14.Viviers (Ardèche) : église Notre-Dame-du-Rhône
Les salles contiguës à l’église de l’ancien couvent Notre-Dame-du-Rhône sont de valeur égale à la nef de l’église classée en 1967. Elles présentent un intérêt majeur en terme d’histoire et d’art.
- 18e siècle -
inscription au titre des monuments historiques le 27 mai 2020, du chœur des religieuses de l’église Notre-Dame-du-Rhône et des salles contiguës de l’ancien couvent, en rez-de-chaussée.
Protection antérieure : classement au titre des monuments historiques de la parcelle AP 364, nef de l’église Notre-Dame-du-Rhône, le 21 novembre 1967.
Modification apportée à la protection : extension au chœur des religieuses et salles contiguës à l’église de l’ancien couvent Notre-Dame-du-Rhône, sur la parcelle AP 583, par inscription au titre des monuments historiques.
© CRMH DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Au pied du rocher de Viviers, une première église fut utilisée de la fin du Ve au milieu du VIIIe siècle.
Identifiée sous le vocable de Saint-Saturnin et Notre-Dame, c’était une basilique paléochrétienne suburbaine. Détruit, ce lieu de culte connut une seconde implantation mais fut à nouveau ruiné en 1567, puis remis en état. En 1624, les religieuses dominicaines de Sainte-Catherine de Sienne installèrent sur ce site un monastère dédié à Notre-Dame-du-Rhône. Une nouvelle église fut terminée en 1625, mais elle présentait d'importants désordres liés à l'humidité et ne put être conservée.
Enfin, l'actuelle église Notre-Dame-du-Rhône, fut érigée entre 1734 et 1743. Sa construction profita du dynamisme momentané dû aux chantiers de l'évêché, aujourd'hui hôtel de ville, édifié entre 1732 et 1737, et de l'hôtel de Roqueplane, construit en 1734-1736, qui animèrent Viviers pendant quelques décennies.
En l’absence d’acte authentique, l'architecture de l’église Notre-Dame-du-Rhône est traditionnellement rattachée à la manière de Jean-Baptiste Franque, un architecte avignonnais prolifique qui œuvra aux grands chantiers de Viviers. Après la Révolution Française, l'édifice, saisi comme bien national, fut utilisé comme entrepôt et fabrique et ne retrouva plus d'usage en lien avec le culte catholique. Il ne fut cependant jamais désacralisé.
Protégée par une mesure de classement limitée à la nef pour des questions de propriété incomplète de l'ensemble en 1967, l'église Notre-Dame-du-Rhône est comprise dans le secteur sauvegardé de Viviers, depuis le 12 janvier 1982.
L'église est à une seule nef réalisée en grand appareil de calcaire clair local. La façade principale, d’ordre colossal, est toute en verticalité, couronnée par un fronton à oculus.
Le décor intérieur est de style classique, avec des fleurons sur les clés des arcs plaqués ainsi que sur les chapiteaux des pilastres. La voûte est en arc de cloître à lunette.
Perpendiculaire à la nef, le chœur des religieuses était le chœur secondaire de l'église, destiné à l'origine aux religieuses qui vivaient recluses dans le couvent de Notre-Dame-du-Rhône. Il possède une voûte plate à double arêtiers sur pendentifs. Les voûtes de ces deux espaces se remarquent par leur belle stéréotomie.Le chœur des religieuses de l'église Notre-Dame-du-Rhône fut longtemps isolé du reste de l'édifice par un mur de pierres sèches qui le séparait de la nef.
La municipalité de Viviers en est devenue propriétaire en 2018 et soutient à présent le projet de réhabilitation de l'édifice, en accord avec l'association diocésaine propriétaire de la partie classée depuis 1967.
Afin de permettre une gestion d’ensemble du monument, le chœur des religieuses a été inscrit au titre des monuments historiques en 2020. Il fait actuellement l’objet d’un vœu de classement et sera prochainement proposé à l’ordre du jour d’une commission nationale du patrimoine et de l’architecture.
Partager la page