Une opération unique sur le territoire de Haute-Saintonge
Ces journées s’inscrivent dans le prolongement de l’inventaire des peintures murales des églises de la Haute-Saintonge. Après la découverte de décors peints dissimulés sous des enduits et badigeons à l’occasion de plusieurs restaurations d’églises de Haute-Saintonge, un vaste recensement des peintures murales présentes dans les églises du territoire a été entrepris en 2020. L’étude porte sur les 152 églises et chapelles réparties sur les 129 communes qui composent la communauté de communes.
Ces journées d’études ont pour objectif de présenter au public le bilan du recensement des peintures murales réalisé en Haute-Saintonge par les cabinets d’étude Studiolo et l’Appui-main et de le faire dialoguer avec d’autres travaux menés en Nouvelle-Aquitaine.
De nombreux experts viendront échanger et débattre avec le public autour des thèmes des études de décors peints, leur préservation et leur restauration.
Les grands axes des journées d'études
- restituer les données recueillies dans le cadre de la commande du bilan sanitaire des peintures murales de la Haute-Saintonge ;
- partager les résultats de récentes recherches et restaurations entreprises en Nouvelle-Aquitaine ;
- mettre en perspective les résultats et expériences de chantiers de restauration menés en Haute-Saintonge.
Au programme des journées d’étude des 19 et 20 octobre : conférences, débats, visites
Centre des Congrès à Jonzac
Accès libre
Inscriptions et informations : 05 46 48 12 11 ou 05 46 48 49 29
Genèse du projet
Dès 2010, les services patrimoniaux de la Direction régionale des Affaires culturelles de Nouvelle-Aquitaine (Conservation régionale des monuments historiques et Unité départementale de l’architecture et du patrimoine de Charente-Maritime) ont mené des campagnes d’états sanitaires sur les monuments du département dans le cadre du contrôle scientifique et technique. Sur les 850 édifices, 720 ont été visités et ont fait l’objet d’un rapport, ce qui a entraîné la volonté des propriétaires de réaliser soit des travaux d’entretien courant, soit des études conduisant à des restaurations plus fondamentales. Parmi ces patrimoines, qu’ils soient publics, privés ou associatifs, les monuments du territoire de la Haute-Saintonge, assez éloignés des agglomérations et parfois trop méconnus, ont pu bénéficier d’un intérêt renouvelé. Depuis 2010, parmi les différents édifices concernés, le château de Jonzac, les églises du petit Niort à Mirambeau, de Chepniers, de Saint-Palais-de-Négrinac, ou de Saint-Hilaire-du-Bois ont fait l’objet de travaux
Les bilans sanitaires ont ainsi eu pour conséquence de générer des chantiers, fruits de la dynamique des collectivités territoriales de Haute-Saintonge dans la restauration de leur patrimoine.
Ces travaux ont donné lieu à des découvertes fortuites de peintures murales occasionnant parfois des surcoûts et des modifications de projets qui n’avaient pas pu être anticipés. Pour mieux connaître cet aspect, la Communauté des communes de Haute-Saintonge en partenariat avec la DRAC Nouvelle-Aquitaine a décidé d’initier une étude sur les peintures murales sur l’ensemble du territoire, concernant les édifices publics, protégés ou non. Financée conjointement, elle est réalisée entre 2020 et 2021 par les cabinets Studiolo et l’Appuie-Main. Elle est suivie dans le cadre du contrôle scientifique et technique par les services patrimoniaux de la DRAC Nouvelle-Aquitaine. Les conclusions livrées en début d’année 2022 se sont révélés très fructueuses. En effet, 83 % des bâtiments concernés par le travail d’inventaire conservent au moins un fragment de décor peint.
Cet inventaire des peintures murales a permis de localiser toutes les parties concernées, qu’il s’agisse de murs entiers ou de fragments, dégagés ou encore à l’état de trace sous des badigeons. Un bilan sanitaire des peintures murales a été réalisé par des spécialistes alertant les propriétaires des altérations en cours. Il contribue également à disposer, dans une vision panoptique, des restaurations menées en termes de technique et de déontologie sur un territoire donné. Enfin, une campagne photo complète la documentation. Elle sert à la fois d’état de référence pour juger de la conservation, mais également de support pour des études futures. Ainsi, ce travail favorise une meilleure connaissance du corpus d’œuvres et d’artistes en Haute-Saintonge.
Cette étude à l’échelle territoriale est relativement rare et ne reflète pas un découpage historique. Elle permet toutefois d’avoir une vision avec un certain recul et sur une zone suffisamment vaste pour sortir de l’analyse de l’édifice isolé ou de la commune où il se trouve. Pour la Conservation régionale des Monuments historiques, cette opération pilote, permet de recueillir des données, de sensibiliser les acteurs d’un territoire et de valoriser des chantiers menés ou des peintures à restaurer. Ce type d’étude gagnerait largement à être reproduit avec d’autres collectivités territoriales.
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