2.Chalmazel-Jeansagnière (Loire) : église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste de Chalmazel-Jeansagnière est comme l'écrin d'une composition originale et complète de Théodore Hanssen et, par le choix des coloris et de l'emplacement des vitraux.
- église 1881, clocher 1936, décors peints 1921, vitraux 1942-1944 -
inscription au titre des monuments historiques le 13 avril 2021 de l’église en totalité.
Ancienne protection : inscription au titre des objets mobiliers des vitraux de Hansen le 3 septembre 1981.
© J. BOULON DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
L'église située en centre bourg, non loin du château, fut reconstruite en 1881, sous l'influence du nouveau curé venu de Lyon, et du maire qui étaient tombés d'accord quant aux contraintes. La réorientation du plan classique est-ouest par un plan axé sud-nord n'étant pas une décision anodine.
La nouvelle église Saint-Jean-Baptiste est un ouvrage réalisé par Charles-Marie Franchet, architecte lyonnais. La consécration solennelle a lieu en septembre 1883. Malheureusement, les prêts des travaux ne sont toujours pas remboursés en 1885 et la commune eut du mal à faire face, ainsi que la fabrique. La construction d'un clocher et la décoration intérieure sont reportées. La décoration n'est réalisée qu'en 1921 par Maxime et Lucien Carabin d'Avignon. En 1936, le curé Léon Noyer (1891-1955) relance le projet du clocher avec une nouvelle souscription.
A l'intérieur de l'église, 17 vitraux qui éclairent le bâtiment sont l’œuvre de Théodore-Gérard Hanssen (1885-1957), plasticien et maître verrier d'origine belge. Ce projet est issu de l'amitié entre l'artiste et le curé du village, Léon Noyer, amitié née dans les tranchées de la Grande Guerre. Hanssen aurait alors promis à son ami de venir réaliser les vitraux de l'église de sa première affectation. La promesse fut tenue entre 1942 et 1944. La production des verres de ces vitraux est issue des ateliers de la verrerie de Saint-Just dans la Loire. La vie du Christ est illustrée en parallèle avec celle de Saint-Jean-Baptiste, les deux destins évoluent dans les vitraux de la nef depuis la gauche du chœur dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Dans le chœur les vitraux des baies représentent le Christ en majesté entouré par la moisson (son corps) et la vigne (son sang). Au-dessus de la porte d'entrée l'agnus dei orne le tympan et au-dessus, un triptyque représente les vertus chrétiennes.
Théodore Hanssen s'associe, entre 1925 et 1940, à l'atelier Barillet et Le Chevalier de Paris, célèbres maîtres verriers dans la mouvance du renouveau de l'art sacré. Ils travaillent ensemble sur de nombreux chantiers dont celui du Sacré-cœur à Paris. Hanssen laissera sa marque dans de nombreuses églises du Roannais, il travaillera avec les ateliers de St Just, Thomas, Paquier-Sarrazin. Les verres sont colorés dans la masse à la cuisson et les vitraux sont en excellent état sanitaire. L'église bien que d'excellente facture ne présenterait à elle seule guère d'originalité si elle n'était pas l'écrin de cette composition.
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