Argumentaire du séminaire
Les bibliothèques donnent accès aux archives de la langue, des imaginaires, de la pensée. Elles sont fondamentales non seulement pour l’histoire, mais aussi pour toute entreprise de traduction et, plus amplement, pour toute entreprise de transmission des savoirs. De plus, dans une réflexion renouvelée sur les pratiques interculturelles, les bibliothèques sont appelées à jouer un rôle significatif, sur lequel il convient de s’interroger à partir de questions qui engagent le partage et le vivre ensemble.
Que l’on se penche, donc, sur la collecte systématique des archives d’auteurs, de traducteurs, d'éditeurs, sur la mise à disposition des fonds imprimés et manuscrits, sur l’accès du plus grand nombre aux œuvres présentes et passées (originales et traductions), les bibliothèques ont une contribution fondamentale à apporter pour le développement linguistique, scientifique, culturel, de leur ville, de leur pays, de leur région, mais aussi dans le renforcement des liens sociaux.
Elles peuvent ouvrir les archives d’une culture dans ses interactions avec les autres, se constituant en passeurs ou médiateurs. Elles peuvent éveiller le goût des altérités, en valorisant la présence des œuvres traduites dans les fonds et en proposant des ouvrages dans d’autres langues. Ainsi, s’agissant de faire connaître les oeuvres de l’imaginaire et de la pensée venues du monde arabe, pour dépasser les images simplificatrices à travers lesquelles celui-ci est perçu, le rôle des bibliothèques pourrait paraître comme allant de soi. Mais tel est-il le cas?
Quelle est la place des auteurs arabes dans les bibliothèques françaises?
Quelles sont leurs politiques d’acquisition en la matière?
Quels sont les choix effectués pour la mise à disposition des fonds, et quels sont leurs enjeux?
Objectifs du séminaire
Proposée dans le cadre des États généraux culturels euro-méditerranéens (2008) et du projet "Traduire en Méditerranée", cette journée entendait poser des jalons pour un travail destiné ensuite à s’élargir et s’amplifier sous différentes formes, dans une perspective incluant l’Europe, la Méditerranée et l’ensemble des pays arabes.
Il s’agit :
- de nourrir la réflexion sur les pratiques et échanges culturels, et sur les flux de traduction entre la France et les pays arabes, et de valoriser le rôle que les bibliothèques sont susceptibles d’y jouer
- de favoriser le développement d’une véritable politique de la traduction de l’arabe vers le français, ainsi que la diffusion et la promotion des auteurs traduits dans les bibliothèques
- de contribuer à la connaissance des auteurs de langue arabe en France
- de favoriser le développement de programmes de recherche sur le dialogue interculturel dans les institutions patrimoniales.
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