Ce dispositif permet à une classe de collège de découvrir un chantier de restauration monuments historiques et les métiers qui sont en jeux. C’est également une occasion de parler de patrimoine et de sa préservation.
La conservatrice-restauratrice s'est rendue au collège fin mai 2021 pour présenter son métier. Comme on définit les termes d’un sujet de dissertation, le premier thème abordé a été celui de la sculpture en présentant les différentes typologies de sculptures que l’on peut rencontrer : des reliefs, des rondes bosses, des bustes parfois de petites dimensions parfois de très grandes et même des hors catégories. Les lieux où l'on trouve des sculptures ont ensuite été montrés aux élèves : les églises, les musées, les jardins publics mais aussi l’espace public, les cimetières voire des grottes ou même une université de médecine.
C’est l’occasion d’expliquer que le patrimoine sculpté, selon son histoire, peut être resté sur place mais aussi avoir été abrité au musée et raconter l’histoire d’Alexandre Lenoir et de la première étape de la conservation : éviter la destruction, où comment sont nés les musées. De cette volonté de préservation découle divers dispositifs juridiques comme l’inaliénabilité et le classement au titre des monuments historiques.
Ensuite il faut parler des matériaux de la sculpture ou en tout cas ceux qu'elle restaure : la pierre (le marbre, l’albâtre, le calcaire), le bronze, le plâtre et le bois et aussi des polychromies.
Maintenant qu’on a défini ce qu’est la sculpture, on peut parler de la conservation-restauration. Pourquoi ces mots et dans cet ordre ? Parce qu’on cherche à comprendre la dégradation pour éviter qu’elle ne se poursuive et que c’est seulement quand on a réussi à la stabiliser par la conservation curative, qu’on peut s’occuper de l’esthétique : c’est la restauration. Enfin on réfléchit aux causes et on essaie d’agir sur leur origine : c’est la conservation préventive. Pour devenir conservateur-restaurateur on suit une formation dédiée de niveau Master. Où l’on voit que l’on peut avoir 6 de moyenne en chimie en seconde et 18 en Master…
Quelle méthodologie pour intervenir ? Tout d’abord on prévoit un constat d’état ou relevé d’indices comme une enquête et un diagnostic avant de pouvoir proposer un traitement. On évoque avec la classe une altération particulière, le soulèvement de polychromie. Pour comprendre la problématique de conservation de l’oeuvre, on peut s’aider des analyses comme dans les enquêtes policières. C’est l’occasion de parler du tableau de Mendeleev en observant un spectre obtenu grâce à la spectroscopie de fluorescence de rayons X.
On parle ensuite des lieux où le travail s’exerce : sur un échafaudage, dans une église ou à l’extérieur de l’église, ou sur une sculpture monumentale à l’extérieur, dans l’atelier ou dans le musée parfois même dans la réserve. Parfois c’est agréable, comme quand on a une galerie du Louvre pour soi tout seul, parfois ça l’est moins, lorsque l'on est couché par terre pour nettoyer les dessous ou qu’il fait froid, ou encore quand un orgue est en train d'être accordé, tout proche de soi.
Ensuite on parle des outils, ceux qu’on achète, ceux qu’on détourne, les machines aussi, celles qui fonctionnent et celles qui tombent en panne. Quelques gestes : refixage de polychromie sur bois à la gélatine, dégagement de polychromie.
Et puisque le projet parle de métiers, c’est aussi l’occasion d’évoquer la collaboration avec les conservateurs du patrimoine, les architectes du patrimoine et les métiers d’art comme les doreurs, les tailleurs de pierre et les sculpteurs mais aussi d’autres professions moins connues comme les socleurs et les régisseurs.
A suivre dans l'épisode 2...
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