Elisabeth Nourse (Mount Healthy (Ohio), 1859 – Paris, 1938)
De 1874 à 1881, Elisabeth Nourse étudie à la McMicken School of Design de Cincinnati. Après la mort de ses parents, en 1881, elle s’associe avec sa sœur jumelle, Adelaide (1859-1893), qui est sculpteur. Ensemble, elles réalisent des œuvres décoratives, des meubles, décorés de panneaux peints. Après le mariage de sa sœur avec le décorateur Benn Pitman (1822-1910), Elisabeth se rend en compagnie d’une certaine Elizabeth A. Hudson, à New York. Elle étudie à l’Art Students League, et suit notamment les cours de dessin d’après le modèle vivant de William Sartain (1843-1924). En 1885, la McMicken School of Design proposant également un cours de dessin d’après le modèle vivant, destiné aux femmes, Elizabeth Nourse retourne à Cincinatti, où elle continue à étudier. En 1887, en compagnie de sa sœur aînée, Louise, elle se rend à Paris. Elle entre à l’académie Julian. Elle fait également différents voyages à travers l’Europe (Italie, Pays-Bas), en Russie et en Ukraine, ainsi qu’en Afrique du Nord (1889). Ces voyages lui inspireront de nombreux sujets de peinture.
E. Nourse fait partie des artistes qui choisiront de ne pas se marier, afin de ne pas sacrifier leur carrière. Ses autoportraits témoignent de sa volonté de s’affirmer en tant que peintre. Sans fortune, elle doit vivre de sa peinture. Elle représente souvent les humbles, la plupart du temps des paysans, à Barbizon, en Bretagne ou en Picardie. Elle réside à Paris (80, rue d’Assas), mais dispose d’un atelier à Etaples où, sans doute, elle réalise Pêcheuse de Picardie (1889, Smithsonian American Art Museum). Dans les mêmes années, les peintres de la côte d’Opale, notamment Virginie-Demont-Breton, représentent avec un fort pathos des œuvres dramatiques sur le thème du marin pêcheur, du naufrage, de l’attente.
Elle expose au Salon à partir de 1888, comme élève « de MM. Lefebvre et Boulanger », et en 1889. En 1890, elle rejoint la Société nationale
des beaux-arts au salon de laquelle elle expose chaque année, parfois jusqu’à dix œuvres. En 1895, elle est la première femme élue en tant qu’associée à cette société. En 1910, l’État achète à ce salon Les Volets clos (Blérancourt, musée national de la Coopération franco-américaine), tableau payé 1.500 francs.
En 1899 et en 1900, E. Nourse est présidente de l’American Women’s Art Association de Paris. A ce titre, elle est liée à Mary Cassatt.
Pendant la première guerre mondiale, elle reste à Paris, collectant de fonds pour venir en aide aux réfugiés. Son action lui vaudra d’être récompensée par la Société nationale des beaux-arts en 1919, et par la Laetare Medal en 1921. Cette récompense est délivrée par l’Université Notre Dame (Indiana) à des personnalités catholiques américaines particulièrement méritantes. En 1920, E. Nourse est opérée d’un cancer de la gorge. Elle cesse de peindre en 1924.
Laurent Manoeuvre
Sélection d'oeuvres d'Elisabeh Nourse sur la base Joconde Pop
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