Pour la troisième année consécutive, les jeunes suivis par les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (ministère de la Justice) ont vécu une expérience immersive exceptionnelle au cœur du plus célèbre événement musical nantais : la Folle journée, dont la dernière édition, consacrée aux musiciens exilés, s'est terminée le 4 février. Placé sous l'égide de la direction régionale des affaires culturelles des Pays de la Loire, « le projet est né d'une volonté commune : que les jeunes aient accès à la culture sous toutes ses formes, et non plus simplement en restant entre eux, explique Jean-Luc Ricaud, directeur des services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse en Loire-Atlantique et en Vendée. La Folle journée de Nantes, que l’on ne présente plus, nous est naturellement apparue comme un partenaire incontournable. Qui plus est, son directeur artistique, René Martin, avait déjà exprimé le souhait d’aller vers des publics empêchés en organisant par le passé des concerts dans des centres de détention. Quand nous nous sommes rapprochés de sa directrice générale, Joëlle Kérivin, celle-ci a immédiatement saisi la balle au bond ».
La façon dont ces jeunes présentent cette expérience est très vivante. On entend leur enthousiasme, leur jubilation. C’est une vraie récompense pour notre travail, dont nous avons tout lieu de penser qu’il aura une suite
Un parcours d’accompagnement
Pour entraîner les jeunes dans cette aventure, encore était-il nécessaire de les mettre à l’aise. « Beaucoup nous ont dit qu’il n’était pas évident pour eux de se rendre à des concerts de musique classique », explique Nathalie Caillon, conseillère technique à la direction territoriale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse en charge du projet. D’où la décision d’opter pour un parcours d’accompagnement. « Après une présentation du festival, une rencontre avec un musicien est organisée. C'est l’occasion pour les jeunes de découvrir son univers musical, mais aussi, plus concrètement, de prendre l’instrument entre leurs mains. Les jeunes visitent ensuite les lieux, assistent aux concerts sélectionnés par l’équipe de la Folle journée et rencontrent les professionnels impliqués dans l’organisation. Enfin, un café-échange a lieu afin que chacun puisse exprimer ce qu’il a ressenti à l’occasion de ce parcours-découverte. Ces propositions s’adressent aux jeunes ainsi qu’à leurs familles, et pour ce qui est des concerts, aux professionnels de la Protection Judiciaire de la Jeunesse ».
Écoute et maturité
Selon Jean-Luc Ricaud, ce troisième parcours, alors que la dernière édition de la Folle journée de Nantes s'est achevée le 4 février dernier, a été celui de la « maturité ». Maturité, parce que l'opération a touché différents types de publics suivis par les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse et de la protection de l’enfance : classes relais, mineurs non accompagnés, jeunes hébergés par des associations, jeunes mères mineures, jeunes détenus bénéficiant d’une permission de sortie… Maturité, aussi, au sens où les équipes ont perçu « une réelle qualité d’écoute ». « Cela nous a particulièrement frappés au moment de la diffusion d’un reportage réalisé par Europe 1 pendant la durée du festival, analyse Jean-Luc Ricaud. Les jeunes disent spontanément ce qu’ils pensent. La façon dont ils présentent cette expérience est très vivante. On entend leur enthousiasme, leur jubilation. C’est une vraie récompense pour le travail réalisé en amont dont nous avons tout lieu de penser qu’il aura une suite ».
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