Une expérience commune
L’équipe du bureau de la diffusion numérique des collections remercie vivement les professionnels des musées qui témoignent ici de leur expérience. A travers ces exemples illustrant des contextes différents de participation à Joconde, nous formons le vœu que cela encourage d’autres musées à faire connaître leurs collections sur le catalogue collectif, via POP, la plateforme ouverte du patrimoine.
Les administratrices de Joconde accompagnent les musées de France, quel que soit le stade de l’informatisation de leurs collections et tout au long de la publication sur Joconde, notamment à travers des interventions raisonnées destinées à rendre la consultation de ce vaste ensemble de données la plus pertinente possible. N’hésitez pas à faire appel à leurs conseils.
« Joconde, je m’y mets » : les nouveaux musées participants
Chaque mois, des musées décident de participer à Joconde pour la première fois et de déployer ainsi la visibilité de leurs collections au public, qu’elles soient exposées ou en réserve, célèbres ou à (re)découvrir. Cette décision de participation au catalogue collectif s’inscrit dans la volonté d’un établissement d’approfondir l’une de ses missions, édictées au Code du patrimoine : rendre les collections accessibles au public le plus large. Parfois, cette démarche est mutualisée à l’échelle d’un réseau.
Service Conservation et valorisation du Patrimoine du Département de la Meuse
« Le service Conservation et valorisation du patrimoine et des musées de la Meuse, service du Département de la Meuse, qui gère scientifiquement sept musées de France - deux départementaux (Musée Raymond Poincaré de Sampigny et Musée de la Bière de Stenay), et cinq municipaux par convention scientifique (Musée Jeanne d’Arc de Vaucouleurs, Musée de la Céramique et de l’Ivoire de Commercy, Musée d’Art sacré de Saint-Mihiel, Musée d’Argonne de Varennes-en-Argonne, Musée Jules Bastien-Lepage et de la Fortification de Montmédy ) – possède une base de données commune de gestion de toutes ces collections, ce qui représente plus de 80 000 notices, fruit du premier récolement décennal à ce jour finalisé.
Cet outil lui a permis de mettre en ligne sur son propre site internet et en parallèle sur la base Joconde, via la plateforme ouverte du patrimoine (POP) en 2022, un certain nombre de notices parmi les œuvres muséales les plus représentatives, mise en ligne qui se poursuivra par des versements plus importants dans les années à venir. »
« La routine Joconde » : des versements réguliers
Joconde accueille les collections des musées de France au gré de leur étude au sein des musées. La publication sur le catalogue est l’aboutissement naturel d’un travail qui démarre par l’identification de l’œuvre - son inscription à l'inventaire - et s’enrichit au rythme de la vie des collections (récolement, exposition, restauration, recherche, etc.). Ainsi, certains musées optent pour des versements réguliers de notices et d’images qui reflètent l’amélioration des données au long cours ainsi qu’un travail scientifique, coordonné et partagé.
Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon
« Alors que le musée de Besançon est un musée des beaux-arts et d’archéologie, les bases de données documentaires de ces collections avaient initialement été créées séparément. Cette situation un peu incongrue, génératrice parfois de doublons, d’erreurs et surtout d’une grande hétérogénéité dans la manière dont étaient renseignées les fiches documentaires, a pris fin en 2021, avec la fusion des deux bases en une seule. En amont de ce projet de fusion, il a donc fallu que les équipes en charge des collections d’archéologie et de beaux-arts mettent en place une charte de saisie à usage interne à appliquer systématiquement, non seulement pour les nouvelles fiches d’inventaire saisies, mais pour la correction et l’harmonisation des fiches déjà existantes. De nouvelles formations à l’intention de tous les utilisateurs de la base de données ont également été mises en place, pour les sensibiliser notamment à la nécessité de suivre précisément les règles établies, afin de favoriser les imports dans Joconde, via la plateforme ouverte du patrimoine (POP).
Dès lors, le musée a pris le parti de consacrer un temps important et surtout régulier à ces tâches de correction et d’harmonisation des fiches : en général deux jours par semaine pour l’archéologie, une à deux journées pour les beaux-arts. L’instauration du télétravail a, en l’occurrence, favorisé cette « sacralisation » d’un temps hebdomadaire exclusivement dédié à la base de données. Ce planning peut évidemment être modifié, de manière ponctuelle, en fonction des besoins du service et de l’actualité du musée (expositions en préparation par exemple) et certains mois sont plus propices à préparer des exports que d’autres, mais globalement un rythme s’est installé et de plus en plus, les différentes actions de la conservation prennent en considération la perspective, en bout de chaîne, des versements vers Joconde sur POP.
Les choix d’exports s’articulent donc autour de la vie du musée et des événements phares qui rythment la vie de ses collections : les nouvelles acquisitions (fouilles de la nécropole mérovingienne de Saint-Vit ; fouilles de la Zac Pasteur de Besançon ; don de l’épée de Queutrey ; acquisitions d’un tableau de Simon Vouet, versement prochainement d’une collection d’estampes reçue en don en 2020, etc.) ; les transferts de propriété de l’Etat (vases grecs et étrusques de la collection Campana ; collections égyptiennes ; nombreuses œuvres déposées au XIXe siècle ; dépôts anciens de Sèvres) ; l’avancement du récolement (objets lapidaires de l’Ile de Cos ; collections de silex de Mauritanie ; objets et œuvres exposés dans le parcours permanent ; pour l’année à venir, collections d’art décoratif) ; les publications récentes qui ont permis une avancée des recherches sur nos collections (catalogue raisonné des peintures italiennes) ; les expositions qui génèrent également des mises à jour scientifiques et des restaurations d’œuvres…
Le but en cette année 2023 est de définir plus en amont encore et de manière concertée avec toute l’équipe de conservation les choix d’export et de mise en valeur de nos collections sur POP. La richesse de celles-ci, qu’elles soient d’archéologie, de beaux-arts, d’art graphique, d’ethnologie, laissent encore entrevoir une multitude d’objets à valoriser dans les années à venir. »
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Baud, Le Carton voyageur, musée de la carte postale
« Conscient de devoir valoriser ses collections au-delà de ses murs et par le biais d’outils informatiques, le Musée de la carte postale s’inscrit depuis déjà de nombreuses années dans une politique de valorisation de ses collections à travers sa propre base de données mais aussi d’autres bases telles que le Moteur collection ou Bretania. C’est pourquoi, l’équipe a souhaité intégrer dans son fonctionnement le versement de notices sur la plateforme POP.
En effet, chaque mois le musée intègre une cinquantaine de cartes postales. Pour faciliter les versements, le choix a été fait de suivre les numéros d’inventaire et non de faire un choix dans l’ensemble de nos collections ainsi que de préférer la régularité à la quantité. Un seul agent s’occupe de la mise en ligne ; ainsi il a été formé par l’équipe qui chapeaute le catalogue collectif des Musées de France. Cette dernière a ainsi un seul interlocuteur qui peut échanger sur les difficultés rencontrées.
Cette diffusion par le biais de la plateforme POP a été valorisée auprès du grand public à travers des articles sur les réseaux sociaux mais aussi dans les journaux, toujours dans l’idée de faciliter l’accès à nos collections et de nous permettre de rayonner plus largement. »
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« Joconde, le retour » : une reprise significative des versements
Joconde fut pionnière sur Internet avec une mise en ligne des notices des musées de France dès 1995. Certains musées ont fait partie de l’aventure dès le départ et ont ensuite focalisé leurs efforts sur d’autres priorités. La nécessité pour les musées de diffuser très largement leurs collections a été mise en lumière par la crise sanitaire ou par le recadrage de leur stratégie culturelle. Joconde est une façon de rendre visibles les collections par tous, tout le temps et d’inviter à les découvrir au sein du musée. Ainsi, certains musées se sont emparé à nouveau de cette solution à leur disposition.
Tapisserie de Bayeux - MAHB musée d'art et d'histoire Baron Gérard
« Depuis 2014, le musée de Tapisserie de Bayeux- musée historique Baron Gérard avait interrompu les versements sur le catalogue collectif des musées de France. Certains éléments ont motivé la reprise des versements en 2022 sur POP.
Après la crise sanitaire qui a débuté en 2020, les musées de Bayeux, à l'instar de nombreux établissements culturels, ont souhaité diffuser leurs collections sur internet. Parallèlement à la mise en place d'outils numériques comme une visite 3D du musée, il a été décidé de relancer les versements sur la base de données Joconde afin de pouvoir massivement diffuser nos données et faire connaitre nos collections.
Cela correspond également à une volonté de présenter les enrichissements de ces dernières années tout en soulignant le rôle important des partenaires institutionnels dans ces nouvelles acquisitions.
Des priorités ont été définies. En premier, ce sont les fiches des acquisitions faites ces dix dernières années qui ont été versées. Ensuite, nous avons fait le choix de diffuser les œuvres et objets visibles dans le parcours du visiteur.
Enfin, selon les conseils des administratrices de la base Joconde et afin de pallier l'absence d'outil export Joconde dans notre propre base de données, il a été décidé de faire des versements d’œuvres de nature similaire, en premier lieu les fiches liées aux œuvres picturales. Viendront ensuite les œuvres graphiques puis les objets et œuvres liées à d'autres domaines : archéologie, céramique, dentelle, mobilier, ce qui constitue la suite du travail à mener pour 2023 et les prochaines années. »
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Musée d’art et d’histoire de Dreux
« Impulsée par la réalisation en 2022 de son premier Projet scientifique et culturel, la nouvelle dynamique de numérisation et de publication des collections du musée d’art et d’histoire de Dreux a pour objectif de renforcer la visibilité et l’accessibilité des collections.
Dans l’objectif de proposer un contenu complet et de qualité, la priorité a été mise sur les biens récolés ou présentés lors de l’exposition temporaire annuelle. Les recherches documentaires et les prises de vues réalisées pour l’exposition et les campagnes de récolement permettent ainsi d’enrichir les notices versées.
Effectuée en 2022, la première campagne de récolement bénéficiant d’un versement de notices sur Joconde porte sur un trésor monétaire romain. Une charte de saisie a été rédigée afin d’améliorer l'efficacité du travail des agents du musée intervenant sur la base de gestion des collections et d’assurer l'homogénéité des informations. En collaboration avec le Musée municipal de Meung-sur-Loire, qui procède également à la numérisation de son fonds monétaire, une notice type pouvant être dupliquée et ajustée pour l’ensemble des monnaies du trésor a été élaborée. Les dix premières notices ont ensuite été soumises avant leur publication au bureau de la diffusion numérique des collections du Service des musées de France pour vérifier leur conformité aux normes de la base Joconde. Sur le modèle, ce sont 2 584 notices monétaires qui ont été mises en ligne via la Plateforme ouverte du patrimoine (POP), rendant visible à un large public un ensemble archéologique complexe actuellement conservé au sein des réserves du musée. »
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« Joconde, toujours vivante » : l'actualisation des notices et des images
Les données de Joconde, pour certains établissements, ont été intégrées il y a plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années. Il s’avère donc nécessaire d’actualiser les notices avec les nouvelles informations sur les collections et de renouveler la couverture photographique qui les illustre, afin de mieux refléter la réalité des collections. C’est une activité importante des musées qui participent au catalogue et qui contribuent ainsi à l’amélioration permanente des contenus proposés.
Muséum d'histoire naturelle de Rouen
La publication d’une trentaine de notices avait été réalisée en 2006, sans suite à l’époque. Plusieurs éléments nous ont motivé à reprendre dernièrement les versements : l'évolution de notre outil de gestion de collections en 2021 - beaucoup plus ergonomique avec un versement vers Joconde très simple, un fort enrichissement des notices dans la base depuis deux-trois ans ainsi que des photographies de meilleure qualité grâce à notre photographe à demeure depuis 2016. Tout cela enrichit la matière à mettre en ligne et rend l’opération beaucoup plus facile.
Il faut aussi souligner que le muséum de Rouen, comme le musée des Antiquités, dans le cadre du vaste projet de rénovation dénommé Beauvoine, fermera ses portes en 2025 jusqu’à la réouverture du nouveau grand musée, prévue en 2028. Ceci implique un immense chantier de collections déjà en cours. Cela nous permet d’approfondir la connaissance de nos collections, et donc de mieux les faire connaitre au public. La volonté est forte de rendre visibles nos collections en ligne, notamment car cela contribuera à les faire vivre durant la fermeture du musée.
Nous avons défini un calendrier de versement en priorisant l’enrichissement des données sur les biens ayant fait l’objet de restaurations récentes (cires anatomiques, poupées japonaises et indiennes) ou encore les collections d'ethnologie ayant fait partie de campagnes photographiques dernièrement. Ces éléments ont donné des axes forts pour une mise à jour des fiches déjà existantes sur POP.
Pour 2023, nous allons continuer sur notre lancée, en essayant de verser tous les mois plusieurs notices. Les priorités de l'année sont : les objets restaurés dans l'année (par exemple, une collection de modèles pédagogiques), les acquisitions des dix dernières années en ethnologie, les biens constatés manquants à l’issue du récolement, ainsi que nos "chefs d'œuvres", inclus dans notre plan de sauvegarde des biens culturels.
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Musée de Grenoble
« Présent depuis plusieurs années dans la base Joconde, le musée de Grenoble a décidé en 2022 d’actualiser le contenu de ses notices : enrichissements bibliographiques, liste des expositions et surtout lien vers leur collection en ligne sur l’outil de publication du réseau Videomuseum.
Le musée a fait appel à Videomuseum pour les accompagner dans cette mise à jour dans la mesure où un export de données spécifique pour Joconde est possible à partir de leur logiciel de gestion de collection Gcoll. L'export Gcoll pour Joconde a été retravaillé en collaboration avec le Bureau de la diffusion numérique des collections pour inclure les récentes évolutions de normalisation des saisies (notamment des noms d’auteurs).
Le nouvel export Gcoll pour Joconde se fait désormais au format .csv, qui permet une relecture aisée sous forme de tableur, et d’éventuelles corrections en amont du versement.
En termes de méthodologie, le choix a été fait de remplacer l’intégralité des notices Joconde des œuvres du musée de Grenoble plutôt que de simplement mettre à jour les notices existantes. En effet, le versement étant ancien, le référencement des notices était parfois incorrect, rendant la mise à jour hasardeuse. Une fois l’export des données depuis Gcoll réalisé, le versement a été effectué dans un premier temps dans la base test Joconde de la Plateforme ouverte du patrimoine (POP). Après relecture des données par le musée, il a été procédé au versement définitif en production.
Ce versement de près de 3900 notices sera complété en 2023 avec les collections archéologiques, notamment la collection égyptienne. »
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