Le Crédac, du 13 septembre au 15 décembre 2019

Le Crédac, Centre d’art contemporain d’Ivry, présente Sarah Tritz, J’aime le rose pâle et les femmes ingrates. L'artiste imagine une exposition personnelle dans laquelle ses nouvelles productions dialoguent avec les œuvres de 29 artistes invité.e.s : Fabienne Audéoud, Alexandra Bircken, Valérie Blass, Benjamin Bonjour, Bruno Botella, Paul Bourdoncle, Anne Bourse, Stéphanie Cherpin, Claude Chevalier, Maria Corvocane, Morgan Courtois, Liz Craft, Nicole Eisenman, Eugène Engrand, Paul Hugues, Dorothy Iannone, Ana Jotta, Anne Kawala, Maria Lassnig, Alfred Leuzinger, Stephen Maas, Monica Majoli, Camila Oliveira Fairclough, Gerald Petit, Hélène Reimann, Alberto Savinio, Philipp Schöpke, Hassan Sharif, Maxime Thieffine. Du 13 septembre au 15 décembre 2019

Sarah Tritz, Le Train bleu, 2019 Carton, matériaux divers Courtesy de l’artiste © Adagp, Paris, 2019

le corps comme contenant

Sarah Tritz compose un parcours ayant pour fil conducteur le corps comme contenant, telle une boîte dont le langage serait l’un des principaux outils. Cette exposition relie ce qu’il est commun de percevoir comme deux formes de plaisirs distincts, alliés et inséparables : celui proprement érotique (le glamour) et le plaisir cognitif (la grammaire). Elle réunit ainsi des artistes dont les œuvres nous interpellent sans pudeur avec une physicalité indéniable tels la sculpture Me Princess de Liz Craft ou encore le double autoportrait Gehirstroeme (Courants du cerveau) - de Maria Lassnig, qui n’aura cessé de faire d’elle-même son sujet en évitant toute complaisance.

expo

Liz Craft, Me Princess, 2008 - 2013 Bronze peint. Centre national des arts plastiques ; FNAC 2018-0310 © droits réservés / Cnap / Crédit photo : Yves Chenot

dessins à vertu cathartique

Nombre de ces artistes ose incarner des pensées névrotiques, et démontre une réciprocité entre l’attitude de l’artiste au travail et ce qu’illustrent leurs œuvres. Sarah Tritz a choisi des créations d’art brut, empruntées aux collections du LaM (Lille Métropole musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut), qui donnent à voir la construction d’un cheminement mental.

Sarah Tritz, Le Cirque, 2019 Tempera sur carton Courtesy de l’artiste © Adagp, Paris, 2019

Ces dessins, à vertu cathartique, sont caractérisés par l’écriture, la symétrie, la clarté du contour des formes figurées. Ces motifs sont traités comme autant de données conceptuelles qui attestent de la force du langage, aussi insaisissable soit-il.

inspirée de la préciosité et de la fantaisie du mobilier Art déco

Au-delà des générations et des parcours des artistes, bruts et contemporain, Sarah Tritz compose un corpus éclectique, qui apparaît comme un réseau de connivences esthétiques, sans cloisonnement. Au fil de l’exposition, l’artiste présente en regard une série de nouvelles pièces envisagée comme une scène d’intérieur, mentale et domestique. Inspirée de la préciosité et de la fantaisie du mobilier Art déco, elle conçoit avec la complicité de savoir-faire artisanaux, un buffet aux atours anthropomorphes, dont les portes aux expressions stylisées et aux poignées en forme de vulve donnent accès à un certain théâtre intérieur. Réalisé en bronze, elle modèle un jardin-boîte telle la maquette d’un espace de projection, un jardin intérieur.

Dorothy Iannone, Lolita (série Movie People), 2009 Gouache. Centre national des arts plastiques ; FNAC 2016-0430 © droits réservés / Cnap / Crédit photo : Hans-Georg Gaul Courtesy Air de Paris, Paris

La théâtralité - depuis longtemps présente dans le travail de Sarah Tritz - s’exprime tant avec une famille de marionnettes acéphales à fil, cousues main, qu’avec un mini peep-show ou les Theater Computer, de modestes ordinateurs bricolés articulant des claviers aux alphabets inintelligibles, à des écrans recto-verso. L’artiste représente sur leurs « fenêtres » les démons et les désirs de personnages guidés par leurs besoins primitifs, sexuels et gourmands.

Eugène Engrand, Même le vent crie vengeance, avant 1973 Stylo à bille, craie grasse et crayon graphite sur papier Collection LaM, Lille Métropole musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut ; Donation de L’Aracine en 1999 ; 999.20.17. Photo : Philip Bernard

L’exposition bénéficie des prêts du Centre National des Arts Plastiques ; Centre Pompidou, Paris / Musée national d’art moderne - Centre de création industrielle ; LaM - Lille Métropole musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut ; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Des œuvres présentées dans l’exposition sont susceptibles de heurter la sensibilité de certains visiteurs, notamment du jeune public.

Repères et actualités

Née en 1980, Sarah Tritz est artiste, enseignante à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon entre 2014 et 2019, à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris à la rentrée 2019. À l’automne, les œuvres de Sarah Tritz seront présentes du 10 septembre au 26 octobre 2019 dans Le Fil d’alerte (cur. Claire Le Restif), l’exposition du 21e Prix Fondation d’entreprise Ricard, et du 16 octobre 2019 au 5 janvier 2020 dans l’exposition Futur, ancien, fugitif – une scène française (cur. Franck Balland, Daria de Beauvais, Adélaïde Blanc, Claire Moulène) au Palais de Tokyo.

Sarah Tritz, Dorothy (Theater Computer), 2019 Vue d’atelier / Carton, papier, crayon de couleur, corian Courtesy de l’artiste. © Adagp, Paris, 2019

Centre d’art contemporain d’intêret national Membre des réseaux TRAM et d.c.a, le Crédac reçoit le soutien de la Ville d’Ivry-sur-Seine, du ministère de la Culture - Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France, du Conseil départemental du Val-de-Marne et du Conseil régional d’Île-de-France.

Informations pratiques

Centre d’art contemporain d’Ivry - le Crédac La Manufacture des Œillets 1 place Pierre Gosnat, 94200 Ivry-sur-Seine. Tél : 01 49 60 25 06.Ouvert du mercredi au vendredi de 14h à 18h, le week-end de 14h à 19h (entrée libre)