Succès. Il y a dix-huit mois, quand Fleur Pellerin a lancé La Belle Saison, une opération destinée à mettre en valeur la création scénique pour le jeune public, nul ne se serait douté de l’engouement qu’allait susciter ce qui était alors présenté comme coup d’essai. Aujourd’hui, quelques données statistiques suffisent à montrer à quel point le coup d’essai en question a été concluant : plus de 1000 spectacles présentés dans toute la France, dont près de 40% s’inscrivent dans des « aventures » au long cours d’éducation artistique et culturelle ; ils ont concerné l’ensemble des territoires de la création scénique, théâtre, danse, musique, arts du cirque, opéra, marionnettes et contes ; plus de 50 spectacles pour la jeunesse recensés dans des villes comme Avignon, Lyon, Dijon, Lille, Reims, Tours, Limoges, Marseille ou Paris ; des propositions élaborées au sein de 21 plateformes régionales ; une extension de La Belle Saison hors de l’Hexagone, notamment en Allemagne, en Corée du Sud, aux États-Unis, en Italie, au Liban et au Québec. Mais ces chiffres seraient peu de choses s’ils n’étaient le reflet d’expériences vécues. « J’ai entendu Marion Aubert raconter son œuvre en chantier avec ces huit classes qui ont travaillé et écrit avec elle, a observé Fleur Pellerin. J’ai entendu Anne Nguyen résumer ce plaisir inouï que peut éprouver un adolescent qui découvre un talent, longtemps caché, qui ne demandait qu’à éclore ».
Chantiers. Face à un tel succès, Fleur Pellerin ne s’est pas contentée de relancer l’opération ; elle a présenté le 8 décembre Génération Belle Saison, un plan de développement de l’offre jeunesse. « L’accès des enfants et des adolescents aux arts vivants est au cœur de la politique que mènera mon Ministère dans les cinq prochaines années », a souligné la ministre, ajoutant que « c’est un tournant sans précédent qui s’engage ». Pour cela, Fleur Pellerin a indiqué plusieurs pistes : « inscrire l’offre pour l’enfance et la jeunesse comme dimension à part entière de l’activité des réseaux labellisés et des établissements publics » ; développer, avec l’ONDA et l’Institut français, les capacités de « diffusion » des créations jeunesse ; engager « dès l’an prochain » un effort de formation avec l’association nationale des établissements d’enseignement supérieur de la création artistique pour sensibiliser les uns et les autres à la rencontre avec l’enfance et la jeunesse ; agir au plus près des territoires, notamment en « pérennisant les plateformes professionnelles » qui ont émergé avec la Belle Saison, mais aussi en développant des « outils pour observer et évaluer ce qui sera réalisé » ; enfin, il faut « donner une visibilité nouvelle au travail que vous accomplirez », notamment en organisant des manifestations grand public, comme un événement dédié à la jeunesse au Parc de la Villette, à Paris. Avec ce plan, a conclu la ministre, « nous nous apprêtons à faire vivre, partout en France, une offre de qualité pour les enfants et les adolescents ».
Littérature dramatique : consécration pour Michel Vinaver et lancement du prix de la Belle Saison
Alors qu’il remettait le 9 décembre son traditionnel grand prix de littérature dramatique, le Centre national du théâtre a inauguré une nouvelle récompense, destinée aux auteurs pour l’enfance ou la jeunesse : le prix de la Belle Saison. Les premiers lauréats de ce prix, que Fleur Pellerin a souhaité voir « pérennisé », sont Sylvain Levey et Suzanne Lebeau. Cette récompense se situe dans le prolongement du succès de la Belle Saison, une opération destinée à mettre en avant les spectacles jeune public, qui va elle-même être pérennisée pour les cinq ans à venir par le ministère de la Culture et de la Communication. Quant au grand prix de littérature dramatique, il consacre cette année un immense auteur de théâtre : Michel Vinaver, pour « Bettencourt Boulevard ou une Histoire de France » (L’Arche Éditeur). Sur un sujet d’actualité qui a défrayé la chronique, celui-ci n’a pas voulu « faire du théâtre documentaire ». « La pièce [actuellement jouée au théâtre de la Colline] est faite à partir d’une dé-hiérarchisation de l’importance des gens et des faits », a-t-il ajouté.
http://www.cnt.asso.fr/auteurs/fonctionnement_actus.cfm
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