Le 8 décembre 2021, une rencontre visant à présenter un accord-cadre inédit conclu entre la Drac Ile-de-France et l’AORIF, qui représente les bailleurs sociaux en Île-de-France, s’est tenue au musée d'art et d'histoire du Judaïsme (mahJ). Laurent Roturier, Directeur de la Drac Île-de-France et Jean-Luc Vidon, président de l’AORIF ont souligné le renforcement de ce partenariat, né il y a deux ans, qui se développe autour d’une thématique fondamentale : l’accès à la culture pour les habitants du logement social en Île-de-France.

 

Ce premier temps d’échanges permet de confirmer les partenariats qui ont été scellés entre les accords culturels et ceux de l’habitat social. Ces accords sont formalisés dans un accord-cadre pour la période allant jusqu’en 2023.

Laurent Roturier, Directeur de la Drac relève que : "Dans cet accord, la culture est plus qu’une compétence. Elle est une responsabilité partagée avec celles et ceux de bonne volonté qui veulent s’engager dans le champ de la culture. Je pense à votre organisme qui s’engage avec nous dans une logique de démocratisation culturelle de plus forte solidarité territoriale pour garantir à tous l’accès tout au long de leur vie à une offre culturelle d’une grande qualité."

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Laurent Roturier, Directeur de la Drac Île-de-France et Jean-Luc Vidon, président de l’AORIF

De magnifiques projets ont émergé de cette coopération

A Saint-Michel-sur-Orge en Essonne avec la création de ce lion, œuvre monumentale installée dans l'espace public.  A Villeneuve Saint-Georges dans le Val-de-Marne avec ces créations de marionnettes géantes et la Compagnie des grandes personnes. A Maurepas dans les Yvelines avec cette école éphémère de cinéma mise en place avec Idéal compagnie. Ces résidences artistiques sont de longues durées. Elles sont cofinancées par les bailleurs sociaux et la DRAC dans ces quartiers qui sont des quartiers prioritaires pour la politique de la ville en lien avec les partenaires de l’État, les préfectures et les collectivités.

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© résidence des Grandes Personnes

Le Directeur de la Drac met en exergue le rôle des bailleurs sociaux qui sont des partenaires essentiels dans le développement culturel sans qui la Drac ne pourrait pas agir : "Vous êtes des partenaires essentiels dans ce développement de l'action culturelle avec plusieurs dispositifs qui nous permettent d'agir ensemble. Votre rôle ne se limite pas à la production de logements. Vous intervenez sur le cadre de vie, sur le lien social et à ce titre l'AORIF joue un rôle éminemment actif dans le développement culturel de ces territoires. Trois millions de franciliens bénéficient de logement social et ont ce désir de participer comme nous tous malgré l'éloignement des lieux traditionnels d'accès à la culture." 

La structuration des relations de la Drac avec le réseau des bailleurs sociaux est apparue comme une condition indispensable pour le développement et le renforcement de l'action dans ces territoires bien que nous n'agissions pas tout seuls. "Le rôle des collectivités est essentiel. La culture n'appartient à personne, c'est une responsabilité partagée le plus largement possible" a souligné Laurent Roturier et de préciser : "Notre ambition est de contribuer à ce que cette politique commune continue à développer des projets artistiques et culturels au bénéfice de toute la population dans sa diversité. L'accord-cadre signé a pris l'engagement de conjuguer nos efforts et de structurer nos interventions avec tous. Nous allons continuer de développer des actions culturelles en priorité sur les territoires où il y a le plus de besoins. Mais l’État s'engage également à prendre en compte la diversité des territoires, à mieux articuler l’intervention institutionnelle et donc à agir en faveur de l'aménagement culturel du territoire et du développement culturel local. Il permettra une bien meilleure connaissance de ces actions, de favoriser les mises en relations entre les réseaux de la Drac, de l'AORIF et des organismes et de favoriser la coconstruction avec les habitants en s'appuyant sur les ressources des territoires. C'est un véritable enjeu à ce que les habitants et les acteurs locaux soient associés à l'élaboration des projets qui répondront ainsi aux besoins exprimés ou non exprimés."

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© AORIF

En termes de moyen :  en 2021, la déclination des engagements a permis à la Drac de mobiliser de l'ordre de 100 000 € pour soutenir les projets qui répondaient à ces objectifs.

"En 2022, je peux confirmer que grâce aux moyens que notre Ministre a obtenu au titre du projet de loi de finances 2022, nous pourrons renouveler cet effort, le reconduire en complément de ce que nous faisons également au titre de notre projet culture et lien social afin de renforcer encore l'action culturelle territorialisée." indique le Directeur régional des affaires culturelles.

Action en faveur des artistes et notamment les artistes plasticiens : poursuivre notre action commune

Les artistes et notamment les artistes plasticiens sont aujourd'hui les plus touchés par la situation sanitaire et "nous avons forcément envie de poursuivre notre action commune."

"Il ne peut pas y avoir de présence artistique sans artiste. Or les artistes ont aussi besoin de logements pour vivre, d'ateliers pour créer. La crise sanitaire que nous traversons, les conclusions que le rapport Racine avaient rendues en 2020 ont renouvelé notre regard sur le monde de la création et révélé une situation assez crue, assez cruelle même sur la situation des artistes et des créateurs et des auteurs notamment en Ile-de-France, en démontrant  aux yeux de tous la précarité, précarité accentuée par le contexte sanitaire" constate Laurent Roturier.

"S'il existe bien une politique ancienne du Ministère pour améliorer le parcours de la vie artistes, c'est bien également celle que nous mettons en place avec les bailleurs sociaux à travers ces attributions d'ateliers-logements pour des artistes visuels professionnels. Depuis ces accords, 850 ateliers-logements ont pu être attribués avec 42 bailleurs sociaux différents. Ce qui montre l'étendue de ce qui a été fait ensemble, et d'ajouter les 150 ateliers logements que les préfets gèrent dans le cadre des conventions d'APL".

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© AORIF

Deux objectifs de cette politique
  • Répondre à la demande des artistes
  • Faciliter l'installation d'artistes sur toute la région. Particulièrement dans les quartiers prioritaires afin que cette présence artistique contribue à favoriser la mixité sociale et favoriser l'émergence de projets artistiques et culturels au profit des habitants.
Rencontres DRAC-AORIF du 8 décembre 2021

Deux expériences présentées illustrent les liens entre cultures, arts et logement social