Monsieur le Président de la République, cher François Hollande,

Monsieur le Premier ministre, cher Laurent Fabius,

Messieurs les ministres, cher Pierre Joxe, cher Michel Charasse, cher Frédéric Mitterrand,

Monsieur le préfet,

Mesdames et messieurs les parlementaires,

Madame la Présidente de région, chère Marie-Guite Dufay,

Monsieur le Président du conseil départemental, cher François Sauvadet,

Monsieur le Maire, cher François Rebsamen,

Mesdames et messieurs les artistes,

Mesdames et messieurs les élus,

Mesdames et messieurs,

Chers amis,

 

Je suis particulièrement heureux d’être parmi vous aujourd’hui, pour la réouverture du musée des Beaux-Arts de Dijon.

Parce qu’à chaque fois qu’un musée rouvre, c’est une part de notre histoire que l’on réveille.

C’est une part de notre culture qui renaît.

C’est une part de notre pays qui revit.

Avec les ambitieux travaux que vous avez menés, pendant 10 ans, vous faites une fois de plus la démonstration que notre patrimoine est un patrimoine vivant.

Un patrimoine qui se régénère et se transforme.

Un patrimoine qui est fait des lignes de forces laissées par l’Histoire.

Mais aussi de gestes architecturaux qui se succèdent.

A ce titre, permettez-moi d’avoir une pensée pour Ieoh Ming Pei, figure incontournable de l’architecture mondiale qui nous a quittés hier. Il a su faire dialoguer des conceptions modernistes avec des structures classiques préexistantes dont la Pyramide du Louvre est une éclatante illustration.

Merci à vous Monsieur le Maire, Cher François Rebsamen, d’avoir permis que ce geste architectural soit tracé dans un esprit d’ouverture.

C’est le sens de l’intérêt général qui a dicté votre démarche.

Et une certaine vision de la culture.

Ce palais ducal qui est un témoignage de six siècles d’histoire, ce chef-d’œuvre architectural auquel Jules Hardouin-Mansart a contribué, ce bâtiment historique qui a accueilli les Ducs de Bourgogne, l’école de dessin, et la mairie de Dijon, vous avez voulu l’ouvrir.

L’ouvrir sur la ville, l’ouvrir à tous les publics, l’ouvrir sur son temps.

Et vous avez réussi.

L’ouverture sur la ville d’abord,

C’est une réussite architecturale, à n’en pas douter.

Cette réussite, nous la devons à Yves Lion, architecte maître d’œuvre, et à Eric Pallot, architecte en chef des monuments historiques.

Je souhaite ici les remercier, ainsi que leurs équipes.

Cher Yves Lion, en tant que spécialiste de l’architecture urbaine, vous avez veillé à ce que l’espace symbolique et physique du musée soit ouvert en tous points.

Vos réalisations – je pense notamment au quartier Masséna-Bruneseau à Paris, ou à la Maison européenne de la photographie – prennent toujours en compte le rapport subtil qu’entretient un bâtiment avec son espace.

Et donc avec ses visiteurs.

Vous avez réussi à faire de la Cour de Bar une vraie place urbaine.

Et cette transformation n’est pas anodine.

Elle a déjà modifié la relation des passants à un espace qu’ils connaissaient depuis toujours.

Elle influencera de nouvelles habitudes, de nouvelles rencontres.

A l’intérieur du palais ducal vous êtes parvenu à agrandir les surfaces d’exposition tout en créant une nouvelle relation entre la ville et le musée.

Je suis convaincu, moi aussi, que la culture doit jouer un rôle plus important dans la revitalisation des centres urbains.

Le « quartier des arts » que vous appelez de vos vœux est déjà une réalité.

-         Grâce à ses rues bordées de commerces d’antiquité ;

-         Grâce à ses boutiques mettant en valeur le savoir-faire gastronomique de votre région ;

-         Et grâce à la piétonisation d’une partie du centre-ville qui s’achève aujourd’hui.

Je crois à la nécessité de développer de nouveaux flux vers nos équipements culturels.

Pour que tout un chacun puisse naturellement entrer dans un musée.

Sans avoir peur.

Sans considérer « que ce n’est pas pour soi ».

En parallèle de cette ouverture sur la ville, vous avez veillé à une ouverture du musée à tous les publics.

Ouvrir plus et ouvrir mieux les portes de nos institutions culturelles : c’est mon ambition.

Je sais que c’est également la vôtre. 

Vous avez ainsi fait le choix de conserver le musée ouvert tout au long du chantier, alternant les phases de travaux et la rotation des œuvres.

Vous avez ensuite veillé à une mise en accessibilité totale du bâtiment pour les personnes à mobilité réduite ;

Vous avez par ailleurs instauré la gratuité dans l’ensemble des musées de la ville.

Malgré les contraintes techniques, l’équipe de médiation a poursuivi sans relâche sa politique d’action culturelle :

-         En élaborant de nombreux outils de médiation, notamment numériques ;

-         En proposant des ateliers pour les familles, des conférences et des visites guidées – parfois même les yeux bandés !

-         En accordant enfin une attention toute particulière au jeune public, notamment en temps scolaire.

L’éducation artistique et culturelle, vous le savez, est essentielle.

Je me réjouis de constater l’importance que vous lui accordez.

Et bien entendu, ce n’est pas un hasard si vous avez choisi comme date d’inauguration la veille de la Nuit européenne des musées.

Une nouvelle occasion d’ouvrir plus largement vos portes. 

Merci à vous Monsieur le Directeur et conservateur général, cher David Liot.

Merci à vos équipes pour votre travail et votre investissement sans faille.

Merci pour ce travail que vous réalisez en direction de tous les publics.

L’ouverture du musée des Beaux-Arts de Dijon, c’est enfin celle d’un véritable musée du XXIe siècle.

Un musée ayant fait le pari d’audaces architecturales :

Je pense notamment à ce magnifique toit doré, qui orne l’une des façades de la Cour de Bar. Un toit dont on se souviendra bientôt au même titre que les tuiles vernissées de Bourgogne.

Je pense également aux dalles de béton pourpres qui accompagnent l’entrée des visiteurs. 

Je pense à l’extension de verre et aux salles désormais consacrées aux expositions temporaires. Des espaces dans lesquels la création contemporaine trouvera toute sa place.

En effet, si les œuvres dialogueront désormais avec l’architecture du musée dans un parcours chronologique cohérent, elles s’enrichiront surtout de leur mise en regard avec des créations plus contemporaines.

Car un musée du XXIe siècle, c’est aussi et surtout une collection, constituée ici de 130 000 œuvres de l’Antiquité à nos jours. Et notamment une collection médiévale qui fait référence dans le monde entier.

L’infinie délicatesse des retables de Jacques de Baerze rencontrera ainsi dans un même lieu les courbes des sculptures de François Pompon.

L’éclatant Coucher du soleil sur les Doges de Charles Lapicque nous fera porter un autre regard sur la Marine de Nuit de Charles-François Lacroix de Marseille.

Ce dialogue entre patrimoine et modernité est précieux.

Ce dialogue est fécond.

Il est l’une des conditions d’un patrimoine vivant.

Cher Yan Pei-Ming, je me réjouis qu’un artiste de renommée internationale comme vous, vienne abonder les collections de l’un des plus anciens musées de France.

Je connais votre attachement à Dijon, où vous avez fait une partie de vos études, et où vous êtes désormais installé.

Je connais aussi votre attachement aux bons produits de Bourgogne !

Je connais enfin votre souci du dialogue entre tradition et modernité.
Lorsque pour la première fois de son vivant, un artiste fut exposé au Louvre, c’est vous qui avez été choisi.

C’est vous qui nous avez fait porter un nouveau regard sur la Joconde, à travers vos Funérailles de Mona Lisa.

Je suis très heureux d’être présent avec vous pour l’inauguration de votre exposition « L’homme qui pleure ».

Je sais qu’elle est chargée d’une émotion toute particulière.

Celle de la perte de votre ami, Xavier Douroux, cofondateur du Consortium de Dijon, auquel vous étiez toutes et tous très attachés.

Je souhaite aujourd’hui lui rendre hommage.

Et remercier au nom de l’Etat, son engagement en faveur de la culture et de la création contemporaine.

Au cours de nos prochaines visites, devant les Pleurants des tombeaux ou les Portraits du Fayoum, c’est désormais aux vôtres que nous penserons aussi. Et sans doute également un peu à lui.

Alors une nouvelle fois, merci à vous toutes et tous.

Merci à mon prédécesseur et ami, Frédéric Mitterrand.

Cher Frédéric, je connais ton implication dans le plan « Musées en région » dont ce lieu a bénéficié et je connais ton engagement permanent pour l’accès pour tous à la culture et à l’art.

Merci à la Région Bourgogne Franche-Comté et à vous Madame la Présidente, Chère Marie-Guite Dufay.

Je me réjouis de vous voir œuvrer main dans la main avec les services de la DRAC.

Le contrat de Plan Etat Région en est une illustration.

Je sais que votre vision du développement culturel tient non seulement compte du patrimoine, mais également du spectacle vivant, du tourisme, et de la gastronomie.

Vous l’avez rappelé, « les Climats du vignoble de Bourgogne » sont désormais classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Et avec eux, le secteur sauvegardé de Dijon, l’un des plus vastes de France.

Nos terroirs, notre art de vivre, notre gastronomie font eux aussi partie de notre culture.

N’oublions pas que Dijon accueillera en 2021 « La cité internationale de la gastronomie et du vin ». Et je salue ici son architecte Anthony-Emmanuel Bechu. Un projet qui sera porté par la Métropole du Grand Dijon et qui prendra corps sur le site de l’ancien hôpital général, classé au titre des monuments historiques.

Un projet qui fera écho à « La Cité internationale de la gastronomie » de Lyon, elle aussi installée dans un monument historique en pleine reconversion : le Grand Hôtel Dieu.

Je l’ai dit, notre patrimoine doit être vivant.

Et les projets de cités internationales dans les grands hôtels Dieu y participent.

Merci également au conseil départemental, et à son Président François Sauvadet, pour leur soutien dans ce projet.

Merci aux partenaires privés : le groupe SUEZ, le cabinet Cléon Martin Broichot et associés, et la Lyonnaise des Eaux.

Votre soutien démontre une fois de plus que la culture est l’affaire de tous, et pas seulement des pouvoirs publics.

Merci aux équipes de l’institut national de recherches archéologiques préventives, dont les travaux ont permis de révéler de nombreux vestiges.

Merci aux restaurateurs venus apportés leurs savoir-faire, de partout en Europe. Ce chantier aura permis à certaines de vos plus belles pièces de retrouver leur éclat ou d’être à nouveau étudiées.

Merci au Centre de Castellologie de Bourgogne, et à ses bénévoles.

Merci enfin, aux équipes de la DRAC Bourgogne-Franche Comté et à vous Madame la Directrice régionale, chère Anne Matheron, pour votre action et votre suivi attentif.

Le ministère de la Culture sait pouvoir compter sur l’expertise de ses services déconcentrés et leur réactivité.

Sur le terrain, vous portez l’assurance d’un dialogue toujours constructif entre l’Etat, les collectivités territoriales et les acteurs culturels locaux.

Monsieur le maire,

Mesdames et messieurs les élus,

Sur la réouverture du musée des Beaux-Arts de Dijon, comme sur tant d’autres sujets, l’Etat est présent à vos côtés.

Comme il l’est depuis longtemps à Dijon, ville de Culture, de patrimoine, de création.

Il est présent avec vous à travers son soutien aux équipements de spectacle vivant labellisés par le ministère de la Culture.

Je pense notamment à l’Opéra de Dijon, à la Vapeur, au théâtre de Dijon Bourgogne, à la Minoterie, ou au Centre de développement chorégraphique national Art danse.

Je pense aussi aux nombreux monuments historiques que compte votre ville ou à la cathédrale Saint-Bénigne.

Des monuments dont les restaurations sont soutenues par l’Etat.

Je pense au chantier du Grand Théâtre, qui aura vocation à s’ouvrir aux différents labels que nous évoquions.

Les crédits de l’Etat inscrits au Contrat de Plan Etat région viendront ainsi contribuer à la réussite de cet ambitieux projet.

Je pense enfin, à votre volonté de créer une école d’architecture à Dijon.

Là aussi, les services de l’Etat, et tout particulièrement la DRAC sont à votre écoute pour vous accompagner. 

 

Mesdames et messieurs,

Chers amis,

Alors que nous nous apprêtons à célébrer ensemble cette réouverture, j’ai en tête un moment particulier de l’histoire de la pensée française. 

Alors que le siècle des Lumières étendait son influence partout en France et en Europe, ici même, à Dijon, en 1755, Jean-Jacques Rousseau recevait le prix de l’Académie pour son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité entre les hommes.

Or, nous le savons toutes et tous : l’accès à la culture reste encore parfois, un facteur d’inégalité.

Pourtant, la culture est un droit.

Et c’est à nous tous qu’il appartient de le faire respecter et de le faire vivre.

Votre volonté d’ouverture nous l’a démontré.

Ma détermination à le faire partout exister vous appuiera. 

Je vous remercie.