1.1221 - Paul Arène
Saint-Barnabé, à l'ouest du 12e arrondissement
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 1221, p 30. 2005
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Cité Paul Arène
place Caire, quartier Saint Barnabé 13012
Lambert 3 : latitude 3.08277 ; longitude 43.3026
Accès : métro n° 1 : Cinq Avenues et Chartreux
bus 8 : Chartreux - Saint-Julien, bus 10 : Cinq Avenues - Les Caillols
propriétaire : Marseille Habitat, 10 rue Sainte-Barbe, 13001
programme : Groupe d'habitations de 123 logements LOGECO.
Maître d'ouvrage : SA Marseillaise de Développement du Logement, Filiale de la SCIC.
Ensemble de 4 immeubles, jardin.
dates, auteurs : Permis de Construire 1962, livraison 1964.
Max Graveleau et Jean Nogaro, architectes.
Entreprise, Société Marseillaise de Travaux, Zographos.
site : Noyau villageois de Saint-Barnabé, place de l'église. Cultures maraîchères, canaux. Altitude 76,00 m pente douce vers le sud. Secteur d'habitation, opération disjointe sur le Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Plan ouvert, barrettes et tour liées entre elles par galeries, aménagements paysagés, sculpture. Épannelage : barres R+4, tour R+11.
bâti : Ossature poteaux en béton armé, remplissage parpaings creux et contre cloison. Soubassement en pierre, appareillage cyclopéen. Bon état général. Réhabilitation 1985.
cf. notice : 1033 - Sainte-Geneviève
sources : AD : 2071 W 19 (53.816), 165 W 633, 797
Revue Marseille n° 58, mars 19650
Contexte :
L'ensemble Paul Arène est contigu à la place Caire, au centre de Saint-Barnabé. Les terrains Richaud étaient occupés par des cultures maraîchères, avec une cressonnière alimentée par une source en partie haute du terrain qui sera d'ailleurs un problème lors du chantier. Ces activités horticoles soumises à la pression foncière et aux décisions de rénovation des centres urbains vont disparaître peu à peu au cours des années soixante et la campagne marseillaise avec elles. La Société Immobilière de la Caisse des Dépôts est présente sur le front de la rénovation urbaine grâce à son organisation pour les opérations complexes.
Description :
La proximité de la place Caire, à la fois très urbaine, mais aussi villageoise, avec son ouverture vers le sud, protégée par une belle frondaison de platanes abritant des jeux de boules, montre la réussite de cet ensemble qui par sa plastique et son échelle poursuit avec une certaine fortune le tissu continu de Saint-Barnabé.
Bien que figurant dans un secteur d'opération disjointe au Plan Directeur d'Urbanisme de 1949, la continuité du tissu urbain reste très présente dans les noyaux villageois. Le projet est composé d'une tour et de quatre petites barres de quatre étages.
La continuité est assurée par les aménagements extérieurs, notamment le réseau de circulation piéton à l'abri de galeries portées par d'élégants poteaux coniques en béton. Celles-ci ménagent des liaisons bâties mais aussi un prolongement du circuit piéton, dissocié du stationnement automobile.
Les galeries déterminent aussi une échelle visuelle piétonne, proche, soulignée par les soubassements de pierres en appareil cyclopéen très rugueuses. Abrité sous les auvents de béton, l'œil ne peut apprécier la pleine hauteur des bâtiments.
Les galeries forment une sorte de compartimentage de l'espace dont les parties sont attribuées aux voitures, aux arbres, aux jardins. Mais aussi à l'eau de la source conduite par un canal aux formes libres, retenue dans un bassin orné d'une sculpture ou encore passant sous un pontet.
Tour et barres sont orientées, avec des logements traversants. On reste dans une forme urbaine avec l'agencement de l'équerre, et la recherche de la transparence d'un portique traité avec jarrets de poutres. Cette forme s'appuie également sur une tour et une barre qui ne négligent ni les bonnes expositions ni la qualité de l'architecture urbaine. Ainsi les pignons aveugles, sorte de paradigme de l'architecture de série, sont ici pratiquement inexistants.
Bien que le système constructif soit des plus courants, les façades jouent sur une certaine épaisseur avec des différences de nus, laissant affleurer les têtes de voiles, les appuis de baies.
Enfin pour revenir sur ces soubassements de pierre en appareil cyclopéen, on doit noter que ce traitement sera reproché à l'architecte lors de la demande de dérogation pour la tour.
Construits grâce aux financements de logements économiques et familiaux, le groupe d'habitation est passé aujourd'hui dans le domaine concurrentiel.
Auteur :
Max Graveleau,
né en 1920, Prix Chedanne et diplômé en 1945, s'associe à André Malrait en 1970.
Il est lauréat du concours international d'aménagement d'Alep en 1945.
Dans le domaine du logement, on lui doit :
1957, 120 logements pour la CCI Traverse Bernabo, Marseille, 15e,
1958, 611 logements pour les Castors, parc des vieux Cyprès, Marseille, 13e,
1961, 339 logements pour l'OPHLM de Marseille, Sainte-Geneviève, 10e,
1964, 123 logements pour la SAMDEL à Saint-Barnabé, Marseille, 12e, puis 330 logements pour la ville de Salon,
1969, 111 logements pour la LOGIREM Valmont, Marseille, 13e,
1975, 250 chambres pour la SONACOTRA, rue P. Lecca, Marseille, 3e,
1976, 688 logements pour la LOGIREM à Port-de-Bouc.
Il travaille pour EDF pour des cités d'hébergements de grands chantiers, des usines hydrauliques, thermiques et nucléaires.
Il réalise le couvent des Capucins à Marseille.
Pour la Résidence Paul Arène, il est associé à J. Nogaro, né en 1924, diplômé en 1955 et polytechnicien.
Fichiers associés :
- Carte du 12e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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