L’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris (EPRNDP), maître d’ouvrage du chantier, a diligenté une opération de fouilles archéologiques préventives qui a permis la mise au jour de fragments de l’ancien jubé et révèle un sarcophage en plomb datant probablement du XIVe siècle.
En amont du montage de l’échafaudage nécessaire aux travaux de reconstruction de la flèche, une fouille d’archéologie préventive a été prescrite par la DRAC Île-de-France (service régional de l’archéologie) au niveau de la croisée du transept de la cathédrale. La fouille, qui a démarré le 2 février 2022, est menée par l’institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP). En concertation avec la DRAC et l’INRAP, l’établissement public a rendu possible la poursuite de ces fouilles jusqu’ au 25 mars, afin d’en exploiter pleinement le potentiel.
Bien que déjà entamé par les travaux d’Eugène Viollet-le-Duc au XIXe siècle, et notamment par les carneaux de chauffage en brique mis à nu dans le cadre de la fouille, le sol de la croisée du transept a révélé des vestiges d’une qualité scientifique remarquable.
L’ensemble de l’emprise est recouvert par un radier empierré, daté au plus tard du XVIIIe siècle. Il comprend de nombreuses sépultures et repose sur des niveaux d’occupation datés du XIVe siècle, lesquels sont installés sur des sols pouvant remonter au début du XIIIe siècle.
Parmi les sépultures mises au jour, un sarcophage anthropomorphe en plomb intégralement conservé a été dégagé. La première analyse du mobilier contenu dans le niveau de remblais le surmontant pourrait conduire à dater cette inhumation au plus tard du XIVe siècle. Au regard des caractéristiques et de la localisation du sarcophage, l’hypothèse d’une sépulture d’un haut dignitaire semble probable.
Enfin, cette opération a également mis en évidence, immédiatement sous le niveau de dallage actuel de la cathédrale, l’existence d’une fosse dans laquelle ont été enfouis des éléments sculptés polychromes identifiés comme appartenant à l’ancien jubé de Notre-Dame, construit vers 1230 et détruit au début du XVIIIe siècle. Lors de ses travaux au milieu du XIXe siècle, Viollet-le-Duc avait retrouvé d’autres fragments appartenant à ce jubé, aujourd’hui exposés au musée du Louvre. Il s’agit donc d’une découverte du plus grand intérêt, susceptible d’apporter des données nouvelles sur ce jubé et sur la qualité de son décor peint.
La ministre de la Culture et le Général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public, se réjouissent de ces découvertes qui permettront d’enrichir notre compréhension de l’histoire de Notre-Dame de Paris.