Né à Paris en 1927, et après avoir travaillé dans l’atelier de Le Corbusier, pour
lequel il suit notamment les chantiers d'Ahmedabad en Inde, jusqu'en 1955, il
fonde en 1958 l'Atelier de Montrouge en compagnie de Pierre Riboulet (1928-
2003), Gérard Thurnauer, et Jean Renaudie (1925-1981).
logement évolutif, sur les équipements ou encore sur la préfabrication. Ils
réaliseront des bâtiments – tels que le village de vacances du Merlier à Cap
Camarat (1958-1965), la bibliothèque de la cité de la Plaine à Clamart (1965),
des immeubles pour EDF à Issy-les-Moulineaux (1961-1963) et à Ivry-sur-Seine
(1964-1967) – dont la modernité n'exclut pas la dimension sociale. Ensemble, ils
tenteront de repenser la modernité, en tenant compte des enjeux et de l'esprit de
leur époque, et apporteront des éléments de réflexion sur un grand nombre de
thèmes toujours actuels, comme le renouvellement urbain, l’innovation en
matière d’habitat, l’aménagement durable et la protection de l’environnement.
André Malraux le nommera en avril 1968 "Architecte en Chef des Bâtiments
Civils et Palais Nationaux" et lui confiera, à ce titre, la responsabilité du Théâtre
de l’Est Parisien, du service des Archives du Film à Bois-d'Arcy (Centre National
du Cinéma), et de la Villa Savoye de Le Corbusier à Poissy, pour laquelle il
conduira plusieurs campagne de restauration.
Lauréat, avec l’Atelier de Montrouge, du prix du Cercle d’Études Architecturales
en 1965 et du Grand prix national de l'architecture en 1981, il créera la même
année son propre atelier, au sein duquel il réalisera plusieurs bâtiments qui
seront particulièrement salués par la critique : archives du film à Bois-d’Arcy
(CNC), siège social et la boutique Shu Uemura (boulevard Saint-Germain à
Paris), ou encore les laboratoires de l’hôpital Avicenne à Bobigny réalisés pour
l’Assistance Publique (1983-1989).
Également professeur invité à l’école d’architecture de Nancy (1981), professeur
à l’école d’architecture de Paris-la-Villette (1985 à 1993), ou bien à l'étranger «
visiting critic » à l’école d’architecture de l’université de Harvard (1977-1978),
Jean-Louis Veret a incarné une nouvelle génération d'architectes responsables.
Avec sa disparition, c'est une page glorieuse de la modernité française qui se
tourne, une modernité critique et généreuse, aux considérations toujours
actuelles.