L’exposition "Qalqalah : plus d’une langue"  présentée au Centre régional d’art contemporain de Sète réunit des vidéos, photographies, sculptures, installations sonores et graphiques qui se font l’écho de langues multiples, hybrides, acquises au hasard de migrations familiales, d’exils personnels ou de rencontres déracinées.

Langues maternelles, secondaires, adoptives, migrantes, perdues, imposées, vulgaires, mineures, inventées, piratées, contaminées… Comment (se) parle-t-on en plus d’une langue, en plus d’un alphabet ? Comment écoute-t-on, depuis l’endroit et la langue dans lesquels on se trouve ? La plupart des artistes invité·e·s placent les modalités de publication, de circulation et de réception des œuvres au cœur de leur travail. Opérations de traduction, de translittération, de réécriture, d’archivage, de réédition, de publication, de montage, voire de moulage ou de karaoké, apparaissent comme autant de tentatives pour donner à voir et à entendre des histoires qui, parfois, se dérobent. Au-delà d’une approche linguistique, il s’agit bien d’ouvrir un espace où déployer des récits pluriels et des témoignages hétérogènes.

Lawrence Abu Hamdan, Conflicted Phonemes, 2012. Courtesy de l’artiste et Galerie Mor Charpentier © Marc Domage

Trois langues - le français, l’arabe et l’anglais – se retrouvent dans l’exposition, chacune porteuse d’enjeux politiques, historiques et poétiques qui s’entrecroisent et se répondent. L’exposition est ainsi traversée de signes et de voix, rappelant que toutes les langues sont inséparables des corps qui parlent et écoutent, pour reprendre les mots de l’écrivain et chercheur marocain Abdelfattah Kilito.

Serena Lee, Second Tongues, 2019. Vidéo. Courtesy de l’artiste

Avec : Lawrence Abu HamdanSophia Al MariaMounira Al SolhNoureddine EzarrafFehras Publishing Practices, Benoît GrimaltWiame HaddadVir Andres Hera, institute for incongruous translation (Natascha Sadr Haghighian et Ashkan Sepahvand) avec Can Altay, Serena Lee, Scriptings #47 : Man schenkt keinen Hund, Ceel Mogami de HaasSara Ouhaddou, Temporary Art Platform (Works on Paper).

Commissaires invitées : Virginie Bobin et Victorine Grateloup, co-fondatrices de l'association Qalqalah. Virginie Bobin est également doctorante à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne, et Victorine Grateloup, curatrice et enseignante à Paris I Panthéon-Sorbonne.

À propos de Qalqalah

Qalqalah  est une association à but non-lucratif fondée par Virginie Bobin et Victorine Grataloup en automne 2018. Qalqalah a comme objectif la création d’une plateforme d’échanges artistiques, de recherche et de traduction, sous la forme d’un espace éditorial en ligne ainsi que d’événements, d’ateliers et de conversations. Elle rassemble des artistes, théoricien·ne·s et chercheur·e·s internationaux·nales engagé·e·s dans l’articulation de problématiques artistiques, politiques et sociales, et particulièrement concerné·e·s par les enjeux liés à la traduction et aux interactions entre trois langues et deux alphabets, le français, l’arabe et l’anglais.

La plateforme éditoriale en ligne Qalqalah reçoit le soutien du centre national des arts plastiques.

Exposition ouverte du 15 juin au 6 septembre 2020. Centre régional d’art contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, 26 Quai Aspirant Herber - 34200 Sète. Tél.: 04 67 74 94 37. Ouverture tous les jours sauf le mardi de 12h30 à 19h, saemdi et dimanche de 14h à 19h.