En plein Quartier Latin, des tuiles vertes et des faïences, un minaret
magnifiquement ouvragé, un jardin paysager : la Mosquée est à la fois un
repère familier et un havre de recueillement au coeur de Paris, un lieu de
quiétude pour les fidèles comme pour tous ses visiteurs.
En votant en 1920 le principe de la construction d’une maison de l’Islam
dans la capitale française, la Chambre des Députés avait voulu rendre
hommage aux morts musulmans pour la France pendant la Première
Guerre mondiale. Avec une subvention de l’Etat et une souscription levée
auprès des musulmans de toute l’Afrique du Nord, la création de l’Institut
musulman de la Mosquée de Paris, inaugurée par Moulay Youssef, sultan
du Maroc, et Gaston Doumergue, président de la République, représente
depuis 85 ans l’amitié franco-musulmane.
Elle est aussi un monument historique fragile, qui vit au gré des affluences
considérables, notamment pendant les grandes fêtes musulmanes, et il lui
manquait une toiture amovible pour protéger le cas échéant les fidèles des
intempéries dans le patio central.
Il s’agit d’une intervention délicate, afin de ne pas dénaturer le patio et de
manière générale le projet architectural des années 1920 d’un monument
historique que Maurice Tranchant de Lunel, inspecteur général des Beauxarts
au Maroc sous Lyautey, avait conçu en s’inspirant de la mosquée El-
Qaraouiyyîn de Fès, et du minaret de la Zitouna de Tunis. Je salue à ce
titre le travail de Messieurs Francis Dubois, architecte de la Mosquée de
Paris, et de François Jeanneau, architecte en chef des Monuments
historiques, qui représentent à ce titre une exigence qui est au coeur des
valeurs défendues par mon ministère au service du patrimoine.
La Mosquée de Paris bénéficie par ailleurs d’un fort engagement important
de l’Etat et en particulier du ministère de la Culture. Je pense aux
restaurations en cours des murs d’enceinte, des décors, des mosaïques,
du hammam aussi, et aux travaux en cours pour les menuiseries, les
zelliges, les fontaines et les sols du patio central.
Je tiens naturellement à remercier chaleureusement la générosité des
donateurs pour le lancement des travaux qui nous réunit aujourd’hui, et
dont la Caisse des Dépôts et Consignations sera maître d’oeuvre. Je suis
heureux que cet engagement vienne servir un lieu qui joue un rôle si
important pour le dialogue entre les trois religions de la révélation, dont les
proximités avaient été si bien mises en lumière, notamment, par le regretté
Mohamed Arkoun.
Je vous remercie.