Coco Chanel et les ballets russes, Gianni Versace et Maurice Béjart, Christian Lacroix puis Balmain par Olivier Rousteing avec le ballet de l’Opéra de Paris, Issey Miyake et William Forsythe, les exemples sont aussi nombreux que prestigieux. Conçue par le journaliste et auteur Philippe Noisette et scénographiée par l’architecte et artiste Marco Mencacci, l’exposition dévoile sur plusieurs thèmes un véritable ballet de formes et de matières où le costume devient mouvement.
Dès l’entrée, le ton est donné. Des volutes de papier évoquent avec finesse et légèreté le dessous de tutus comme suspendus et font découvrir de somptueux costumes imaginés par Hervé Léger pour "Rythme de Valse", une chorégraphie de Roland Petit à l’Opéra de Paris.
À l’étage, avec « Formes », les premières vitrines mettent en lumière le travail des couturiers sur les formes. Les pièces présentées ici s’en jouent pour de singulières silhouettes. Une danse au-delà de l’abstraction. Isadora Duncan en son temps, dévoila beaucoup de sa danse et d’elle-même dans ses tuniques flottantes dédiées à la Grèce Antique. Nijinski a pour sa part choqué le public avec ses collants moulants dans son "Après-midi d’un Faune", subtilement provoquant.
Le thème Seconde peau dévoile ensuite les dessous de la danse : justaucorps, collants précieux, trompe-l’oeil, transparence étudiée ; ou quand le costume devient seconde peau pour sublimer les lignes et les courbes. Les modèles surprenants de Balmain, Givenchy, On aura tout vu, Adeline André ou Christian Lacroix évoluent sur le corps.
De gauche à droite: "L'enfant et les sortilèges" - Ballets de Monte-Carlo, et "Kill Bambi" - Ballets de Monte-Carlo
La troisième partie de l’exposition s’intéresse aux réinterprétations des classiques tutus, corsets et autres marinières provenant entre autres des ateliers des Ballets de Monte-Carlo et de l’Opéra de Paris. Un clin d’oeil à l’histoire du costume et de la danse scandé par Karl Lagerfeld, Yves Saint Laurent, Sylvie Skinazi, Jean Paul Gaultier ou Christian Lacroix.
La danse représente un terrain d’expérimentation de choix pour faire évoluer les matières, sujets du thème suivant. Le visiteur explore ici les recherches de créateurs comme Iris van Herpen ou Hussein Chalayan, depuis les choix des tissus jusqu’aux coupes des costumes. Hussein Chalayan a travaillé les découpes, les plis, les coutures du costume de scène avec un génie sensible. Coco Chanel a innové dans le jersey pour habiller les danseurs des Ballets russes dans la pièce "Le Train Bleu". Dans cet hommage au sport, la matière joue librement. Mademoiselle Chanel est l’invitée d’exception de ces vitrines.
L’exposition s’achève par un « coup de théâtre » avec un duo unique tant par sa richesse que sa longévité : la collaboration entre Maurice Béjart et Gianni Versace. S’étant investie dans une dizaine de ballets, elle reste à ce jour l’une des plus célèbres avec quelques-uns des grands rôles imaginés par Béjart dans des pièces comme "Pyramide - El Nour" ou "Souvenirs de Leningrad". Sans oublier la fameuse robe créée par Versace pour Sylvie Guillem dans le ballet "Sissi l’impératrice anarchiste".
Couturiers de la danse rend hommage à la danse sous toutes ses coutures !
Exposition jusqu’au 1er novembre 2020. Centre national du costume de scène, Quartier Villars, route de Montilly – 03000 Moulins. Tél. : 04 70 20 76 20. Ouverture de 10h à 18h.
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