Spectaculaire, l’art de Christo et de Jeanne-Claude, son épouse, a marqué la mémoire de notre espace public de ses empaquetages monumentaux.

De leur installation Running Fence en Californie à The Gate à Central Park, avant l’impressionnant Floating Piers sur le lac d’Iseo en Italie, qui a réuni en quelques jours près de 1,2 million de visiteurs, leur art s’est toujours pensé nomade et fragile, aussi intense qu’éphémère.

Mais c’est surtout par ses emballages du Reichtag et du Pont-Neuf que l’art de Christo s’est popularisé. Capables de « révéler en cachant » les monuments qui en firent l’objet, véritable réflexion sur le volume, leurs interventions ont accompagné l’histoire de notre temps.

Le décès de Jeanne-Claude en 2009 n’avait pas interrompu le processus créatif de Christo. Une exposition devait tout prochainement ouvrir au Centre Pompidou, consacrée à ses années de vie parisienne, entre 1958 et 1964, mais aussi à son emballage du Pont-Neuf, qui mit dix ans à aboutir, en 1985, pour un résultat qui n’a en définitive été que brièvement visible, à l’instar de ses autres installations.

Christo s’apprêtait surtout à conduire à Paris, ville où il a rencontré son épouse, son ultime projet, celui de l’emballage de l’Arc de triomphe à l’automne.

Franck Riester, ministre de la Culture, partage la tristesse de tous ceux qui admiraient le travail de Christo, et adresse ses très sincères condoléances à sa famille et ses proches.