À l’occasion de la 39e édition des Journées européennes du patrimoine, la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) de Nouvelle-Aquitaine met en lumière les patrimoines emblématiques de la région et vous emmène à la découverte du makhila, bâton de marche traditionnel du Pays basque.


Dans le petit village de Larressore, latelier Ainciart-Bergara fabrique des makhilas depuis sept générations. Ce bâton de marche traditionnel, réalisé à la main par des artisans d’art, est aujourd’hui un symbole du savoir-faire français distingué par l’UNESCO au titre des métiers rares.

La fabrication du makhila, un art ancestral emblématique de la culture basque

Depuis plusieurs siècles, le « makhila » accompagne les marcheurs basques dans leurs déplacements. Son pommeau dévissable dissimule une pointe aiguisée finement travaillée qui permettait de se défendre ou de dissuader les éventuels brigands à l’époque où le transport de marchandises se faisait majoritairement à pied. Aujourd’hui, si la portée symbolique demeure, le makhila se veut plus un objet d’art, héritier de la tradition, particulièrement précieux par la rareté de sa fabrication.

Au savoir-faire ancestral nécessaire à sa bonne conception, s’ajoute une donnée irréductible et impérieuse : le temps. Au cœur des greniers de l’atelier Ainciart-Bergara, sèche le bois de néflier sauvage, choisi pour sa solidité et sa résistance au temps. Près de 15 années lui sont nécessaires avant de pouvoir être travaillé. S’ensuit alors un travail de plusieurs dizaines d’heures, où viennent se mêler quelques secrets de fabrication, transmis de génération en génération et fièrement conservés, comme celui de la coloration du bois.

« Le temps ne respecte pas ce qui se fait sans lui », souligne Xavier Retegui, maître-d’art qui collabore depuis plus de trente ans au sein de l’atelier. Cette devise témoigne de la persévérance mise en œuvre dans la réalisation d’un makhila, tout autant qu’elle rend compte de la volonté des artisans d’inscrire ce savoir-faire dans la durée.

La fabrication du makhila, un art ancestral emblématique de la culture basque

Un patrimoine durable par excellence

La formation des artisans interroge la continuité des savoir-faire. En formant les apprentis aux métiers d’excellence, non délocalisables, en participant au rayonnement touristique et économique du territoire basque et en honorant des techniques traditionnelles, les acteurs de la fabrication du makhila, à l’instar de Xavier Retegui et de ses compagnons de l’atelier Ainciart-Bergara, se mobilisent pour un avenir durable de leur patrimoine.

Transmettre ce savoir-faire, c’est en faire un patrimoine vivant.

En 2019, la distinction de « maître d’art » est ainsi décernée par le ministère de la Culture à Xavier Retegui. Au-delà de la reconnaissance honorifique de son travail, cette récompense rare vise aussi à soutenir le processus de formation des générations futures, auquel participe Liza Bergara, représentante de la septième génération de la famille Ainciart-Bergara, qui exercera à son tour et formera les artisans de demain.