Sécurité et sûreté
Conserver veut dire tout d’abord assurer la sécurité et la sûreté des œuvres en les protégeant contre le vol, les dégâts des eaux, les incendies… Les conditions à remplir combinent moyens techniques et humains : systèmes d’alerte, formation des agents, inventaire systématique des collections avec marquage, etc.
L'identification et la numérisation des collections constitue également un moyen de lutte contre le trafic des biens culturels, dans la mesure ou l’identification précise des œuvres est un gage supplémentaire pour empêcher leur revente et permettre de les retrouver.
Le catalogue des biens manquants, obligatoire depuis la note circulaire du 4 mai 2016 relative à la méthodologie du récolement des ensembles dits indénombrables et aux opérations de post-récolement des collections des musées de France, permet de rechercher les biens non retrouvés et pouvant être revendiqués à tout moment s'ils réapparaissent.
Conservation préventive
Conserver veut aussi dire préserver les œuvres contre l’action du temps et de certains agents de dégradation. On ne conserve pas dans les mêmes conditions une tapisserie, un bronze, une peinture… Des règles précises de conservation et de présentation s’appliquent à chaque nature de matériau. C’est le domaine de la conservation préventive qui peut être définie comme la somme des contrôles et des actions sur l’environnement physique, chimique et humain des collections, permettant de prolonger la vie des objets sans intervenir directement sur eux.
De nombreux paramètres doivent être pris en compte pour une conservation optimale des œuvres. Un éclairage trop intense, ou un degré hygrométrique inapproprié, par exemple, constituent des menaces majeures pour certaines catégories d’objets. Outre les conditions climatiques, le contexte environnemental (pollution), logistique (transport) et de sécurité jouent également un rôle.
Aussi, des 121 millions de pièces que comprennent les collections de musées de France, une partie seulement est exposée au public. La majorité est conservée dans les réserves, pour des raisons qui ne tiennent pas au seul manque d’espace. La fragilité de certains matériaux (papiers, textiles, végétaux, plumes…) interdit de les présenter de façon permanente. Certains de ces fonds bénéficient donc prioritairement d’opérations de numérisation, afin de les rendre accessibles virtuellement.
Une réserve muséographique n’est pas un simple lieu de stockage. Il s’agit d’un outil scientifique indispensable, dédié à la conservation, à l’étude et à la gestion des collections. L’Etat pose désormais comme condition préalable à son soutien aux projets de rénovation ou de construction de musées, qu’un volet soit consacré aux réserves et à la conservation préventive des collections. En outre, un nombre croissant d’établissements fait le choix de réserves mutualisées [ lien vers Table ronde : les réserves mutualisées ].
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