C’est un événement qui, malgré son nom, va irriguer ses valeurs dans toute la France. Les Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024 vont, bien entendu, mettre en lumière la capitale de l’Hexagone, mais aussi – le sait-on suffisamment ? – de nombreuses villes et territoires français. Même chose pour l’Olympiade culturelle, cette vaste programmation culturelle qui va, sous la houlette de la chorégraphe Dominique Hervieu, directrice artistique du Comité d’organisation des Jeux Olympiques, déployer dans toute la France événements disruptifs et manifestations inclusives et participatives.
Alors, sport et culture, deux mondes qui se connaissent mal ? Pas si sûr, si l’on en croit François Laurent, délégué ministériel aux Jeux olympiques et paralympiques au ministère de la Culture, qui rappelle l’importance de la culture dans les Jeux, notamment avec les cérémonies d’ouverture et de clôture qui sont de grands événements artistiques. « Pierre de Coubertin avait tenu que la culture soit au cœur des Jeux, ajoute-t-il. Jusqu’en 1948, les Jeux prévoyaient également des épreuves de littérature, musique, sculpture… » Aujourd’hui, ces épreuves ont disparu mais une programmation culturelle importante subsiste, débutant dès la fin des Jeux précédents et se terminant à la fin des Jeux paralympiques. « C’est une opportunité de rassembler le monde du sport et de la culture pour faire rayonner notre créativité et notre patrimoine », poursuit-il.
Les temps forts de l’Olympiade culturelle, des archives...
Parmi les temps forts soutenus par le ministère de la Culture, on relève la tenue de grandes manifestations nationales qui se mettront aux couleurs de l’olympisme, comme l’Été culturel ou les Journées européennes du patrimoine en 2023, ou la Fête de la musique et les Nuits de la lecture en 2024. Le parcours de la flamme, qui travers l’ensemble des territoires sera également l’occasion de programmer des manifestations culturelles.
L’Olympiade culturelle, c’est aussi la Grande collecte des archives du sport. Organisé sur le modèle de la Grande collecte de la Grande Guerre par le Service des Archives de France, ce projet vise à demander aux Français de fournir des documents familiaux qui donnent un axe plus personnel à cet événement historique. « Cette initiative s’adresse à tous : service des sports des collectivités, fédérations, clubs locaux mais aussi athlètes, supporters, entraîneurs, équipementiers et bien sûr le grand public et les scolaires », énumère Brigitte Guigueno, adjointe au sous-directeur du pilotage, de la communication et de la valorisation des archives au ministère de la Culture. Chacun peut apporter des documents papier ou numériques sur le sport au sens très large du terme, incluant par exemple les notions de loisir et de divertissement. « L’idée est de susciter le dialogue intergénérationnel, que les enfants aillent questionner leurs parents et grands-parents ou en discuter en classe ». Les services des Archives nationales peuvent conseiller les collectivités et accueillir les documents pour ensuite les valoriser par des expositions ou des ateliers. « C’est une initiative éminemment citoyenne. Ces documents reflètent l’histoire des personnes et de la société avec des sujets comme par exemple la féminisation du sport. C’est une autre manière de valoriser le territoire », ajoute Brigitte Guigueno.
... au cinéma
Autres initiatives : celles que doit lancer le Centre national du cinéma. La première est une série de ciné-concerts sur des films parlant de sport. Deux long métrages ont été choisis, La grande passion d’André Hugon, mettant en scène une équipe de rugby et Le roman Carpentier, biopic du boxeur Georges Carpentier. Pour ces deux œuvres, un accompagnement musical est prévu et disponible dès les Journées européennes du patrimoine 2023.
La deuxième initiative porte sur le domaine du jeu vidéo avec un partenariat avec Ubisoft, l’éditeur du jeu Just Dance, qui permet de danser en suivant les mouvements des danseurs sur l’écran. Ce partenariat inclut également le château de Versailles puisque les joueurs devront imaginer des chorégraphies autour des danses de cour avec une compétition sur toute la France. « L’objectif est de marier le patrimoine et le Jeux vidéo et de donner à voir le corps en mouvement sous un angle nouveau », précise Leslie Thomas, secrétaire générale du Centre national du cinéma et de l'image animée.
L’Olympiade culturelle, la Drac Ile-de-France et les collectivités partenaires
L’Olympiade culturelle, c’est aussi l’implication des directions régionales des affaires culturelles (Drac), qui travaillent au quotidien avec les collectivités locales, en particulier la Drac Ile-de-France. Cette dernière a déjà engagé plusieurs manifestations avec des collectivités comme les villes de Nanterre et Colombes (toutes deux vont accueillir des épreuves olympiques en 2024) qui travaillent ensemble, le Paris Université Club qui accueille des auteurs et autrices, le département du Val d’Oise, où des structures culturelles se réunissent sur le sujet du sport. La Drac Ile-de-France a également un projet avec l’Agence régionale de santé, qui associe des artistes porteurs de handicap et valides. « Ce sont des projets concrets qui montrent comment nous sommes au rendez-vous de ces Jeux avec les collectivités et le ministère de la Culture. Nous garderons de ces Jeux de Paris 2024 un souvenir d’une grande aventure sportive et culturelle », souligne Laurent Roturier, directeur régional des affaires culturelles d’Ile-de-France.
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