Les écoles d’architecture voient leur statut aligné sur le droit commun de l’enseignement supérieur. On imagine que c’est une décision que les étudiants appelaient depuis longtemps de leurs vœux...
En effet, la réforme permet de mettre en place plus facilement des passerelles avec les universités. C’est un point positif. En ce qui concerne la participation des étudiants au processus de décision, nous accueillons de manière également positive l’alignement sur le droit commun, avec un regret cependant : que la réforme, sur le modèle de l’expérimentation conduite aujourd’hui dans certaines universités, ne soit pas allée encore plus loin.
La réforme prévoit, à côté de la diminution de la présence des étudiants dans les conseils d’administration, une plus forte représentation de ceux-ci dans d’autres instances...
Au sein des conseils d’administration, on a désormais 15% d’étudiants (contre 25% auparavant), dont autant de suppléants que de titulaires ; par ailleurs, la part des personnalités extérieures a, quant à elle, fortement progressé de + 40%. Si au moment de l’adoption des règlements intérieurs, on obtient que siègent au même titre que les titulaires les suppléants, cela permettra déjà plus de débats. Par ailleurs, la commission pédagogique et scientifique nouvellement constituée comprend une commission des formations et de la vie étudiante où siègent 30% d’étudiants et une commission de la recherche où siègent 10% de représentants élus des doctorants. Par conséquent, si on perd en représentativité au conseil d’administration, on ne perd pas pour autant en possibilités de parole.
Il faut encourager les établissements à travailler les uns avec les autres et à se saisir de toutes les opportunités
La convergence des activités pédagogiques et de recherche, dans le prolongement de l’alignement sur le droit commun, est une autre caractéristique importante de la réforme. Qu'en pensez-vous ?
Cette décision était particulièrement attendue. Grâce à cette mesure, on va avoir un degré de qualification des enseignants beaucoup plus important. S’agissant de la transdisciplinarité, c’est quelque chose qu’il faut viser. Si la réforme nous rapproche du modèle universitaire, cela ne signifie pas que des passerelles d’un univers à un autre seront mises en place du jour au lendemain, même s’il existe déjà bien sûr un certain nombre d’initiatives. Il faudra certainement attendre au minimum cinq ans pour que l’on voie les effets positifs de cette réforme sur l’enseignement. Dans l’immédiat, il faut encourager les établissements à travailler les uns avec les autres et à se saisir de toutes les opportunités.
Quelle est l’actualité de l’Union Nationale des Étudiants en Architecture et paysage aujourd’hui ?
La prochaine étape, c’est la façon dont la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants, qui a été publiée en mars dernier, va être appliquée dans les écoles d’architecture. Depuis leur création, celles-ci ont tendance à accumuler les enseignements sans se pencher sur la question des enseignements transversaux. La réforme des études est par conséquent un chantier prioritaire d’autant que les résultats de notre questionnaire sur la santé des étudiants, directement liée au temps de travail, sont alarmants. Autre chantier, celui de la sélection : aujourd’hui, on choisit les étudiants en fonction de leurs notes au lycée qui n’ont aucun rapport avec les enseignements en architecture. Résultat : aujourd’hui, on constate 10 à 30% d’abandons et de redoublements au terme de la première année.
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