Luc Camino, des musées de Senlis : "la mise en ligne sur Joconde est vraiment plus simple et stimulante"
POP, la nouvelle plateforme ouverte du patrimoine, implique de nouvelles modalités de participation à Joconde, catalogue collectif des collections des musées de France. Désormais, le musée verse directement, à son rythme, ses notices et images. Luc Camino, assistant de conservation aux musées de Senlis, participant de longue date à Joconde, nous apporte son témoignage sur ce nouveau processus.
Comment s'est passée votre découverte de la nouvelle plateforme ?
Je disposais d'un lot de notices prêtes à être versées concernant les dernières acquisitions des musées de Senlis. Comme pour les précédents versements du musée, j'ai pris contact avec Jeannette Ivain, administratrice de la base Joconde. Après une présentation du nouvel affichage et des modes de recherche, nous avons effectué ensemble l'inscription du musée sur l'interface de production et échangé sur le nouveau fonctionnement. Puis, nous avons procédé au premier import grâce à POP, de manière à ce que je puisse le faire seul les fois suivantes. Cet accompagnement est rassurant et favorable à une prise en mains directe de ce nouvel outil de diffusion dans les meilleures conditions.
Quels changements observez-vous dans le processus de mise en ligne de vos données ?
C'est très positif. Le grand changement est de charger soi-même les données selon son propre calendrier et d'en voir le résultat immédiatement. Auparavant, je m'astreignais à envoyer à Jeannette Ivain des lots de notices suffisamment nombreuses et liées par une cohérence thématique ou chronologique. Désormais, si j'en ai besoin, je peux charger une seule notice ou des lots hétérogènes, quand je le souhaite, et seul. Le musée est aux commandes !
Quel contrôle avez-vous sur la qualité des informations qui sont diffusées ?
J'utilise bien, et depuis longtemps, l'outil de gestion des collections du musée qui sert à la production des données et à leur export. Je précise que, suite à une formation dispensée par votre bureau cet automne, j'ai mis en œuvre une charte de saisie qui s'applique aux données produites par toute l'équipe du musée dans notre base de données. Les données qui sont publiées sur Joconde sont donc très calibrées et homogènes dès leur saisie.
Lorsqu'on charge des notices et des images sur la nouvelle interface de production, on reçoit un rapport d'import sur notre messagerie électronique. C'est une nouveauté très appréciable. Tout d'abord, j'exploite les préconisations du rapport sur les termes contrôlés préférentiels. Je peux retravailler les notices, les réimporter autant que nécessaire avant de valider leur mise en ligne. Ensuite, je reçois par mél la confirmation immédiate que les données ont bien été mises en ligne et je peux le constater directement sur l'interface de publication.
Observez-vous un changement dans la mise à jour de vos informations ?
L'actualisation des données est désormais très simple et s'organise en fonction du travail du musée, presque en temps réel. En effet, après les avoir publiées, il m'est déjà arrivé à plusieurs reprises de corriger les informations dans les notices de notre base et de les mettre à jour via POP. Selon les besoins (nouvelle acquisition, information scientifique, remarque du public, autorisation de diffusion des images nouvellement accordée par la famille, etc.), je peux mettre à jour toutes les informations en une seule fois en réimportant la notice. Il est également possible - et c'est très utile - d'apporter une correction ponctuelle urgente directement à partir de l'interface de production.
Avec ces mises à jour autonomes, l'import de nouvelles images est facilité. C'est l'occasion pour moi d'illustrer nos notices en ligne au fur et à mesure de l'enrichissement ou de l'actualisation de leur couverture photographique. Je veille bien sûr à modifier les droits de diffusion des images en conséquence.
En fait, cette simplification et cette transparence permettent une vraie continuité entre outil de gestion de collections local et outil de diffusion nationale.
Là encore, le rapport est très précieux : toutes mes actions sont mémorisées et leur prise en compte est confirmée. Si je rencontre un problème, ce rapport devient un document de dialogue avec l'administratrice Joconde (qui le reçoit aussi) ou avec le support POP. Les deux équipes - administration de Joconde et support POP - sont très à l'écoute : le musée est autonome mais n'est pas seul. [Exemple de cette réactivité : la prise en compte très récente, suite au travail avec Luc, du besoin pour un même producteur de données de publier les données de plusieurs musées, en l'occurrence, les musées d'Art et d'Archéologie et le musée de la Vénerie, tous deux situés à Senlis. Note du BDNC]
Et que pensez-vous de l'interface de diffusion publique ?
Toute l'équipe du musée s'accorde à dire qu'elle est plus moderne. Le visuel des œuvres est particulièrement à l'honneur, tant à l'affichage d'une seule notice qu'à celui des résultats d'une recherche transversale ; c'est stimulant pour améliorer l'illustration des notices.
La recherche également est plus facile et immédiate. Les facettes proposées à gauche de l'écran sont des filtres efficaces. Point négatif néanmoins : les données qui servent de critères de tri ne sont pas les données référencées par le service des musées de France et le moteur de recherche tient inutilement compte de la graphie ou de l'accentuation. Ainsi, pour retrouver les notices du musée d'Art et d'Archéologie de Senlis par le filtre "Où voir l'œuvre ?", on doit cocher trois types d'écriture différentes... L'outil de recherche est donc perfectible.
Le fait que la recherche avancée soit également proposée est une excellente chose. Je peux ainsi retrouver les notices en ligne en fonction de leur date de publication, par exemple.
Quel conseil donneriez-vous à un musée désireux de participer à Joconde pour la première fois ?
Un seul : qu'il n'hésite pas un instant ! Les outils, simples et efficaces, ainsi que les équipes, à l'écoute, nous permettent de rendre visibles nos collections très facilement. Le musée de France devient l'acteur principal de sa mission de diffusion du patrimoine public. C'est une émulation pour toute l'équipe du musée.
Propos recueillis par le bureau de la diffusion numérique des collections (Service des musées de France) et publiés pour la première fois sur le blog Joconde, le 4 avril 2019.
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