Le château de Bussy-Rabutin, classé au titre des monuments historiques, a bénéficié d’un vaste plan de restauration de 2019 à 2023. L’aile Sarcus, encore jamais ouverte au public, a été inaugurée le 4 avril 2023, et permet aujourd’hui aux visiteurs de découvrir un nouveau parcours de visite. Le château de style Renaissance et son jardin, reflet de la richesse patrimoniale de la Bourgogne-Franche-Comté, constituent une destination touristique prisée au niveau départemental, comme régional.

Le château de Bussy-Rabutin

Ce château médiéval a été construit au XIVe siècle, transformé à la Renaissance, puis aménagé par Roger de Rabutin au XVIIe siècle. À la fois militaire, courtisan et écrivain, il a été chassé de la cour pour avoir dévoilé les galanteries et travers des grands de son temps dans un ouvrage intitulé «L'histoire amoureuse des Gaules». Il a été ensuite sauvé de la ruine par le comte de Sarcus dans les années 1830. Au XIXe siècle, les propriétaires successifs du château, Jacques Dorneau (entre 1820 et 1832), puis le comte de Sarcus (de 1835 à 1875) aménagent l’aile Sarcus (aile nord-est), en la décorant et la meublant.

La restauration de l’aile Sarcus

Grâce aux fonds versés par l’Etat dans le cadre notamment du plan de relance du gouvernement, à l’appui de la Mission Patrimoine et avec l’apport du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, le centre des monuments nationaux (CMN) a entrepris un important chantier de restauration de l’aile Sarcus. Sous la maitrise d’œuvre de Martin Bacot, architecte en chef des monuments historiques, les appartements et pièces de services, déjà réaménagées au XIXe siècle, ont pu bénéficier d’une restauration complète. Menuisiers, peintres, maçons, électriciens… Une dizaine de corps de métiers se sont relayés durant cinq ans pour redonner à cette partie du château son âme d’origine et offrir pour la première fois au public la possibilité de visiter l’aile Sarcus.

L’aile Sarcus comprend au rez-de-chaussée un vestibule, une salle à manger, un salon, un boudoir, ainsi que des pièces destinées à la domesticité, cuisine, office, fruitier, ainsi qu’une pièce de bains. Nous retrouvons également un salon, deux chambres et une bibliothèque. Grâce aux inventaires descriptifs et aux représentations peintes ou gravées d’espaces équivalents, le CMN a cherché à recréer un espace aussi authentique que possible. Ainsi, le décor des murs, des textiles, le mobilier et les objets permettent aux pièces de prendre vie, notamment grâce aux luminaires et aux petits objets. Les collections anciennes du château ont été redéployées, et sont venues s’ajouter aux généreux dépôts du Mobilier national de plus d’une quarantaine d’œuvres.

Les joints et enduits de la galerie extérieure ont été restaurés à l’identique. Les volumes originels des appartements du rez-de-chaussée ont été restitués.

Le contrôle scientifique et technique des travaux sur ce monument classé a été assuré par la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne-Franche-Comté.

Un nouveau parcours de visite

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Cette restauration permet d’augmenter le circuit de visite du château de Bussy-Rabutin. En visitant cette partie du château, le public découvre une nouvelle dimension thématique et chronologique. Elle met en évidence l’évolution de l’articulation des espaces, des usages et du confort entre le XVIIe et le XIXe siècle. Afin de favoriser la compréhension des différentes pièces, une nouvelle médiation a été pensée dans l’ensemble du château.

Cette restauration a également amélioré l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite avec la mise en place d’un ascenseur. Les visiteurs malvoyants et non-voyants peuvent profiter de dispositifs tactiles et l’ensemble des outils de médiation est traduit en langue des signes.

À visiter !

Cette restauration offre au château une seconde jeunesse, et lui permet de mettre en lumière les habitudes et modes de vie de cette époque. Du 1e avril au 31 mai 2023, vous pourrez également découvrir l’exposition « Châteaux fantastiques » de Dimitri de Larocque Latour. L’artiste présente une quarantaine de ses clichés à la croisée du fantastique et de l’histoire dans les nouveaux espaces d’exposition. En pénétrant dans l’aile Sarcus et les salles de la tour Renaissance, les visiteurs embarquent pour un voyage onirique dans la France des druides et des fées.