12.Etrembières (Haute-Savoie) : église Notre-Dame-de-la-Paix
L'église Notre-Dame-de-la-Paix d'Etrembières constitue un témoignage de grande qualité de l'aboutissement de la réflexion de Maurice Novarina autour de l'architecture religieuse au XXe siècle.
- 1963, 1967 -
inscription au titre des monuments historiques le 5 février 2021 de l’église ainsi que la parcelle sur laquelle elle se trouve.
© Florence de Peyronnet-Dryden DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
L’église Notre-Dame de la Paix se situe en face du Salève, en contrebas du téléphérique, au hameau du Pas de l’Echelle appartenant à la commune d’Etrembières. L’édifice est implanté en bordure de la RN 206 (rue Charles de Gaulle), une voie qui constitue aussi la frontière avec la Suisse.
La construction de l’église a été confiée en 1963 à l’architecte haut-savoyard Maurice Novarina (1907-2002), l’ouvrage a été terminé et consacré en 1967. L’église a été désacralisée en 2009. La commune d’Etrembières prévoit d’y installer l’espace culturel « Novarin’Art ».
La commande religieuse a constitué le fil rouge de la carrière de Novarina (bien qu’il ait conçu par ailleurs de nombreux ouvrages laïcs et publics) ; l’architecte a su refléter l’évolution de l’Eglise, en particulier des années Vatican II qui ont profondément transformé cette institution pour permettre une plus grande participation des fidèles, une ouverture sur les autres religions, un retour à la simplicité des formes mais aussi à une plus grande liberté d’expression. Ces principes se retrouvent à Etrembières de manière symbolique (intégration au paysage et ouverture sur celui-ci, utilisation de matériaux locaux, symbolisme de la toiture en forme de tente), tout autant que matérielle et structurelle (abandon de la structure traditionnelle de la nef avec chœur et transept, sobriété du mobilier, ajout de salles pour la vie paroissiale au sous-sol).
L’église, d’apparence très sobre, est construite en béton armé, bois, ardoise, marbre et métal. L’édifice est rectangulaire, sur une surface de 350 mètres carrés, avec un toit à quatre pans surmonté d’un clocher. Le toit est soutenu par quatre poteaux, et une fente vitrée sous tout son pourtour donne une impression de grande légèreté à cet ensemble. La déclivité de la pente sur laquelle l’édifice est situé a permis d’ajouter un sous-sol qui abrite diverses salles paroissiales, sur une surface de 270 mètres carrés. A l’origine les abords étaient peu bâtis, inscrivant l’église de manière exemplaire dans son environnement ; des constructions nouvelles l’entourent à présent.
Le rez-de-chaussée abrite la nef. La lumière naturelle y pénètre abondamment par la large fente périphérique qui offre une vue sur la montagne du Salève. Le plafond est en lames de bois du pays. Le sol est en ardoises à l’instar de la couverture. L’estrade de l’autel est en marbre noir, où se trouvait autrefois l’autel, tourné vers les fidèles selon les nouveaux principes de la célébration de la messe. Le mobilier a été entièrement conçu par Novarina, une partie cependant n’est plus dans l’église. Le sous-sol, auquel on accède par deux escaliers du côté de l’autel, est bordé de murs en alvéoles de béton armé permettant à la lumière d’entrer à flots.
Appartenant à la dernière période de création religieuse de Novarina, l’église du Pas de l’Echelle montre l’aboutissement de sa réflexion dans toute sa sobriété.
Partager la page