A l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, dimanche 3 décembre, nous revenons sur les dernières avancées de l'accessibilité dans le monde de la culture.

Lever les stéréotypes : c'est l'objectif de la nouvelle édition de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées (SEEPH), qui, à travers de nombreuses actions qui ont lieu jusqu'au 19 novembre partout en France, contribue à changer la perception du handicap dans tous les secteurs du monde du travail et, plus largement, dans notre société. Un objectif dont Françoise Nyssen se montrait solidaire, le 29 juin dernier, dans son intervention lors du colloque "Handicap & Médias". La ministre de la Culture en appelait à une véritable "révolution" de nos mentalités en matière de handicap, en soulignant que la place de ce dernier, "ne doit pas être une place à part, mais une place entière". Côté ministère, a-t-elle ajouté, "l’accueil des personnes handicapées doit être intégré systématiquement comme critère de gouvernance et d’évaluation de tous les établissements publics et de toutes les structures labellisées".

Dans le secteur culturel, l'effort de la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées repose notamment cette année sur une problématique : l'accessibilité numérique. En conclusion du colloque organisé sur ce thème le 13 novembre à la Bibliothèque nationale de France, Dominique Perriot, président du Comité national du Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP), a souligné que « l’accessibilité numérique constitue un espoir dans la possibilité pour certains d’établir une relation et plus largement de favoriser leur inclusion sociale. (...) [Elle] nécessite [aussi] de maintenir des moyens humains d’accompagnement et de pédagogie pour ne laisser personne au bord du chemin ».

La place du handicap ne doit pas être une place à part, mais une place entière (Françoise Nyssen)

Initiatives du monde de la culture

Favoriser l'accessibilité : c'est aussi l'enjeu de plusieurs initiatives récemment développées dans le secteur culturel. Comme la 5e édition de l’opération "la rentrée littéraire pour tous" lancée par le Syndicat national de l’édition (SNE), en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BnF). Le but de cette opération ? Rendre systématiquement accessibles aux personnes aveugles ou malvoyantes les livres de la rentrée littéraire, dans un format numérique adapté, le format EPUB3, développé par le laboratoire européen EDRLab, soutenu par le ministère de la Culture, le Centre national du livre (CNL) et le SNE. Le Centre national du livre, dans le cadre de sa mission d’aide à la diffusion du livre en direction de tous les publics, finance l’intégralité des frais d’adaptation. C'est ainsi que, depuis septembre 2017, 328 titres sont ainsi disponibles pour les lecteurs malvoyants ou aveugles en formats gros caractère, synthèse audio ou braille numérique, soit 94 % des titres figurant sur les listes des sélections des prix littéraires.

Dans le domaine des droits d'auteur, rappelons également une initiative très forte du ministère de la Culture, qui a fait inscrire dans la loi du 7 juillet 2016 sur la liberté de création, l'architecture et le patrimoine, une mesure visant à faciliter la reproduction et la représentation par des établissements ouverts au publics (par exemple, des bibliothèques) en vue de la consultation de documents par des personnes atteintes d'un ou plusieurs handicaps. Ce principe, qui étend de façon significative l'accès des personnes atteintes de handicaps aux œuvres de l'esprit, a été suivi, dès le 27 février 2017, par le décret n°2017-253 qui rend cette mesure effective.