraits de M. Caillebotte » (Gustave Gœtschy, « Le Voltaire », 6 avril). Certains critiques se montrent moins négatifs : « De l’avenue de l’Opéra, où avait lieu leur dernière exhibition, ils ont émigré à la rue des Pyramides, essuyant encore une fois les plâtres d’une maison neuve. D’un premier étage assez haut de plafond et situé sur un large boulevard ils sont passés à un entresol écrasé prenant jour sur une simple rue. C’est dire qu’ils n’ont gagné ni en confortable ni en lumière et que leur nouvelle installation est inférieure à l’ancienne. Mais les pièces sont nombreuses, les murailles sont vastes ; chacun peut s’y tailler un petit empire proportionné à ses moyens ; quelques-uns même incompris, le but principal de l’exposition » (Henry Havard, « Le Siècle », 2 avril).
La presse (critiques et caricaturistes, notamment Cham) se gausse de ces nombreux changements de noms, comme des fluctuations des membres du groupe et des lieux d’exposition : « Impressionnistes, réalistes, naturalistes, indépendants, telles sont les différentes qualifications dont ce groupe inconsistant s’est fait successivement une sorte de drapeau » (H. Trianon, « Le Constitutionnel », 24 avril 1881).
Les participants
L’exposition réunit dix-neuf participants : Marie et Félix Bracquemond, Caillebotte, Mary Cassatt, Degas, Forain, Gauguin, Guillaumin, Lebourg, Levert, Berthe Morisot, Pissarro, J.-F. et J.M. Raffaëlli, Rouart, Tillot, Vidal, Vignon, Zandomeneghi. La participation de Raffaëlli, souhaitée par Degas, a été l’objet, et continuera d’être l’objet, de discussions au sein du groupe. Au peintre Léon-Paul Robert, qui a exposé avec les impressionnistes en 1874, puis a fait le choix du Salon et, en 1880, montre de velléités d’exposer de nouveau avec le groupe, Pissarro oppose un refus : « Nous voulons des artistes ayant la ferme volonté de s’écarter de l’officiel » (Bailly-Herzberg, p. 138). Il rejoint ainsi Degas, qui veut promouvoir la notion de peintres indépendants, plutôt que celle d’impressionnisme.
Monet décline l’invitation à participer. Il prétexte la préparation de son exposition particulière à la galerie de « La Vie moderne ». Ce projet ne l’empêche pas de tenter le pari du Salon. En dépit du risque de refus, Cezanne, Sisley et Renoir optent eux aussi pour le Salon : « Loin de grossir à chaque exposition nouvelle, la petite phalange des Indépendants va s’amoindrissant chaque année » (Gustave Gœtschy, « Le Voltaire », 6 avril 1880). Ces défections apportent de l’eau au moulin des détracteurs du groupe : « Parmi les impressionnistes, Renoir et Monet se distinguaient comme les deux cariatides du temple. Le temple va-t-il s’effondrer parce que les deux cariatides ont abandonné leur poste ? Renoir, le premier, a décampé vers l’Académie. Voilà Monet qui fuit à son tour en reniant ses dieux » (« L’Artiste », 1880). « Le Gaulois » évoque le sujet avec un humour assez noir : « L’École impressionniste à l’honneur de vous faire part de la perte douloureuse qu’il vient de faire en la personne de M. CLAUDE MONET, l’un de ses maîtres vénérés. Les obsèques de M. CLAUDE MONET seront célébrées le 1er mai prochain [jour d’ouverture du Salon], à dix heures du matin, - le lendemain du vernissage, - en l’ÉGLISE du Palais de l’Industrie, - salon de M. Cabanel. Prière de n’y pas assister. DE PROFUNDIS ! De la part de M. DEGAS, chef de l’École ; M. RAFFAELLI, successeur du défunt ; Miss CASSATT, M. CAILLEBOTTE, M. PISSARRO, M. LOUIS FORAIN, M. BRACQUEMOND, M. ROUARD, ses ex-amis, ex-élèves et ex-partisans » (1er avril 1880). Sans humour, cette fois, Henry Havard prédit la fin du mouvement : « l’impressionnisme se meurt. La phalange sacrée ne se recrute plus M. Degas demeure sans disciples et M. Pissarro ne fait pas d’élèves. Bien mieux, les anciens pontifes désertent : M. Claude Monnet [sic] est passé à l’ennemi ; cette année il expose au Salon ! » (« Le Siècle », 2 avril 1880).
Huysmans reprend à son compte l’argumentation de Zola, selon lequel l’impressionnisme serait un art inabouti. Il ajoute en outre les habituelles suspicions de déficit de la vision et de trouble mental : « la plupart enfin pouvaient confirmer les expériences du Dr Charcot sur les altérations dans la perception des couleurs qu'il a notées chez beaucoup d'hystériques de la Salpêtrière et sur nombre de gens atteints de maladies du système nerveux. Leurs rétines étaient malades […] Le résultat de ces ophtalmies et de ces névroses ne s'est pas fait attendre. Les plus atteints, les plus, faibles ont sombré ; d'autres se sont, peu à peu rétablis et n'ont plus eu que de rares rechutes ; mais si déplorable qu'ait été, au point de vue de l'art, le sort des incurables, il faut bien dire qu'ils ont déterminé le mouvement actuel » (« L’Art Moderne », p. 104-105).
Les œuvres
En l’absence de Cezanne, de Monet, de Renoir et de Sisley, l’exposition, selon Rewald, « n’était plus à dire vrai une exposition impressionniste » (2, p. 97). C’est passer sous silence les œuvres éminemment impressionnistes de M. Cassatt, de Pissarro, de Lebourg ou même de Degas.
Cette fois encore, Pissarro a soigné ses encadrements : « Je laisserai de côté l'œuvre gravée de M. Pissarro, cernée par le violet de ses cadres entourant un papier jaune » (Huysmans, « L’Art Moderne », 1902, p. 106).
Un même titre, « L’Amirauté, Alger », par Lebourg, invite à identifier un tableau conservé au musée de Saint-Quentin (02) comme le n° 94 de l’exposition de 1880.
Forain expose un cahier, remarqué par Huysmans, parce qu’il illustre une fantaisie inédite de Verlaine, « L’Ami de la nature » et notamment « La Promenade d’un voyou à la campagne ».
Degas
Degas avait porté au catalogue assez peu d’œuvres, au nombre desquelles une peinture de ses débuts : « Petites filles de Sparte provoquant des garçons » (1860). Le tableau n’est finalement pas exposé. Pas plus que n’est présentée « Petite Danseuse de quatorze ans (statuette en cire) », alors même qu’une vitrine destinée à recevoir cette sculpture a été installée. En 1881, Paul Mantz écrira : « L’année dernière, M. Degas s’était borné à nous montrer la cage de verre destinée à servir d’asile à cette figurine ; mais la sculpture ne s’improvise pas : M. Degas a voulu perfectionner son œuvre, et nous savons tous que, pour modeler une forme et la rendre vivante, Michel-Ange lui-même demandait quelque répit » (« Le Temps », 23 avril 1881).
« Le jour et la nuit »
Dès 1876, Degas avait réalisé une estampe en collaboration avec Lepic. Le 16 mai 1879, Ludovic Halévy notait : « Visite à Degas. Je le rencontre en compagnie de l’indépendante miss Cassatt, un des exposants de la rue de la Paix. Ils sont fort excités. Ils ont chacun pour leur exposition, 440 F. de bénéfice. Ils pensent fonder un journal. Je demande à y écrire » (« Journal », Carnets de L. Halévy, « Revue des deux mondes », 15 décembre. 1937). En 1880, le journal L’Artiste fait paraître l’information suivante : « Une chose manquait à la nouvelle école : un journal ; cette lacune va être comblée. Dans quelques jours – le 1er février – paraîtra ʺ Le Jour et la Nuit ˮ, organe de l’impressionnisme, dont les rédacteurs – je veux dire les dessinateurs – sont : Miss Cassatt ; MM. Degas, Caillebotte, Raffaëlli, Forain, Bracquemond, Pissarro, Rouart, etc. Ces artistes sont propriétaires de leur feuille. ʺ Le Jour et la Nuit ˮ n’aura pas de texte ; il fournira un fascicule renfermant plus ou moins de dessins, accompagnés d’une simple notice de l’artiste. Chaque dessinateur sera libre d’employer le mode de reproduction qui lui conviendra le mieux : eau-forte, pointe-sèche, aquatinte, etc. voire la lithographie. ʺ Le Jour et la Nuit ˮ, à ses débuts, ne paraîtra pas à une époque fixe. Son prix variera entre 5 et 20 francs, selon que le nombre d’œuvres qu’il renfermera sera plus ou moins important. Le premier numéro sera illustré des dessins des artistes que nous nommons plus haut. Les bénéfices ou pertes seront partagés ou subis par les collaborateurs du journal ». Le tirage serait de cinquante exemplaires.
Ce journal ne verra jamais le jour, à cause de Degas prétend la mère de Mary Cassatt : « et comme toujours avec Degas, quand le moment est venu, il n’était pas prêt - de sorte que Le Jour et la Nuit qui aurait pu connaître une grande réussite, n’a pas encore paru. Degas n’est jamais prêt pour quoi que ce soit – cette fois il leur a tous fait rater une belle occasion » (Matthews p. 146). Pourtant, Degas s’est investi dans ce projet. La très belle série d’estampes représentant Mary Cassatt au Louvre a été réalisée à cette époque. Degas écrit à Bracquemond : « On a fait avec Pissarro quelques essais dont l’un de Pissarro est un résultat ». Pissarro ne possédant pas de presse, il vient tirer certaines de ses planches chez Degas.
Puis, à Pissarro : « Je vous félicite pour votre ardeur ; j’ai couru chez Mademoiselle Cassatt avec votre paquet. Elle vous fait les mêmes compliments que moi à ce sujet » (« Lettres », p. 52). Dans une autre lettre à Pissarro, Degas annonce : « Mademoiselle Cassatt fait des essais délicieux de gravure » (Lettres, p. 55). Faisant allusion à l’utilisation des grains d’aquatinte, Degas écrit à Bracquemond : « Les grains marchent, même sans vous (qui devriez nous apprendre au lieu de nous laisser aller d’un côté et de l’autre » (« Lettres », p. 48-49).
Le retour dans le groupe de F. Bracquemond ne relève donc pas du hasard. Pas plus que celui de Forain ou l’arrivée de Raffaëlli qui, eux aussi, devaient être associés au projet.
Si Le Jour et la Nuit est abandonné, grâce à cette émulation, Cassatt, Degas (« Eaux-fortes. Essais et états de planches ») et surtout Pissarro produisent alors des estampes.
Bracquemond expose avec les impressionnistes un « Portrait de M. Ed. de Goncourt ». Ce même Goncourt, grand amateur d’estampe, méprisera celles de Cassatt et de Degas : « L’admiration dans tous les journaux pour les eaux-fortes de Mlle Cassatt, c’est à mourir de rire ! Des eaux-fortes où il y a un petit coin de réussi, dans un coin, au milieu d’un dessin lourdement bête et d’une morsure maladroite. Oh ! vraiment, ce temps a la religion du ratage, dont le grand pontife est Degas et l’enfant de chœur Mlle Cassatt ! »
Arts décoratifs
L’absence de Cezanne, Monet, Renoir et Sisley, met en relief les efforts des membres du groupe pour libérer l’impressionnisme du cadre trop strict de la peinture. Ces efforts étaient perceptibles lors des précédentes expositions. En 1877, Marie Bracquemond présentait une céramique, Gauguin une sculpture, F. Bracquemond des eaux fortes, Degas et Pissarro des éventails. En 1879, c’est Forain qui présente quatre éventails et deux écrans. Le 28 avril 1876, Renoir avait rédigé dans « L’Impressionniste, journal d’art », un article consacré à la décoration monumentale. Cette fois, Bracquemond expose des « Eaux-fortes pour décoration de services de faïence et de porcelaine ». Bracquemond s’intéresse, avec son épouse Marie, à la céramique et plus globalement aux arts décoratifs. À l’occasion de l’exposition de 1886, Gauguin écrira : « M. Bracquemond le graveur […] m’a mis en relation avec un céramiste qui compte faire des vases d’art. Enchanté de ma sculpture il m’a prié de lui faire à mon gré cet hiver des travaux qui vendus seraient partagés de moitié » (fin mai 1886, « Oviri », p. 30). Le céramiste en question n’est autre qu’Ernest Chaplet.
Œuvres de l’exposition dans les collections publiques (d’après les travaux de Berson et Moffett)
Bracquemond (Félix) : « Portrait de M. Ed. de Goncourt », « Eaux-fortes pour décoration de services de faïence et de porcelaine ».
Bracquemond (Marie) : « Portrait ».
Caillebotte : « Dans un café ».
Cassatt : « Sur un balcon », « Le thé », « Au théâtre, Femme au théâtre. (Eau-forte. – Premier état, dernier état) », « Au coin du feu », « Femme lisant », « Le Soir » (ou peut-être cette version ?).
Degas : « Petites filles de Sparte provoquant des garçons (1860) », « Portraits à la bourse », « Examen de danse », « Danseuses », « Eaux-fortes. Essais et états de planches », « La leçon de danse » (hors catalogue), « Portrait de M. Duranty » (hors catalogue).
Forain : Sous deux des six numéros intitulés « Dessin », une aquarelle et un dessin à l’encre, tous deux précisément décrits par Huysmans dans sa critique de l’exposition.
Gauguin : « Les Maraîchers de Vaugirard », « Effet de neige », « Étude », « Buste marbre ».
Guillaumin : « Port d’Austerlitz, effet de neige », « Quai de la Gare, effet de neige », « Portrait de M. G. », « Collégien ».
Morisot : « Été », « Hiver », « Femme à sa toilette » (ou peut-être la tableau du musée d’Orsay ?), « Le lac du bois de Boulogne », « Jeune femme en toilette de bal », Portrait.
Pissarro : « Quatre états, du paysage faisant partie de la première livraison de la publication « le Jour et la Nuit », « Un cadre : -Trois états, de la foire de la Saint-Martin », « Un état, pointe sèche, marchande de marrons », « Un cadre : Un état, paysage, route et coteaux près Laroche-Guyon », « Un état, effet de pluie », « Un état, pointe sèche, coteaux de l’Hermitage, Pontoise », « Un cadre : Un état, petit bois à l’Hermitage, Pontoise ».
Raffaëlli : « Type de chiffonnier » (sans doute le tableau du musée des beaux-arts de Reims), « Quatre eaux-fortes pour le livre (Croquis naturalistes de J.K. Huysmans », « États successifs d’une eau forte de mon (Chiffonnier éreinté) ».
Rouart : « Melun ».
Affiche
L’affiche de l’exposition fait débat. Degas écrit à Bracquemond : « Les affiches vont être posées demain ou lundi. Elles sont rouge vif sur fond vert. Il y a eu avec Caillebotte grande lutte pour mettre ou non les noms. J’ai dû céder et les laisser mettre. Quand cessera-t-on les vedettes ? » (Guérin, « Lettres de Degas », 1931, p. 51). C’est véritablement l’esprit de groupe qui anime alors Degas, lui-même étant généralement moins malmené que ses confrères par les critiques. Il se fait aussi le porte-parole de ces confrères féminines : « Mlle Cassatt et Mme Morisot ne voulaient pas absolument être sur les affiches ». En effet, les conventions de l’époque veulent qu’une personne bien née, notamment une femme, doit faire preuve de discrétion, de modestie et surtout ne jamais se mettre en avant. Degas, qui a souvent été taxé de misogynie, montre pour les dames des égards que n’a pas Caillebotte.
La couverture du catalogue est également avec des caractères rouges sur fond vert.
Le Salon
Edmond Turquet, sous-secrétaire d’État aux beaux-arts, a décidé de « républicaniser » le Salon. Il impose un élargissement du droit de vote à tous les médaillés pour l’élection du jury. L’accrochage par ordre alphabétique d’artistes est abandonné, au profit d’un classement en quatre catégories : artistes hors concours, artistes exemptés de jury d’admission (médaillés de 2e classe), artistes étrangers, puis les exposants dénués de toute récompense. Boudin, Cezanne, Monet, Renoir appartiennent à cette dernière catégorie et restent tributaires de la décision du jury. Ainsi, Monet voit accepter une vue de « Lavacourt » et refuser un second tableau, une « Débâcle ».
Cezanne et Sisley sont refusés. Renoir est accepté. Il présente « Pêcheuses de moules à Berneval (côte normande) », « Jeune fille endormie » et deux pastels.
Manet, qui a soumis au jury « Portrait de M. Antonin Proust », son ami d’enfance, et « Chez le Père Lathuille », est accepté.
L’influence de l’impressionnisme progresse, comme le constate Syène : « Graduellement, l’impressionnisme impose son caractère à l’art moderne. Au Salon, chaque année il conquiert une place plus large. Il s’y est glissé d’abord timide, inquiet, presque furtif. Aujourd’hui il s’y montre sans trop de vergogne. Plus tard, peut-être, y fera-t-il la loi […] Si on le tolère, lui intrus, c’est à la condition que dans une certaine mesure il se pliera aux exigences du lieu. Le Salon ne nous montre donc qu’un impressionnisme châtré, mitigé, amendé » (« L’Artiste », mai 1879). Même observation de la part de Zola : « nous allons voir maintenant les impressionnistes adroits, ceux de la dernière heure, qui ont pris le vent et qui ont lâché l’Ecole, lorsqu’ils ont compris où allait souffler le succès. Et il ne s’agit pas ici de toiles obscures, il s’agit de tableaux qui attroupent le public ».
Mais cette acceptation n’est que partielle. L’accrochage permet de reléguer ces œuvres peu orthodoxes dans des lieux où on ne les remarque que difficilement. Les tableaux de Manet sont mal accrochés, tout comme ceux de Monet et Renoir.
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